Cauchemar des automobilistes, les nids-de-poule sont légion à Rome

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Par Charlotte PEYTOUR, Franck IOVENE - Rome (AFP)
Publié le 14 avril 2018 - 19:11
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Un motocylciste roule près du Colisée à Rome, le 12 avril 2018
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© Andreas SOLARO / AFP
Soubresauts pour les voitures, slaloms pour les deux-roues et crevaisons pour tout le monde. Les nids-de-poule sont légion à Rome et le phénomène ne cesse de s'accentuer.
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Soubresauts pour les voitures, slaloms pour les deux-roues et crevaisons pour tout le monde. Les nids-de-poule sont légion à Rome et le phénomène, qui ne cesse de s'accentuer, horripile les automobilistes dont les trajets deviennent des parcours d'obstacles.

"Les problèmes de voirie à Rome existent depuis plusieurs années, et les nids-de-poules depuis plus de 100 ans", explique à l'AFP une porte-parole de la mairie.

"Les années 2010 et 2013 ont été critiques avec peu ou pas de maintenance. Et à cela il convient d'ajouter des problèmes structurels", le sous-sol de Rome étant truffé de cavités naturelles ou liées à des millénaires d'activité humaine, précise-t-elle.

Des cavités qui peuvent aller du trou de quelques centimètres de profondeur au véritable gouffre de plusieurs mètres, comme celui qui a récemment englouti sept voitures dans le quartier de la Balduina, dans le nord-ouest de la ville.

L'acteur Daniel Craig, alias 007, s'est lui-même légèrement blessé à la tête lorsque l'Aston Martin de James Bond a franchi un nid-de-poule pendant le tournage de "Spectre" en 2015.

Aucun quartier de la Ville éternelle, qui compte quelque 5.500 kilomètres de voirie, n'est épargné. Et l'hiver particulièrement pluvieux cette année n'a fait qu'aggraver les choses.

Au point que le parquet vient d'ouvrir une enquête contre X afin de déterminer les causes de ces trous qui unissent contre eux automobilistes, conducteurs de scooters et chauffeurs d'autobus.

Pour parer au plus pressé, et colmater quelques brèches, la mairie a lancé en mars un "Plan Marshall" de 17 millions d'euros, pour reboucher les quelque 50.000 nids-de-poule nés des récentes intempéries.

- Venir à bout des trous -

Car selon des estimations avancées par plusieurs médias, c'est un investissement d'un milliard d'euros sur 10 ans qui serait nécessaire pour venir définitivement à bout des trous sur toute l'agglomération romaine. Une gageure pour une ville ployant déjà sous une dette de 13 milliards d'euros.

Et même quand l'argent est là, les commissions attribuant les marchés publics pour la réfection des chaussées traînent. Une vingtaine d'appels d'offres seraient ainsi enlisés depuis des mois dans les méandres de la bureaucratie, selon le quotidien romain Il Messaggero.

Exaspérée par cette lenteur, la maire Virginia Raggi, élue en juin 2016 et issue du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), a décidé cette semaine d'ouvrir une enquête interne.

Régulièrement épinglée pour sa gestion du dossier, la municipalité M5S se défend aussi en pointant du doigt la négligence des administrations précédentes. Et les temps incompressibles pour qu'apparaissent des résultats sensibles.

"Le +Plan Marshall+ annoncé par Virginia Raggi prend l'eau de toute part", a fustigé le Parti démocrate (centre gauche), la formation du précédent maire, en évoquant une "urgence totale".

D'autant que les accidents se succèdent: mardi soir, deux femmes ont été grièvement blessées quand leur voiture s'est retournée sur un nid-de-poule et le même jour, 60 voitures ont été endommagées par un trou qui s'était reformé un mois après avoir été rebouché à la va-vite.

Les éditorialistes italiens ressassent à l'envi le sujet, ironisant sur le vieil adage qui veut que "tous les chemins mènent à Rome", mais pas forcément en bon état...

Certains Romains ont aussi pris le parti d'en rire en postant sur les réseaux sociaux plaisanteries et vidéos consacrées aux désormais célèbres "buche" (trous), à l'exemple du groupe "Adopte un nid-de-poule" sur Facebook.

Un montage où l'on voit Mme Raggi plongée jusqu'au cou dans un trou rempli d'eau et assurant "Tout va bien, j'ai encore pied" a ainsi fait le tour de la toile.

Plus civique en revanche, les bénévoles de l'association "Tappami" (Rebouche-moi) accourent pour déposer en urgence un peu de bitume là où c'est nécessaire, sur simple appel d'un riverain ou d'un gardien de la paix.

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