Miss Prestige national : quand Geneviève de Fontenay fait ses adieux
Les larmes aux yeux, Geneviève de Fontenay, 83 ans, faisait ses adieux au public samedi 16 au soir sur la scène du cabaret de Soultzmatt (Haut-Rhin) pour sa dernière participation à une finale des reines de beauté, celle de Miss Prestige national. Chapeau noir et blanc, jupe en velour noir, et fard bleu aux paupières, la présidente d'honneur de Miss Prestige national s'est déclarée "très sereine" et "dans un bon état d'esprit" avant le début de ce concours dissident des Miss France qu'elle a créé et soutenu.
Dans un entretien accordé vendredi 15 à France Dimanche, la gardienne de l'élégance avait annoncé sa décision de "tourner la page", après avoir régné 62 ans sur les concours de Miss. "La page des Miss est bel et bien tournée pour moi (...) Je crois que je ne me sens plus trop dans l'air du temps. Ou plutôt je ne me sens plus trop en accord avec ce qui me semble marcher aujourd'hui", avait-elle confié.
Assaillie par les journalistes et les caméras avant de s'avancer doucement sur le tapis rouge du cabaret du Paradis des sources, dans une vallée viticole alsacienne, la dame au chapeau a lâché samedi soir, tout sourire, en guise de boutade: "j'avais peur que ça soit l'enfer, mais je me dis qu'en fait c'est le paradis". "Bravo! Bravo!", lui ont lancé ses proches pour encourager l'ancienne Miss Elegance 1957.
Dans les couloirs du cabaret, alors qu'elle s'installait à sa table, à bonne distance de la scène où se déroulait le défilé des Miss, Geneviève de Fontenay a été applaudie à tout-va, avant de se prêter au jeu de photos-portraits et autres selfies. "C'est une page de ma vie qui va se tourner. Il y a toujours un peu d'émotion. Je suis quand même une personne sensible", a dit, les yeux mouillés, l'ancienne présidente du Comité Miss France.
Avant leur entrée en scène, les 29 prétendantes au titre, venues défendre les couleurs de leurs régions, se préparaient à l'abri des regards, ajustant leurs robes, d'autres replaçant ci et là une mèche de cheveux. Geneviève de Fontenay assistait au défilé en posant un regard bienveillant sur les Miss. Quand les 12 finalistes présélectionnées se sont avancées en maillot de bain rouge sur la scène, la dame au chapeau s'est montrée enthousiaste, commentant discrètement de la main les prestations de ses filles avec sa voisine de table.
"Elle restera une icône de la mode. Elle continuera à marquer la tête des Français", a prédit le directeur du cabaret, Christophe Gonnet, qui a promis de "lui faire la fête" et "une belle soirée" en guise de cadeau de départ. "La mode évolue, l'image qu'elle se fait du monde de l'élégance est en décalage, alors on peut comprendre qu'elle se dit qu'elle doit partir", a estimé le responsable du music-hall.
La soirée de l'élection de Miss Prestige, retransmise sur une quinzaine de chaînes régionales, sur le câble et internet, était aussi l'occasion de sceller la paix avec la présidente du comité Miss Prestige, Christiane Lollio, et de passer le flambeau entre les deux femmes. Dans la presse régionale, Christiane Lollio avait notamment reproché cette semaine à Geneviève de Fontenay de réclamer des cachets trop importants par rapport à ceux remis aux participantes.
Le titre Miss Prestige national a été créé en 2010 par des comités restés fidèles à Geneviève de Fontenay après un conflit entre celle-ci et la société de production Endemol, à laquelle elle avait cédé les droits de l'élection de Miss France huit ans plus tôt. En novembre 2013, Endemol et Geneviève de Fontenay avaient finalement enterré la hache de guerre en signant un pacte de non-agression, en échange de l'abandon de procédures judiciaires qui les opposaient, notamment pour concurrence déloyale. La soirée s'est terminée par l'élection d'Emilie Secret, une étudiante picarde de 23 ans.
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