Japon : le rituel collectif et coûteux du passage à l'âge adulte
Des neiges de Hokkaido à la végétation subtropicale d'Okinawa, de jeunes Japonaises en kimonos étincelants, coiffées et maquillées pour des fortunes, ont afflué par milliers ce lundi 9 dans parcs et sanctuaires pour fêter le Jour du passage à l'âge adulte.
Observé le deuxième lundi de janvier, ce rituel marqué par des cérémonies tirant leur origine chez les familles de samouraïs rassemble filles et garçons dont le 20e anniversaire est tombé l'année précédente ou arrivera avant le 31 mars.
Des foules de jeunes femmes en kimonos et de jeunes gens plus sobrement vêtus des costumes sombres qu'ils se destinent à porter dans leur futur destin de "salaryman" -cadre ou employé de bureau- sont allés prier au sanctuaire Meiji à Tokyo, niché au sein d'une véritable forêt en plein cœur de la ville. Mickey et Minnie Mouse, au parc d'attractions Disneyland de Tokyo, ont eux eu les faveurs de milliers de "selfies" pour un adieu à l'insouciante enfance.
"Je suis contente de pouvoir enfin boire de l'alcool et aller en boîte de nuit", a dit à l'AFP Rumiko Matsumoto, une étudiante en train de s'offrir une manucure pour près d'une centaine d'euros dans le quartier branché de Shibuya avant la cérémonie.
"Quand mes ongles auront séché, je vais devoir me faire fixer des faux cils et puis après je passerai à la coiffure avant de mettre mon kimono".
Un kimono peut coûter une dizaine de milliers d'euros et tous les soins de beauté des centaines d'euros de plus. Pour répondre à la demande, certains salons de beauté restent ouverts toute la nuit.
Il est une région, le nord-est de l'archipel, où les héros de ce grand jour avaient le cœur gros en pensant à leurs camarades de classe qui, emportés par la gigantesque vague du tsunami en mars 2011, ne seront jamais devenus adultes.
Au 1e janvier 2017, le nombre de nouveaux majeurs était estimé à 1,21 million, soit 50.000 de moins qu'un an plus tôt et la moitié du pic de 2,46 millions atteint en 1970, selon les chiffres du gouvernement, signe du déclin de la population japonaise.
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