Il a vécu les attentats de Boston, Paris et Bruxelles, mais s'estime "chanceux" (VIDEO)
Un jeune Américain ayant échappé aux attentats de Boston et de Paris a été blessé dans celui de l'aéroport de Bruxelles, mais malgré le sort qui l'a placé trois fois au mauvais endroit, au mauvais moment, Mason Wells s'estime "très chanceux".
Le missionnaire mormon de 19 ans a été gravement brûlé, notamment au visage, et blessé aux jambes par la première explosion à l'aéroport de Bruxelles, mardi 22.
"Mes parents m'ont toujours dit que tout arrive pour une bonne raison, et je ne sais pas pourquoi j'étais présent à chaque fois dans ces lieux", à Boston en 2013, Paris en novembre 2015 et Bruxelles, a expliqué calmement le jeune homme depuis son lit d'hôpital, la tête entièrement sous les bandages, sur CNN ce vendredi.
"Je me suis retrouvé dans des lieux où certaines choses se sont produites. Mon sentiment c'est que le plan de Dieu est beaucoup plus large que ce qu'on imagine", a-t-il aussi dit sur ABC. "Ma foi m'a habité toute ma vie, c'est quelque chose qui m'a permis de me construire et de vivre des expériences. Je ne sais pas pourquoi je me suis retrouvé dans ces endroits, mais ce que je sais, c'est qu'à chaque fois des gens extraordinaires ont pris soin de moi, m'ont soutenu, et je les remercie", a-t-il poursuivi.
Mason Wells qui, après une longue convalescence devrait parvenir à se remettre quasi complètement de ses blessures, a raconté qu'il attendait au comptoir de la compagnie américaine Delta quand le premier kamikaze s'est fait exploser. "Je suis resté conscient tout le temps", a-t-il expliqué. "J'avais sorti mon iPad pour vérifier quelque chose quand la première bombe a explosé. Le bruit était vraiment très fort. C'est venu de nulle part, je ne m'y attendais pas".
"Elle a explosé sur ma droite et je crois que mon corps a été soulevé du sol. Mon iPad que j'avais en mains, je ne sais pas, il a simplement disparu... Peut-être qu'il m'a heurté la tête quand il a été soufflé de mes mains. Pareil pour ma montre que j'avais au poignet gauche, elle a disparu. Ma chaussure gauche a explosé, et une grande partie de mon corps, sur ma droite, a senti une chaleur très forte, puis du froid. J'étais couvert de fluides, beaucoup de sang, et beaucoup de sang qui n'était pas le mien".
"Après avoir eu ces sensations de chaud et de froid, j'ai vu du feu devant mon visage et autour de moi, il y avait des flammes partout autour de nous", a-t-il dit. Le jeune homme originaire de l'Utah (ouest des Etats-Unis) a estimé qu'il se trouvait à 10 ou 15 mètres de la bombe quand elle a explosé.
"Cela m'a pris peut-être une seconde, une demie seconde pour réaliser qu'une bombe avait explosé. Mon corps était en état de choc complet, je savais que j'étais blessé, je ne savais pas si c'était grave, j'ai repéré une sortie et j'ai commencé à me diriger vers la porte par laquelle on était entrés, mais à peu près trois à quatre secondes après la première explosion, la seconde bombe a explosé. J'ai senti le souffle sur ma droite mais je ne crois pas avoir été atteint par quoi que ce soit cette fois", a-t-il raconté, s'exprimant avec lenteur.
Le jeune homme se trouvait à Bruxelles depuis environ six semaines, et accompagnait une amie à l'aéroport. "J'ai été tellement chanceux... j'ai vu d'autres gens près de moi beaucoup plus touchés. Je prie pour eux, c'est ma seule pensée pour le moment parce que je sais que j'ai eu de la veine et que peut-être tout le monde n'a pas été aussi chanceux que moi", a ajouté le jeune missionnaire.
Il était à Boston en avril 2013 pour voir sa mère courir le marathon, où deux bombes avaient explosé près de la ligne d'arrivée faisant trois morts. Il était à un pâté de maison des explosions, a raconté sa famille aux médias américains. Et il était également à Paris le 13 novembre dernier au moment des attentats qui ont fait 130 morts au total.
(Voir ci-dessous une interview de Mason Wells, depuis son lit d'hôpital, par NBC News)
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