Le magazine "Têtu" fait son retour dans les kiosques (avec une interview d'Emmanuel Macron)
Retour dans les kiosques après dix-huit mois de traversée du désert. Cette semaine en effet, Têtu, le magazine emblématique de la communauté dite "LGBT" (lesbiennes, gays, bi et trans) renoue avec le papier, sous forme d'un bimestriel.
Le titre, fondé en 1995, a rapidement acquis un statut à part dans le paysage médiatique français, étant le seul titre de premier plan à ne pas aborder les questions liées à l'homosexualité sous l'angle de l'érotisme (bien que cette image lui a parfois collé, à tort, à la peau). Ses pages ont notamment accueilli fréquemment, en période électorale, des interviews politiques. Problème: le magazine n'a jamais été rentable. Pendant 18 ans, son fondateur, le millionnaire Pierre Bergé (dont la fortune est estimée en 2016 à 180 millions d'euros) renflouait le titre, avant de finalement le céder en 2013 à Jean-Jacques Augier, un homme d'affaires ouvertement homosexuel, proche de François Hollande (il est issu lui aussi de la fameuse "promotion Voltaire" à l'ENA), et cité dans le scandale des Offshore Leaks pour ses investissements aux Iles Caïmans.
Deux ans après cette reprise, le titre finit de s'effondrer et le papier disparaît. L'entreprise est rachetées par iDyls, une start-up qui éditait jusque-là un site de rencontres et de sorties baptisé "So Têtu". Le journal, en tant que tel, existait toujours dans une version allégée sur le web. La société iDyls annonce avoir réussi une levée de fonds de 300.000 euros en 2016 et relance donc la version papier, en espérant susciter un nouveau tour de table pour 2017.
La nouvelle version du magazine, ses propriétaires l'assurent, sera moins orientée mode et mannequins. Place à des couvertures présentant des personne au physique plus "authentique" et à un contenu plus proche des LGBT lambda.
Le premier tirage du magazine sera de 55.000 exemplaires (au moment de sa liquidation, le magazine était tombé à moins de 30.000) et la première grande interview politique sera donnée par… Emmanuel Macron. Il reviendra notamment sur la rumeur de son homosexualité où il tient à démentir en expliquant: "Si j'avais été homosexuel, je le dirais et je le vivrais". Une belle prise pour relancer le magazine… avec cette fois l'ambition d'être rentable.
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