Disney défie Netflix après des résultats très moyens

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Par AFP
Publié le 09 août 2017 - 02:01
Mis à jour le 10 août 2017 - 00:35
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Disney, le géant américain des médias et du divertissement, rattrapé par les difficultés d'ESPN
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© THOMAS SAMSON / AFP/Archives
Disney défie Netflix après des résultats très moyens
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Disney veut bousculer le secteur de la télévision en lançant son propre service de diffusion en flux continu (streaming), mais cette incursion tardive sur le territoire de Netflix n'aura sans doute qu'un impact limité.

Disney a annoncé mardi le lancement d'un service de streaming des programmes de sa chaine sportive ESPN à partir de 2018 et d'un service similaire en 2019 pour ses programmes de divertissement.

Le groupe a également mis fin à son partenariat de distribution avec Netflix pour la diffusion de ses nouvelles productions à partir de 2019, y compris ses grands succès comme "Le Roi Lion" et "La reine des neiges".

"Disney est une marque de référence" explique Rebecca Lieb, analyste des médias, pour qui cette décision sera probablement payante pour le groupe.

"De tous les fournisseurs de contenu, Disney est dans la meilleure position. Les parents emmènent leurs enfants voir le prochain Disney et les amateurs de sport suivront ESPN", dit-elle.

Mais l'annonce n'est peut-être pas aussi révolutionnaire qu'elle en a l'air.

Selon le patron de Disney, Robert Iger, le groupe n'a pas encore décidé si les films de la franchise "Star Wars" et ceux de sa filiale Marvel seront diffusés sur son propre service ou apparaîtront encore sur des services extérieurs comme Netflix.

En outre, le streaming d'ESPN pourrait se limiter à des sports tels que le baseball et le hockey sur glace, sans les matches de la NBA de basket ou de la NFL de football américain, les plus populaires.

"Je ne pense pas que ce soit une grande menace pour Netflix", assure Alan Wolk, consultant sur l'industrie de la télévision. "Netflix est très bien ancré, notamment parce qu'ils sont internationaux".

Alan Wolk note que si les téléspectateurs qui préfèrent le streaming aux abonnement au câble sont intéressés par les directs sportifs, il n'est pas certain que le forfait ESPN sera attractif.

"Ce n'est pas une service complet et je me demande si cela posera des difficultés pour attirer les téléspectateurs sans la NBA et la NFL", juge-t-il.

Les Américains sont de plus en plus nombreux à renoncer aux abonnements au câble, trop coûteux, pour préférer des services en ligne à la demande comme Netflix et Hulu.

- Données clients -

Le streaming est considéré comme l'avenir par les grandes sociétés de médias américaines. La diffusion autonome de chaînes comme HBO et CBS est susceptible d'accélérer cette tendance, tout comme les nouveaux services de Disney.

L'un des avantages du streaming pour Disney, assure Alan Wolk, sera de mieux connaître le profil des téléspectateurs. "Les diffuseurs traditionnels n'ont aucune relation avec leurs consommateurs. Ils n'ont aucune idée de qui ils sont", dit-il.

Le streaming doit permettre à Disney "d'obtenir leur adresses emails et leurs numéros de carte de crédit". Cela permettrait aussi au groupe de mieux cibler sa publicité.

Mais pour Richard Greenfield de BTIG Research, Disney arrive trop tardivement dans un secteur déjà dominé par Netflix.

"Disney a vendu à Netflix plus de contenu à travers le cinéma et la télévision que n'importe quelle autre société, et Netflix est maintenant +un monstre+ dont nous pensons qu'il ne peut plus être rattrapé", a-t-il écrit dans une note à ses clients.

Selon lui Disney aurait dû mettre en place son propre service de diffusion plus tôt, et doit maintenant effectuer un rattrapage coûteux qui risque d'être "douloureux" pour ses revenus.

"Disney a simplement attendu trop longtemps pour prendre cette décision", insiste M. Greenfield.

Jan Dawson à Jackdaw Research estime également que Disney a trop tardé.

"Ces services ne seront pas lancés avant l'année prochaine (ESPN) ou l'année suivante (Disney), ce qui signifie que l'entreprise ne verra aucun impact positif significatif avant plusieurs trimestres de déclin pour l'activité d'ESPN".

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