Polémique après la couverture sur Bertrand Cantat : "les Inrocks" expliquent leur choix
Depuis la sortie de leur dernier numéro, les Inrocks sont au cœur d'une polémique, qui a une résonnance toute particulière ces jours-ci à cause de l'affaire Weinstein et des voix qui s'élèvent contre les violences faites aux femmes.
Le 11 octobre dernier, l'hebdomadaire a choisi de mettre en Une Bertrand Cantat, ancien leader du groupe Noir Désir, coupable de l'homicide de sa compagne Marie Trintignant, qui était morte sous ses coups le 1er août 2003 (il a été condamné, fait l'objet d'une libération conditionnelle en 2007 puis son contrôle judiciaire a pris fin en 2011).
De nombreuses personnalités du monde artistique, mais aussi de la sphère politique et médiatique se sont insurgés contre la place que les Inrocks ont (re)donné à l'artiste pour la sortie de son premier album solo (intitulé L'Angleterre).
"Et au nom de quoi devons-nous supporter la promo de celui qui a assassiné Marie Trintignant à coups de poings? Ne rien laisser passe", s'était notamment écriée Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, sur Twitter. De son côté, en réponse, Elle avait publié un édito en hommage à sa victime, Marie Trintignant.
Les Inrocks ont alors souhaité ce mardi 17 expliquer leur choix et ont publié un long communiqué à l'adresse de leurs lecteurs. La rédaction, qui répond à l'unisson, a exprimé ses regrets face à certaines critiques qui "ont bouleversé" les journalistes.
L'hebdo, qui explique que le journalisme est fait de concessions, d'investigations et de choix ("le journalisme exige, parfois, d’aller questionner les zones d’ombre, d’aller au-delà des frontières et des évidences, quelles qu’elles soient"), s'excuse aussi d'avoir "ravivé une souffrance" et assure s'être toujours "battu contre les violences envers les femmes, contre le sexisme et pour l'égalité entre les sexes".
La rédaction déclare aussi qu'il "était impossible de ne pas tenir compte" de toutes les réactions qui ont suivi cette couverture. "Tout cela nous engage et nous engagera à faire toujours preuve de vigilance dans notre façon de traiter et de mettre en scène les sujets que nous estimons importants. Pour un magazine comme +Les Inrockuptibles+, le retour de Bertrand Cantat à la musique en fut un. Le mettre en couverture était contestable. A ceux qui se sont sentis blessés, nous exprimons nos sincères regrets".
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