Affluence en baisse au Carnaval de Nice, sept mois après un attentat très meurtrier
Entouré de mesures de sécurité exceptionnelles, le Carnaval de Nice, l'un des plus célèbres du monde, a commencé samedi, mais l'affluence était nettement en baisse par rapport aux précédentes éditions, sept mois après l'attentat qui a fait 86 morts dans cette ville de la Côte d'Azur.
La parade se déroule pour la première fois derrière des palissades, l'accès se faisant par des portiques de sécurité, et les déguisements prêtant à confusion, sabres de pirate et autres fusils ou pistolets de cow-boy, sont proscrits.
Le carnaval évite par ailleurs la Promenade des Anglais, où un Franco-Tunisien avait lancé un camion dans la foule le 14 juillet, le jour de la fête nationale française, au profit d'un circuit dans le centre-ville. Aucun événement n'est autorisé sur ce boulevard longeant la mer Méditerranée jusqu'au premier anniversaire de l'attaque, par respect envers les victimes.
Seize chars piqués chacun de 3.000 tiges de fleurs, cinq tonnes de mimosa, des dizaines d'artistes de rue et de danseurs : côté spectacle, la manifestation a été impressionnante, mais, côté public, le souvenir de l'attentat était présent dans toutes les têtes.
"On a comme un sentiment de flottement", a commenté Louis, un trentenaire présent aux côtés de deux amis roumains : "on le voit aux tribunes qui ne sont pas pleines, on a l'impression que ce n'est pas comme d'habitude".
"C'est une édition particulière, les gens sont moins dans l'amusement que les autres années, surtout les Niçois. Mes amis étrangers, eux, profitent à fond du spectacle, ils sont émerveillés, mais nous, les Niçois, on regarde aussi sur le côté", a ajouté ce jeune homme, désignant les tireurs d'élite perchés en haut d'un hôtel surplombant le circuit.
L'affluence laisse un peu dépités les organisateurs. "Nous n'avions jamais fait un lancement de carnaval à moins de 9.000 ou 9.500 spectateurs", a noté le directeur de l'office du tourisme Denis Zanon. "Là, on doit être à 7.000", sur une capacité de 14.000 places debout ou assises, a-t-il estimé.
Les réservations sont pour le moment en baisse de 20% par rapport à l'édition 2016, qui avait enregistré 240.000 entrées payantes sur un total de 600.000 visiteurs pendant la quinzaine du carnaval.
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