Iran : inquiétudes pour une femme ayant défié le port du voile

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Par AFP - Téhéran
Publié le 22 janvier 2018 - 17:16
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Des femmes dans une rue de Téhéran le 27 avril 2016. Depuis la Révolution islamique de 1979 en Iran, les femmes doivent sortir tête voilée et le corps couvert d'un vêtement ample plus ou moins long
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© ATTA KENARE / AFP/Archives
Des femmes dans une rue de Téhéran le 27 avril 2016. Depuis la Révolution islamique de 1979 en Iran, les femmes doivent sortir tête voilée et le corps couvert d'un vêtement ample p
© ATTA KENARE / AFP/Archives

Une avocate iranienne renommée a dit lundi son inquiétude quant au sort d'une femme arrêtée selon elle après avoir enlevé publiquement son voile sur une grande avenue de Téhéran dans un geste de défi largement relayé sur les réseaux sociaux.

"Mes informations montrent que cette femme est en détention. Je ne sais pas où [...] mais ce dont je suis certaine, c'est que cette femme a été arrêtée", a déclaré par téléphone à l'AFP Me Nasrin Sotoudeh, lauréate en 2012 du Prix Sakharov pour la liberté de l'esprit décerné par le Parlement européen.

Dans des photos ayant fait le tour du monde, la "fille de la rue Enghelab", ainsi qu'on la surnomme sur les réseaux sociaux, apparaît tête nue, juchée sur une armoire électrique à un croisement de cette artère emblématique de la capitale iranienne.

Contrevenant au code vestimentaire en vigueur en Iran depuis la Révolution ("Enghelab" en persan) islamique de 1979 et qui impose aux femmes de sortir tête voilée et le corps couvert d'un vêtement ample plus ou moins long, la femme aux longs cheveux noirs n'est vêtue que d'un pantalon large et d'un chandail. Elle brandit au bout d'un bâton le châle blanc qui a dû lui servir de voile.

Les clichés auraient été pris le 27 décembre, un jour avant que des dizaines de villes du pays ne soient touchées par plusieurs jours de manifestations dénonçant la mauvaise situation socio-économique et le pouvoir. Vingt-cinq personnes ont été tuées lors de ces protestations, selon les autorités.

La contestatrice solitaire n'a pas été revue en public depuis la publication de ces photos et des milliers d'internautes ont publié des messages demandant de ses nouvelles avec le mot-dièse "Où est-elle?" en anglais ou en persan.

Le 19 janvier, Me Sotoudeh avait lancé un appel sur sa page Facebook pour obtenir des informations sur celle qui, selon elle, a "courageusement et dans un calme absolu exprimé une exigence de base [...] celle qui a dit ouvertement et publiquement qu'elle n'en peut plus de cette coercition."

N'ayant obtenu aucune réponse, Me Sotoudeh, dit avoir mené une enquête et interrogé des témoins. Elle indique qu'elle n'est pas parvenue à identifier la jeune femme mais que celle-ci aurait 31 ans et qu'elle serait la mère d'un enfant âgé de 19 mois.

"Une partie de mon inquiétude", dit-elle à l'AFP, est que cette femme soit victime d'une "punition illégale" sous la forme de coups et violences de la part des forces de l'ordre, comme c'est selon elle souvent le cas pour les affaires liées au non respect du code vestimentaire féminin imposé par la charia.

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