Kard, Pixpay, Money Walkie : ces néobanques pour ados qui dématérialisent l'argent de poche
Les parents d'ados en ont peut-être déjà entendu parler : les cartes de paiement commencent à détrôner les billets et pièces de monnaie distribués en début de mois comme argent de poche. Et si le système peut permettre de contrôler les dépenses de ses enfants, cela ne présente pas que des avantages.
La moula (comprenez l’argent de poche sous forme sonnante et trébuchante), c’est claqué au sol (traduisez, c’est nul) ! Désormais, les enfants dès 10 ans veulent leur carte de paiement. Depuis deux ans, les néobanques proposant des services de paiement à distance se multiplient. Parmi les plus connues en France, citons Money Walkie, Kard ou encore Pixpay. Le principe est simple : les parents versent un montant défini à l’avance ou non et peuvent, si besoin, faire une rallonge en temps réel via une application.
Théoriquement, le système est 100% sécurisé. Mais dans les faits, il y a des couacs. Sur France Info, Benjamin, papa d’Héloïse, raconte : « Il y a du pour et du contre. Les enfants sont énormément sollicités. Je me suis un peu énervé quand j’ai découvert que ma fille avait donné 20 euros pour sauver les coraux… Même si on est plutôt très fiers de notre fille et de son engagement pour sauver la planète et les coraux. On lui avait donné 20 euros pour qu’elle puisse s’acheter à manger le midi et on ne savait pas qu’elle aurait cette possibilité-là. Je trouve que c’est un petit peu limite comme manière de procéder ». En fait, explique l’adolescente : « Sans faire exprès, j’ai oublié de mettre le ‘zéro virgule’ et du coup, j’ai donné 20 euros à la place de 0,20 euros ».
Car si les jeunes à qui s’adressent ces services peuvent régler un sandwich, un livre ou un paquet de bonbons, ils sont aussi incités à consommer via une page dédiée au Cashback : Franprix, BurgerKing ou encore Starbucks figurent parmi les annonceurs présents sur l’appli Kard par exemple. À chaque achat dans l’une de ces enseignes, l’ado récupère entre 2 et 4% du montant dépensé.
Une pratique que dénoncent certains parents mais qui n’étonne pas la sociologue Hélène Ducourant, également interviewée par France Info : « Que des entreprises ou que des marketeurs cherchent à capter l'attention des enfants, c'est souvent dénoncé, rappelle-t-elle. Ça prend aujourd'hui la forme d'incitation directement sur l'application. Hier, ça prenait la forme d'incitation de publicité ciblée ou dans les supermarchés. Ça n'a rien de neuf, en fait. »
Et pour les ados biberonnés au marketing ciblé, cela n’a en effet rien d'effrayant...
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