Emmanuel Macron nomme son Premier ministre et part pour Berlin
Le président Emmanuel Macron nomme lundi après-midi son Premier ministre, vraisemblablement le juppéiste Édouard Philippe, avant de partir pour Berlin, sa première visite officielle à l'étranger.
Le nom du chef du gouvernement sera annoncé à 14H30 dans la cour de l’Élysée par le nouveau secrétaire général Alexis Kohler.
C'est donc, sauf surprise, un Premier ministre de droite qui va succéder à Bernard Cazeneuve: le nouveau chef de l’État, entré en fonctions dimanche, devrait nommer Édouard Philippe, député-maire Les Républicains du Havre, âgé de 46 ans, proche de l'ancien Premier ministre Alain Juppé et dont le nom circule avec insistance depuis plusieurs jours.
La nomination d’Édouard Philippe serait "une bonne opération, ça casse la droite", a indiqué à l'AFP une source proche d'Emmanuel Macron.
Dans la cour de l'hôtel Matignon, deux micros - l'un pour Bernard Cazeneuve et l'autre pour son successeur - ont été installés lundi matin, ainsi qu'une tribune réservée aux photographes.
Édouard Philippe "est l'un de ceux qui correspondent très clairement au profil défini... expérience parlementaire, des compétences et des qualités reconnues, à l'évidence", a dit lundi sur Europe 1 Benjamin Griveaux, porte-parole du parti d'Emmanuel Macron.
Le choix du Premier ministre, chargé de former un gouvernement dans les 48 heures, sera crucial pour le jeune président, qui doit convaincre de sa capacité à rassembler autour de son projet "ni de droite, ni de gauche" et se cherche une majorité avant les législatives des 11 et 18 juin.
La nomination d'un Premier ministre venu de la droite pourrait inciter certains, chez Les Républicains, à franchir le pas pour être candidats dans la majorité présidentielle.
Plusieurs élus LR cherchaient cependant lundi à minimiser l'impact pour le parti de l'arrivée d’Édouard Philippe à Matignon. "Il n'est pas au cœur du dispositif politique des Républicains. Il y a des noms qui auraient été plus diviseurs pour nous", estimait ainsi Roger Karoutchi, sénateur LR des Hauts-de-Seine.
La date limite de dépôt des candidatures aux législatives est fixée à vendredi, mais c'est mercredi au plus tard que La République en Marche! d'Emmanuel Macron devrait faire connaître la totalité de ses candidats. 428 noms, pour moitié hommes et femmes, ont déjà été annoncés.
- Refonder l'UE -
Une fois son Premier ministre nommé, Emmanuel Macron partira pour Berlin, première visite à l'étranger pour cet européen convaincu, qui, à l'heure du Brexit et de la montée des nationalismes, a promis d’œuvrer pour la refondation d'une Union européenne en crise.
"Le monde et l'Europe ont aujourd'hui plus que jamais besoin de la France", a-t-il lancé dimanche lors de son discours d'investiture à l’Élysée.
Angela Merkel, qui avait déjà accueilli Emmanuel Macron en mars, durant la campagne, le recevra à dîner, après un entretien fixé à 17H30 et une conférence de presse.
La chancelière allemande avait été le premier dirigeant étranger à le féliciter "chaleureusement" au soir de sa victoire contre Marine Le Pen, le 7 mai. Il porte les espoirs de "millions" de Français, d'Allemands et d'Européens, avait-elle estimé.
Dimanche, Emmanuel Macron a consacré les premières heures de son mandat à une visite symbolique, à l'abri des micros et des caméras, à l'hôpital militaire Percy de Clamart, près de Paris, au chevet de soldats grièvement blessés au combat.
Un geste à l'attention des forces françaises engagées sur des théâtres d'opération. Quelques heures plus tôt, le nouveau président avait choisi de remonter les Champs-Élysées à bord d'un véhicule militaire, sur fond d'état d'urgence et de lutte contre les jihadistes du groupe État islamique.
Après Berlin, un autre déplacement est prévu cette semaine auprès des militaires sur le terrain à l'étranger, comme promis durant la campagne.
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