Face aux variants, l'hypothèse de restrictions localisées à l'étude

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Par Amélie BOTTOLLIER-DEPOIS - Paris (AFP)
Publié le 12 février 2021 - 13:55
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Olivier Véran à Melun le 8 février 2021
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© Thomas SAMSON / POOL/AFP/Archives
Olivier Véran à Melun le 8 février 2021
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L'émergence plus rapide des variants du coronavirus dans certaines régions relance l'hypothèse de mesures restrictives localisées, avec en première ligne la Moselle où aucun reconfinement n'a toutefois été décidé à ce stade.

Le ministre de la Santé Olivier Véran a rencontré vendredi après-midi à Metz les élus et responsables locaux pour se pencher sur la situation "inquiétante" dans le département. "Le nombre de cas de variants augmente, il est désormais estimé à plus de 100 nouveaux cas par jour", a-t-il expliqué, précisant que les premières conclusions de séquençage pointaient vers le variant sud-africain.

Un premier cas de réinfection grave par le variant sud-africain du coronavirus a d'ailleurs été décrit vendredi par des chercheurs des hôpitaux de Paris (AP-HP).

Alors que certains réclamaient un reconfinement local, rejeté par d'autres, aucun consensus ne se dégage, a noté le ministre, qui va continuer les discussions, notamment avec son homologue de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, sur l'hypothèse de la fermeture des écoles avant les vacances prévues dans une semaine, dans cette zone.

"Des annonces seront faites lorsque j'aurai terminé cette concertation", a insisté Olivier Véran, sans donner de calendrier.

Dans l'intervalle, il a annoncé un renforcement de la vaccination et une "intensification" des tests dans le département. Et tout test positif sera considéré comme un cas suspect de variant, avec les nouvelles règles qui s'y appliquent: isolement de 10 jours, non 7, et test PCR négatif pour en sortir.

"Nous restons totalement sur notre faim. Pour l'instant, la réponse n'est pas du tout à la dimension du problème", a réagi sur BFMTV le maire de Metz (LR) François Grosdidier, qui avait plaidé pour un reconfinement localisé.

Le "monsieur vaccin" nommé par le gouvernement, Alain Fischer, a toutefois noté qu'il fallait être prudent sur l'interprétation des chiffres de propagation des variants. "Les conséquences ne sont pas du tout les mêmes s'il s'agit d'un rééquilibrage dans la compétition entre les variants (sans que ça s'accompagne d'un excès de cas, NDLR), ou d'une poussée de la maladie", a-t-il indiqué sur franceinfo.

- Une seule dose -

Au-delà de la présence de ces deux variants estimés plus contagieux, la Moselle est également l'un des départements métropolitains avec le taux d'incidence le plus élevé (290 cas positifs pour 100.000 habitants entre le 2 et le 8 février, contre une moyenne de 201 pour la France).

Face à la situation épidémique qui demeure fragile sur le territoire, avec une pression hospitalière qui se maintient à un niveau élevé (plus de 26.000 malades du Covid hospitalisés, dont près de 3.300 en réanimation), la vaccination reste toujours l'espoir de sortir d'une crise qui a fait plus de 81.000 morts en France. Mais le chemin est encore long: 2.220.762 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin, dont 617.715, deux doses.

Dans un contexte de pénurie de vaccins, la Haute autorité de santé (HAS) a recommandé vendredi de n'administrer qu'une seule dose de vaccin pour les personnes ayant déjà eu le Covid. Cette première mondiale devra encore recevoir l'aval du gouvernement.

Dans ces circonstances, le gouvernement tente toujours d'éviter un reconfinement généralisé, alors que les craintes des experts sur une explosion des cas au niveau national liée à la propagation des variants ne se sont pas concrétisées à ce stade.

- "Je ne comprends pas" -

"On pourrait penser que cette histoire de variant anglais allait entraîner une explosion mais ce n'est pas du tout ce qu'on voit", s'est étonnée sur LCI l'épidémiologiste Catherine Hill.

"Les arrivées en réanimation sont très constantes, les arrivées à l'hôpital descendent un tout petit peu et le nombre de morts qui augmentait régulièrement redescend. Je ne comprends pas ce qu'il se passe", a-t-elle ajouté.

Selon le ministre de la Santé, le variant britannique représenterait désormais entre un cas sur cinq et un cas sur quatre. Quant aux variants sud-africain et brésilien, leur proportion serait de 4 à 5%, mais avec une répartition "très hétérogène".

"S'il y a des mesures à prendre au niveau local, elles seront prises", a prévenu vendredi sur Europe 1 le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

Mais après deux semaines de mesures renforcées --restrictions des voyage à l'étranger et fermeture des centres commerciaux de plus de 20.000 m2, qui s'ajoutent au couvre-feu et aux fermetures des lieux culturels notamment-- "on commence à en voir les effets", a-t-il assuré.

"Les mesures de gestion que nous avons mises en place (...) nous ont déjà permis de freiner la diffusion (du variant britannique) et la diffusion du virus en général dans notre pays. Les prochaines semaines nous diront si cela a suffi ou si nous devons nous résigner à prendre des mesures complémentaires de type confinement", avait indiqué jeudi soir Olivier Véran.

Le ministère de l'Education nationale a fait état vendredi d'un total de 1.599 classes et 103 établissements scolaires fermés en raison de cas de Covid-19, des chiffres en nette hausse par rapport à la semaine dernière après l'instauration de règles plus strictes liées aux variants.

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