Vins de Bordeaux : Philippe Sollers fustige les noms chinois, Juppé plaide non coupable
Alain Juppé, encore maire de Bordeaux pour quelques jours, vient de plaider non coupable dans l'"affaire consternante" soulevée par l'écrivain Philippe Sollers, natif de Gironde : des noms de châteaux viticoles rachetés par des Chinois prennent des noms chinois.
L'écrivain natif de Talence, près de Bordeaux, a récemment reproché sur son blog à l'élu d'avoir "validé l'incroyable changement de noms de certains vins du terroir".
Dans cette lettre ouverte, il s'explique : des châteaux viticoles du bordelais, rachetés par des Chinois, ont changé de nom pour devenir "le lapin impérial, le lapin d’or, l’antilope tibétaine et la grande antilope". "N’y a-t-il aucun moyen de réattribuer ce vin à sa source légitime, fixée par les siècles ?", interroge-t-il.
Dans une lettre à l'écrivain datée du 11 février dont l'AFP a eu copie, M. Juppé - en partance pour le Conseil constitutionnel - a choisi l'humour pour saluer "l'honneur" qui lui était fait "en m'accordant des pouvoirs que je n'ai pas".
"Je vous confirme que je n'ai pas été consulté lors du classement (des grands crus) de 1855 ni dans ses amendements ultérieurs", écrit-il, "pas davantage consulté pour le choix des étiquettes ou le dessin des tenues traditionnelles des confréries". Et d'inviter Philippe Sollers "à poursuivre cette conversation autour d'un verre... de Bordeaux" qui précise-t-il, est le vin "le meilleur au monde".
Le CIVB (Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux) a de son côté expliqué à l'AFP n'avoir également rien à voir dans l'affaire. "Chacun est libre d'adapter un nom de château qui s'accorde le mieux à sa clientèle", dit son porte-parole Christophe Chateau. Sur 9.500 propriétés, 140 châteaux ont été rachetés par les Chinois et "5 ou 6" ont changé de nom, précise-t-il. Tout comme une propriété rachetée par l'industriel avionneur est devenue "Château Dassault".
Quant à l'appellation, elle ne bouge pas et l'on boira toujours du Margaux, Pomerol, Saint-Emilion....
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.