Italie : les autorités veulent emprisonner les parents qui imposent le régime vegan aux enfants, pour éviter leur malnutrition
Un projet de loi visant à condamner les parents qui nourrissent leurs enfants sur la base d'un régime vegan a été déposé par la députée conservatrice italienne Elvira Savino. Sa proposition intervient en pleine débat dans l'opinion publique italienne, choquée par les cas de quatre enfants soumis au régime vegan, et hospitalisés pour malnutrition. Le véganisme consiste à ne consommer aucun produit issu d'un animal ou de son exploitation et demande donc d'abandonner la consommation de viande, de poisson, de fromage, de lait, d'oeufs et de miel.
Mais ce régime est-il réellement la cause de problèmes graves pour les enfants? Les nutritionnistes sont partagés sur la question. Si la majorité considère que l'absence de toute la gamme des nutriments est forcément un problème, d'autres pointent quelques subtilités. Interrogée par Le Figaro, la bio-nutritionniste Marion Kaplan explique que "nous avons tous une génétique, un microbiote intestinal qui nous est propre. Alors que certains d'entre nous vont parfaitement tolérer une alimentation végétalienne, d'autres ne vont pas la supporter, et mettront leur santé en danger. Entre autres choses, elles risquent de développer une ostéoporose précoce, ou un état dépressif avancé. En bref, cela dépend du parcours de vie de chacun, de son terrain génétique".
Pour prévoir si un régime convient à l'enfant, il faudrait idéalement mesurer son microbiote chez d'un gastro-entérologue, couplé par un test respiratoire pour savoir si la flore intestinale est saine ou non. Si le résultat est négatif, un régime alimentaire aussi exclusif, quel qu'il soit, pourrait le rendre plus vulnérable.
Selon le projet de loi en Italie, les parents concernés risqueraient jusqu'à deux ans d'emprisonnement. Un emprisonnement d'un an peut être envisagé pour les parents privant leur enfant de moins de 16 ans de nutriments jugés essentiels à leur développement et jusqu'à deux ans si cela s'applique à des enfants de moins de trois ans. En cas de maladie ou de décès un emprisonnement plus long serait aussi envisagé.
Seulement, le projet vise les parents qui imposent à leurs enfants un "régime alimentaire déficient en éléments essentiels pour une croissance saine" et pourrait aussi concerner les parents qui donnent une nourriture trop riche, trop grasse ou trop sucré à leurs enfants, les exposant au surpoids et à l'obésité.
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