Cantines : Najat Vallaud-Belkacem ne veut pas imposer le menu végétarien
Alors que le débat sur les repas différenciés dans les cantines scolaires se poursuit, le député du Doubs et vice-président de l'UDI Yves Jégo compte déposer une proposition de loi pour rendre obligatoire un menu alternatif végétarien. Une mesure censée permettre à tous les élèves, quelles que soient leurs pratiques religieuses, de trouver à la cantine un plat adapté, sans les stigmatiser.
La ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem a cependant laissé entendre, dimanche 13 sur France-3, qu'elle ne soutiendrait pas cette proposition. Elle lui reconaît "au moins une vertu, c'est d'essayer de trouver une réponse non polémique" sur la question des menus de substitution sans porc.
La ministre se refuse cependant à imposer le menu végétarien car il répondrait, selon elle, à une polémique artificielle, alors que des règles existent déjà: "C'est une réponse à un problème créé de toute pièce (...) alors que le sens même de laïcité dans notre pays, c'est que les collectivités locales, comme elles l'ont toujours fait depuis des décénnies, ont la possibilité d'offir un menu de substitution".
Najat Vallaud-Belkacem n'est pas hermétique à cette idée de menu végétarien qui "peut être une bonne idée", mais elle se refuse à en faire une règle absolue pour toutes les villes de france: "Un certain nombre de communes offrent des menus de substitution qui ne sont pas végétariens, et je ne veux pas imposer à ces communes-là de souscrire forcément à un menu végétarien".
Et la ministre de rappeler que "les choses fonctionnent bien aujourd'hui, si on met de côté certaines polémiques qui finiront par être réglées par la justice, car il ne faut pas oublier que la justice ne s'est pas encore prononcée".
La juge des référés avait en effet été saisi en urgence en août dernier par la Ligue de défense judiciare des musulmans, après que le maire (LR) de Chalon-sur-Saône eut annoncé la suppression des menus de substitution sans porc. Le magistrat avait rejeté le recours car les conditions d'urgence n'étaient pas remplies, mais sans se prononcer sur le fond. Il avait toutefois noté que les collectivités doivent veiller à ne pas "priver certaines catégories de familles de la possibilité d'y accéder pour des considérations liées à leurs opinions religieuses". Il faudra attendre une probable saisine du Conseil d'Etat pour éspérer une jurisprudence en la matière.
"Si on met de côté ces polémiques, continuons à fonctionner comme nous l'avons fait jusqu'à présent, c'est ça la laïcité", a conclu la ministre.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.