Éviction de Pujadas : deux motions de défiance seront soumises au vote des journalistes de France 2
Deux motions de défiance, l'une contre le directeur de l'information Michel Field et l'autre contre la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte, seront soumises au vote de la rédaction de France 2 mardi, a indiqué jeudi la SDJ de la chaîne à l'issue d'une assemblée générale.
La Société des journalistes (SDJ) de France 2 avait convoqué cette assemblée générale après l'annonce surprise de l'éviction de David Pujadas du JT de 20H, afin d' "envisager les réponses à apporter à une déstabilisation inédite de l'ensemble de la rédaction".
Les journalistes présents à l'AG ont voté très largement en faveur de la rédaction de deux motions distinctes, dont la formulation exacte est en cours, et qui seront votées à bulletin secret "probablement mardi", selon la SDJ.
Les journalistes se sont notamment inquiétés du calendrier choisi par la direction de France Télévisions pour cette annonce, dix jours après l'élection d'Emmanuel Macron et le jour de l'annonce du nouveau gouvernement.
Les méthodes de communication du directeur de l'information Michel Field, qui a critiqué les JT de 20H la chaîne dans une tribune publiée sur Libération, ont également été pointées du doigt par la rédaction.
Michel Field a déjà fait l'objet d'une motion de défiance en avril 2016.
La patronne de France Télévisions a annoncé mercredi qu'Anne-Sophie Lapix présenterait le JT de 20H à la rentrée. Delphine Ernotte souhaite toutefois que David Pujadas reste aux manettes de "L’Émission politique".
Mercredi soir, David Pujadas, qui présente ce JT depuis 16 ans, a évoqué son départ pendant le journal adressant aux téléspectateurs "un grand merci pour (leur) fidélité ces dernières semaines et ces derniers mois".
Le JT a réalisé ce soir-là son record d'audience de saison avec 5,3 millions de téléspectateurs, soit 23,6% du public.
PPDA, évincé du JT de 20H TF1 après plus de 20 ans de présentation, a adressé sur Twitter "une pensée amicale pour David Pujadas avec lequel (il a) partagé de belles aventures. Solidarité en ces temps délicats où une page se tourne".
Le syndicat SNJ de France Télévisions a de son côté estimé dans un communiqué que "l'audience ne justifie pas tout" et ajouté que "le côté obscur du 20H se traduisait par une violence du management, un taylorisme érigé en système, et de la discrimination professionnelle".
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