Lelandais soupçonné d'agression sexuelle sur une jeune cousine

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Par Pauline TALAGRAND, Sophie LAUTIER - Grenoble (AFP)
Publié le 06 juin 2018 - 15:37
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Déjà mis en examen pour le meurtre de la petite Maëlys De Araujo en Isère et l'assassinat du caporal Arthur Noyer en Savoie, Nordahl Lelandais est à présent soupçonné d'agression sexuelle sur une jeune cousine, des faits sur lesquels il n'a pas encore été interrogé.

Ces nouvelles suspicions se fondent sur l'analyse des téléphones portables de l'ancien maître-chien de 35 ans, dans lesquels ont été trouvés des documents pédopornographiques. Il s'agit là d'une "vidéo sur laquelle une petite fille subit des attouchements", a indiqué une source proche du dossier mercredi à l'AFP.

"Le film a été tourné avec l'un des téléphones, au domicile de Lelandais (en Savoie, ndlr), et on voit une main qui pourrait (lui) appartenir", a-t-on ajouté de même source. La fillette a été identifiée et ses parents ont été prévenus et entendus.

D'après les éléments de l'enquête, la vidéo a été tournée une semaine avant l'enlèvement de Maëlys, survenu lors d'une fête de mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère) dans la nuit du 26 au 27 août dernier. La nouvelle petite victime et ses parents, originaires du Sud, étaient alors en week-end à Domessin (Savoie) chez les parents de Nordahl Lelandais, où l'ancien militaire était revenu habiter.

Selon une autre source, le suspect a été extrait mercredi vers 10H00 de sa cellule de l'unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) de la prison de Lyon-Corbas au sein de l'hôpital psychiatrique du Vinatier, où il avait été transféré mi-février après avoir avoué avoir tué "involontairement" Maëlys.

Sa destination n'a pas été précisée par cette source. Mais une perquisition de la maison de Domessin était prévue au même moment, selon une autre source.

Dans le village, les gendarmes ont interdit pendant quelques heures l'accès à la maison des Lelandais avant de lever leur barrage peu avant 13H, a constaté un journaliste de l'AFP. Nordahl Lelandais a été reconduit à l'UHSA vers 14H.

Ce dernier n'a pas encore été interrogé sur ces nouveaux éléments, qui viennent d'être versés au dossier par les juges d'instruction grenoblois chargés de l'affaire Maëlys. Une audition du suspect était prévue en juin mais la date n'est "pas encore programmée", a indiqué une des sources.

Son avocat, Me Alain Jakubowicz, n'était pas joignable dans l'immédiat.

- 900 dossiers -

Pour Me Fabien Rajon, l'avocat des parents de Maëlys, "si ces faits sont avérés, cela nous en dit beaucoup sur la personnalité de Nordahl Lelandais", a-t-il estimé mercredi soir sur BFM TV.

Ce pourrait être "des révélations très compromettantes (...) sur un mis en cause dont on disait qu'il n'avait pas de personnalité pédophile" et pourrait "mettre à mal la stratégie de la défense qui parle d'accident", a-t-il ajouté.

Les obsèques de Maëlys ont eu lieu samedi à La Tour-du-Pin (Isère), trois mois et demi après les aveux de Lelandais et la découverte de ses restes dans un endroit escarpé du massif de la Chartreuse, où il avait déposé le corps de la fillette de presque 9 ans le 27 août.

La veille de la cérémonie, des informations de presse sur l'examen du squelette et l'analyse des vêtements faisaient état d'éléments ne contredisant pas la version d'une mort accidentelle de l'enfant. Dans ses explications livrées aux juges en avril, Lelandais a affirmé avoir emmené la fillette pour lui montrer ses chiens et l'avoir frappée d'un violent coup au visage quand elle avait commencé à paniquer dans sa voiture.

Toutefois, "les expertises les plus importantes, celles qui pourraient éclairer les causes de la mort, notamment celles sur la mâchoire (fracturée), n'ont pas encore été versées au dossier", avait alors précisé à l'AFP une source proche de l'affaire.

Dans la foule venue rendre hommage à Maëlys étaient présents les parents du caporal Noyer. Nordahl Lelandais a aussi reconnu avoir tué ce jeune homme de 23 ans en avril 2017, lors d'une "bagarre" qui aurait entraîné sa chute fatale dans un endroit escarpé du massif des Bauges, près de Chambéry où une instruction est en cours.

Parallèlement, une cellule de coordination, baptisée Ariane, créée mi-janvier au pôle judiciaire de la gendarmerie nationale à Pontoise, est chargée de procéder à des recoupements entre le parcours de vie de l'ancien maître-chien et les disparitions non élucidées dans les régions qu'il aurait fréquentées. Selon le général Jean-Philippe Lecouffe, superviseur d'Ariane, "900 dossiers" ont ainsi été regroupés.

Plusieurs parquets ont aussi rouvert des affaires mais aucune avancée n'a été signalée à ce jour.

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