Disney rattrapé par les difficultés d'ESPN
Disney a annoncé mardi des résultats trimestriels contrastés, plombés par une hausse des coûts des programmes au sein de son bouquet de chaînes de sports ESPN que n'a pas compensé le succès en salles du film "La Belle et La Bête".
Le géant américain des médias et du divertissement a enregistré au deuxième trimestre de son exercice décalé, entamé début janvier, un chiffre d'affaires de 13,34 milliards de dollars, en hausse certes de 2,83%, mais inférieur aux 13,45 milliards de dollars espérés en moyenne par les analystes financiers.
Le titre était sanctionné à Wall Street où il reculait de 2,38% à 109,40 dollars vers 22H15 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance.
La contre-performance trimestrielle est due à une augmentation de seulement 2,64%, à 5,95 milliards de dollars, des revenus générés par la très surveillée branche de télévision. Elle représente environ 45% du chiffre d'affaires total du groupe, mais sa rentabilité a diminué de 3% à 1,8 milliard de dollars.
Cette division pâtit d'une hausse des coûts de production des programmes chez ESPN, confronté à une augmentation des tarifs des droits de retransmission du championnat de basketball américain (NBA) et de la ligue universitaire de football américain dont le calendrier des rencontres a été modifié.
Au-delà de ces problèmes conjoncturels, ESPN traverse une passe difficile depuis plusieurs mois du fait de droits de retransmission onéreux, du déclin des audiences et du changement des habitudes de consommation de la télévision aux Etats-Unis, qui voient les plus jeunes dédaigner le câble pour s'orienter vers les services de vidéo en ligne.
Selon le cabinet MoffettNathanson, 762.000 Américains ont mis fin à leur abonnement au câble de janvier à mars, soit cinq fois plus qu'il y a un an.
- Hémorragie -
ESPN, premier média au monde à s'être approprié le concept de chaîne uniquement consacrée au sport, en pâtit tout particulièrement. Le nombre de ses abonnés est passé de 100 millions en 2011 à moins de 90 millions actuellement.
Pour arrêter l'hémorragie, Disney réduit la voilure et a annoncé récemment de nouvelles suppressions d'emplois après une première vague en 2015.
"Le sport en direct a de l'avenir même auprès des jeunes consommateurs. (Il) est important pour les plateformes numériques et pour tout média voulant attirer des consommateurs", a tenu toutefois à défendre mardiMN02C patron de Disney, se disant "optimiste" sur l'avenir d'ESPN.
Il a promis, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes, qu'ESPN allait continuer à être "agressif" dans les appels d'offres sur les droits sportifs malgré l'arrivée de nouveaux acteurs aux poches pleines tels Amazon et Netflix, voire Twitter.
ESPN va également proposer davantage de vidéos sur mobiles et, surtout, s'apprête à lancer une offre entièrement en ligne d'ici la fin de l'année qui s'appuiera sur une technologie développée par BAMTech, une filiale de la ligue professionnelle de baseball MLB devenue un acteur majeur dans le flux vidéo en ligne.
Les difficultés d'ESPN ont relégué mardi à l'arrière-plan le succès en salles du film "La Belle et la Bête", qui a généré plus d'un milliard de dollars de recettes dans le monde, d'après le cabinet StreetAccount.
Le chiffre d'affaires des studios de cinéma a toutefois diminué de 1,36% à 2,03 milliards de dollars, tandis que celui de la branche de jouets et produits dérivés a chuté de 11% à 1,06 milliard de dollars.
La division Parks and Resorts, qui rassemble les célèbres parcs d'attraction du groupe ainsi que ses activités d'hôtellerie et de croisière, a tiré son épingle du jeu, en enregistrant une hausse de 9% de son chiffre d'affaires à 4,3 milliards de dollars.
Au final, le bénéfice net trimestriel de Disney est ressorti à 2,4 milliards de dollars (+11,4%), ce qui s'est traduit par un bénéfice par action ajusté de 1,50 dollar contre 1,41 dollar attendu.
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