Le retrait temporaire de Maréchal-Le Pen affaiblit le FN avant les législatives

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Par AFP
Publié le 10 mai 2017 - 19:34
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Marion Maréchal-Le Pen distribue des tracts à Carpentras, le 8 juin 2012
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© GERARD JULIEN / AFP
Marion Maréchal-Le Pen distribue des tracts à Carpentras, le 8 juin 2012
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Avec son retrait temporaire de la vie politique, Marion Maréchal-Le Pen laisse orpheline toute une partie du Front national qui comptait sur elle pour porter une aile droite en interne et oblige Marine Le Pen à assumer seule le combat législatif.

"Marion", comme tous l'appellent en interne, a officialisé sa décision d'arrêter l'Assemblée nationale, la région Paca, mais aussi le bureau politique FN.

Simple adhérente du FN, la benjamine de l'Assemblée nationale pourrait toutefois devenir suppléante d'Hervé de Lépinau, son actuel suppléant sur la troisième circonscription du Vaucluse qu'elle détenait depuis 2012, s'il y était investi vendredi.

Présent, le quotidien catholique pro-FN, résume le choc à mercredi : c'"est un énorme coup dur. Pour le FN, pour la droite, pour toute notre famille d’idées et de convictions et plus largement pour la France".

Presque tous les frontistes, dont beaucoup se sont fendus d'un "Merci Marion" sur Twitter, "regrettent", comme l'a écrit Marine Le Pen elle-même dans un tweet, cette décision pourtant "respectable", dont ils comprennent les raisons "personnelles".

Une note interne consultée par l'AFP recommande d'ailleurs aux cadres et élus de l'interpréter de cette manière.

Car "peut-être" aussi que la benjamine des Le Pen n'a "pas eu envie de s'affronter avec sa tante", avance Robert Ménard, maire de Béziers allié au FN.

Si un dirigeant du parti pense que "les électeurs ne votaient pas Marine Le Pen ou FN" à cause de la présence de cette chef de file de l'aile droite du parti, d'aucuns voient le FN affaibli par ce que certains considèrent comme un "séisme".

- "Ca ne renforce pas Philippot" -

"C'est une épreuve qui a un certain retentissement au FN, c'est sûr. J'aurais préféré qu'elle reste et qu'elle se fasse réélire", pour les législatives comme pour l'après, indique le trésorier, Wallerand de Saint Just, à l'AFP.

"C'est une perte pour tous les gens comme nous", ajoute M. Ménard, un des principaux représentants de la "droite hors les murs" qui gravite autour du FN et qui pouvait trouver chez l'élue du Vaucluse une oreille attentive à ses idées.

Les habituels contempteurs du vice-président du parti, Florian Philippot, qui perd sa principale opposante interne, le voient paradoxalement comme une victime de ce retrait temporaire.

"La déjà très vive méfiance s'est considérablement aggravée contre celui qui apparaît comme l'ayant poussée à prendre du recul", dit un dirigeant à l'AFP, rappelant qu'il l'avait décrite comme "seule et isolée" au FN, celle-ci dénonçant en retour une "agression".

"Ca ne renforce pas Philippot", renchérit un important élu du sud-est. Alors que quelques "marionistes" s'interrogent désormais sur leur place au FN, lui estime qu'au contraire "ça accentue la volonté des gens d'aller jusqu'au bout des changements qu'il faut adopter".

"Dans tous les cas de figure, il faudra faire le bilan de cette élection et en tirer les conséquences", mais "après les législatives", dit à l'AFP Louis Aliot, vice-président et compagnon de Marine Le Pen. D'ici là, "nous sommes obligés de garder notre unité", soupire un candidat.

Marine Le Pen a exprimé son souhait d'une "transformation profonde" du FN qui pourrait se concrétiser notamment par un changement de nom .

La candidate, fait savoir un proche, "a compris d'elle-même" qu'elle avait manqué sa prestation face à M. Macron, que beaucoup voient comme la raison des 33,9% du second tour, un record paradoxalement décevant.

"Rien n'existera sans Marine", rappelle Louis Aliot à ceux qui la jugent décrédibilisée. D'autant qu'elle aurait cette fois "la volonté d'un changement", croit savoir M. Ménard.

"J'espère que ça va accélérer l'aggiornamento obligatoire du FN", ajoute-t-il, en particulier à propos de la volonté de sortir de l'euro jugée "dogmatique" par beaucoup. Philippe Olivier, une des principales figures de la campagne frontiste, le confirme implicitement : "On n'est pas idiots, on comprend ce que les gens nous disent".

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