Alma part à la conquête de l'Eurovision, 40 ans après Marie Myriam
"Ca fait quarante ans cette année, donc il va falloir tout faire pour ramener le trophée": la chanteuse Alma représentera samedi la France à l'Eurovision et espère rejoindre au palmarès Marie Myriam, qui attend ce moment depuis 1977: "Je l'espère vraiment cette victoire".
C'est avec "Requiem" qu'Alma, 28 ans, va porter les espoirs tricolores à Kiev. Un morceau écrit et composé par Nazir Khaled, qui avait déjà façonné "J'ai cherché", interprété l'an passé par Amir avec une 6e place à la clé.
Un classement honorable, après plusieurs années à stagner dans les profondeurs, mais encore insuffisant pour succéder à "L'oiseau et l'enfant" qui consacra Marie Myriam.
"Amir, soit c'était un coup de chance, soit ça ne l'était pas. Dans ce cas, c'est à moi de transformer l'essai. Du coup, toute la pression que je ne me mettais pas jusqu'ici, le côté +rendre la France fière+ etc, est en train de remonter à la surface", avoue Alma dont le premier album "Ma peau aime" vient de sortir.
Face à elle, quarante ans d'expérience la contemplent et d'une voix bienveillante, Marie Myriam l'enjoint "à ne pas se mettre trop pression non plus". "Même si j'adorerais!", rit-elle aux éclats.
- "Ma vie a changé" -
Car si elle assure ne pas être "du tout celle qui crache dans la soupe", Marie Myriam voudrait bien ne plus être "la dernière à avoir gagné pour la France". "Parce que, souligne-t-elle, c'est moi qu'on appelle depuis 40 ans!".
En quatre décennies, énormément de choses ont changé dans l'organisation du concours. Quasiment tout, sauf son côté kitsch - "s'il n'y avait plus ça, l'Eurovision serait moins drôle", estime Marie Myriam - et l'obligation de chanter en trois minutes maximum.
Alma a donc dû accélérer le tempo de "Requiem". Et elle a aussi inclus quelques paroles en anglais. "Ca a été une décision très simple à prendre, parce qu'il faut toucher 200 millions de téléspectateurs et dans les votants il n'y en a pas beaucoup qui parlent français", argue-t-elle.
"Moi je trouve ça très bien", la conforte Marie Myriam, avant de relativiser: "parmi les votants, notamment ceux des pays de l'Est, il n'y en a pas beaucoup non plus qui parlent anglais. C'est pour ça que je plaide depuis longtemps pour un sous-titrage de toutes les chansons".
"L'oiseau et l'enfant", qui reste la 5e victoire française avant cette 62e édition, "a évidemment changé ma vie", reconnaît volontiers la chanteuse de 60 ans, qui revient dans l'actualité avec une autobiographie "La fille du Ribatejo" et un disque "40 ans de carrière".
- "Faire du mieux possible" -
"L'Eurovision devait se dérouler le 2 avril, raconte-t-elle. Mais une grève à la BBC l'a reporté au 7 mai. Quand je suis rentrée lauréate, j'étais déjà disque d'Or: 500.000 45 tours vendus en un mois. Du coup il existe deux versions. Une où est écrit "Chanson représentant la France au Grand Prix Eurovision 1977" et l'autre mentionnant "Grand Prix Eurovision 1977".
"J'ai fait d'autres choses après, mais si on ne me parle que de ça, ce n'est pas grave", affirme Marie Myriam, particulièrement fière d'entendre sa chanson remise au goût du jour par la reprise du groupe d'enfants "Kids United".
"La version des petits, elle est top! J'adore! En plus, ils l'ont faite en canon. Notre première idée à l'époque était justement de la chanter en canon. Mais comme je la commençais déjà a capella, il fallait ensuite recentrer le tout".
Nul ne sait encore jusqu'où "Requiem" mènera Alma. "Avec l'Eurovision, j'ai déjà réalisé que ma vie allait changer, dit-elle. Ca fait rêver de gagner ce concours. Mais j'y vais surtout pour rendre les gens fiers de ma prestation. Car c'est tout ce qui compte finalement. Faire du mieux possible".
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