Courchevel : la station grande gagnante de l'édition 2017 du Guide Michelin

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 11 février 2017 - 13:49
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La station de Courchevel.
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©benjgibbs/Flickr
Pas moins de 45 nationalités se retrouvent l'hiver pour skier à Courchevel.
©benjgibbs/Flickr
Courchevel, la station savoyarde, cumule les restaurants étoilés. Dans ce lieu où se croise les stars, entre les nombreux palaces et résidences privées, pas moins de 45 nationalités se côtoient lors de la période hivernale. On est loin de l'objectif initial de la station lors de sa création en 1947.

A Courchevel, il n'y a pas que les skieurs qui décrochent les étoiles. Hôtels de luxe et restaurants gastronomiques brillent aussi dans cette station de ski savoyarde huppée qui défend la mixité de sa clientèle, tendance "Décathlon ou Chanel".

"C'est quand même pas mal d'avoir autant d'étoiles!". Philippe Mugnier, enfant du cru et maire de la commune, ne boude pas son plaisir au lendemain des annonces du Guide Michelin.

Le 3e macaron de Yannick Alleno au "1947", restaurant de l'hôtel Cheval Blanc, propriété du groupe LVMH ; le 2e pour Jean-Rémi Caillon au Kintessence de l'hôtel K2 et Gatien Demczyna au Montgomerie du K2 Altitude, ajoutés aux autres, forment un total de 14 distinctions pour huit restaurants.

Et seulement 2.426 habitants à l'année. Mais la population grimpe jusqu'à 30.000 lors des pics de la saison hivernale et ce sont ces visiteurs, dont certains richissimes, qui fréquentent surtout ces établissements, dont la plupart n'ouvrent que le soir et parfois avec très peu de couverts.

A 1.850 mètres d'altitude se concentrent tables étoilées, palaces et grands hôtels, chalets de luxe, quartiers privatisés et altiport. Sur les 40.000 lits d'hébergement de la station, "environ 50% sont des résidence privées", souligne Nathalie Faure, de Courchevel Tourisme. Les propriétaires sont des familles du Moyen-Orient ou des grands capitaines d'industrie.

Créée ex-nihilo en 1947 pour inscrire le ski dans le mouvement de l'éducation populaire, Courchevel s'est depuis beaucoup développée, inventant le damage des pistes. Et dans les années 60, la clientèle parisienne et le "showbiz" ont amené la fête.

Après Brigitte Bardot et Joe Dassin, les stars du moment -Leonardo Di Caprio, Kate et William, David Guetta ou Patrick Bruel- se font discrètes, pouvant sortir de leurs nids douillets "skis aux pieds", déjà casquées et masquées.

Une "Croisette" a même vu le jour dans les années 70 mais ce bâtiment multifonctions attend une cure de jouvence pour se remettre au goût du jour. En attendant, on peut voir des Rolls-Royce tourner au coin de la rue Léo Lagrange... 1936 et le Front populaire paraissent loin.

La renommée de la station, son positionnement "d'excellence" et un patient travail de marketing ont poussé la part de la clientèle internationale à près de 70%, avec 45 nationalités représentées. Et si les Russes font souvent parler d'eux, "la clientèle russophone ne représente que 10% et vient derrière les Britanniques et les Belges, juste devant les Brésiliens et les Turcs", précise-t-on.

Le maire s'élève en faux contre "l'image véhiculée d'une station +excluante+", avec ses rues où se succèdent les enseignes de luxe - Dior, Fendi, Chanel, Elie Saab, Boucheron, Cartier, Hermès, etc.

"Le festival international de pyrotechnie en février, c'est pour tout le monde sur le front de neige", souligne Nathalie Faure. "Il y a le studio à 150 euros la semaine par personne et la suite à 35.000 euros la nuit ; 110 adresses pour se restaurer, du panini au restaurant gastronomique (...) Le Wed'ze (marque de ski de Decathlon) se mélange au Chanel, il n'y a pas de souci."

"Quand on discute avec des gens au fort pouvoir d'achat, ils aiment cette mixité", renchérit Philippe Mugnier.

Certains, comme le chef Michel Rochedy, deux étoiles au Chabichou depuis 1984, la font vivre: il ouvre toute l'année pour ancrer ses employés dans "le pays" et propose depuis 2011 un bistrot pour les skieurs.

Dans la station, le "clinquant" ne satisfait pas tout le monde, comme Nicole Riboulleau, pharmacienne dans la campagne bordelaise qui avait acheté il y a 30 ans en multipropriété. "On se croirait un peu sur l'avenue Montaigne et les endroits préservés se comptent maintenant sur les doigts de la main", assure cette élégante grand-mère, qui "adore" toujours venir à Courchevel.

Mais Christophe, moniteur de surf depuis 16 ans, y voit une forme de "redistribution des richesses": "ils jettent leur argent par la fenêtre, et moi je suis sous la fenêtre!"

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