Le chômage partiel demandé effectivement utilisé à 70% selon une étude
Environ 8,6 millions de salariés auraient été effectivement placés en chômage partiel en avril sur des demandes d'autorisation faites pour 11,8 millions, selon une estimation du ministère du Travail publiée mercredi.
Cela représenterait 832 millions d'heures chômées (soit 97 heures, ou 2,8 semaines à 35 heures, par salarié en moyenne), selon cette étude de la Dares, le service statistiques du ministère.
Pour recourir à l'activité partielle, les entreprises doivent d'abord déposer une demande d'autorisation préalable auprès de l'administration. Elles font généralement des demandes très larges mais n'utilisent pas forcément tout.
Seules les demandes d'indemnisation déposées ensuite pour obtenir le remboursement des salaires versés permettent de déterminer le nombre de salariés effectivement placés en activité partielle.
Au 18 mai, les demandes d'indemnisation effectivement constatées pour avril concernent pour l'instant 4,5 millions de salariés mais toutes les demandes n'ont pas encore été déposées, les entreprises disposant d’un délai d'un an.
Afin d'estimer le nombre de salariés effectivement placés en activité partielle, la Dares a eu recours à deux sources d'informations complémentaires: d'une part une enquête "qui permet d'estimer le non-recours effectif à l'activité partielle pour les entreprises qui avaient pourtant déposé une demande d'autorisation"; "d'autre part, une consultation spécifique réalisée auprès de 1.000 déclarants qui n'ont pas encore réalisé de demande d'indemnisation pour avril".
Le cumul des demandes d'autorisation de chômage partiel depuis le 1er mars concerne 12,7 millions de salariés au 18 mai avec une faible progression ces dernières semaines.
L'étude de la Dares montre aussi que les réductions d'effectifs "sont restées limitées en avril".
"Les entreprises ayant réduit leurs effectifs représentent 13% des salariés fin avril (après 11% fin mars)", selon la Dares.
Ces réductions d'effectifs passent surtout par le non-renouvellement de CDD et l'annulation ou le report d'embauches prévues, "le licenciement demeurant marginal bien qu'en légère progression".
Du 1er mars au 17 mai, seuls 53 plans de sauvegarde de l'emploi (pour 2.853 suppressions de postes) ont été initiés contre 111 l'année dernière (pour 8.194 suppressions d'emploi) à la même époque.
Par ailleurs, 832 "petits licenciements collectifs" (moins de dix salariés) ont été initiés.
Alors qu'en mars, 19% des salariés étaient dans une entreprise dont l'activité s'était arrêtée, "ils ne sont plus que 12% en avril", selon la Dares qui note "une amélioration particulièrement nette dans la construction" (16% à l'arrêt après 53% en mars).
Les causes de la chute d'activité en avril sont avant tout la perte de débouchés (45%) ou les fermetures administratives (30%), loin devant le manque de personnel pouvant travailler (14%) et les difficultés d'approvisionnement (11%).
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