Un bébé gorille fait la joie d'un parc zoologique de la Loire
Gypsy câline tendrement son premier bébé, une petite femelle gorille venue au monde voici quatre semaines: "un événement exceptionnel", dix ans après la dernière naissance de cette espèce au parc zoologique de Saint-Martin-la-Plaine (Loire), explique son directeur.
C'est le 22 janvier, pendant la nuit, que ce bébé d'environ 1,5 kilogramme, à l'allure si proche d'un nourrisson humain, a pointé le bout de son nez après neuf mois de gestation. "Elle commence à avoir des poils sur le corps, mais quand elle est née elle n'en avait que sur la tête", raconte Pierre Thivillon.
Aujourd'hui, elle fait un peu punk avec une crête hérissée surmontant son attendrissante bouille aux grands yeux étonnés.
"Les gorilles sont rares, et comme la maman allaite son petit pendant trois ans, les naissances le sont aussi", poursuit M. Thivillon. "Nous sommes très heureux que le bébé soit une femelle. Elles sont très recherchées dans le cadre du Programme européen d'élevage" qui coordonne la reproduction des animaux en captivité pour maintenir au maximum la diversité génétique.
L'espèce "Gorilla gorilla gorilla" (gorille des plaines de l'Ouest) est classée en danger critique d’extinction sur la Liste Rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
"Leur habitat en Afrique est détruit par les hommes", déplore le directeur de ce parc qui accueille un millier d'animaux, quelque 170.000 visiteurs par an et compte 40 salariés. Cinq installations spacieuses sont dévolues aux seuls gorilles.
L'heureux papa, Likalé, vient des Pays-Bas. Il était destiné à devenir le compagnon de Digit, une femelle gorille de 20 ans qui vit avec Pierre Thivillon et son épouse, comme un membre à part entière de la famille. "Chaque jour, ma femme prépare à Digit des poireaux vinaigrette, son régal".
Mais la cohabitation entre Likalé et Digit s'est révélée infructueuse. "Mâle dominant, il jouait les machos et comme c'est une féministe", sourit-il, "elle n'appréciait pas du tout. Nous avons dû les séparer". Si le couple avait fonctionné, "ce bébé serait un peu notre petite-fille !", plaisante cet amoureux des grands singes.
Face à cette mésentente, "nous avons présenté à Likalé la demi-soeur de Digit, Gypsy, avec laquelle il s'est bien entendu et s'est accouplé".
-"Un bon papa"-
Les parents de Gypsy sont toujours pensionnaires du parc qui abrite ainsi trois générations de la même famille... Et treize gorilles en tout, en comptant la petite dernière, qui n'a pas encore été baptisée.
"Depuis la première naissance à Saint-Martin, en 1995 --c'était Atanga, le frère aîné de Gypsy--, nous suivons l'ordre alphabétique. Nous en sommes à la lettre +X+. Et nous séchons pour lui trouver un nom !".
Dès la naissance, le bébé gorille s'accroche à la fourrure de sa mère avec ses pieds et ses mains. Pendant les six premiers mois, il est constamment en contact avec elle et partage son nid. "La petite commencera à se déplacer toute seule vers 18 mois".
Sa maman est très attentionnée. "Gypsy pose son bébé de temps à autre par terre. Sinon, elle le garde tout le temps dans ses bras. C'est son premier nouveau-né mais elle a vu sa mère élever ses soeurs et elle reproduit ses gestes, comme celui de tapoter son bébé sur le dos" pour le réconforter.
Et son macho de père qui roulait trop des mécaniques a changé complètement d'attitude avec la naissance. Il devra néanmoins être séparé plus tard de sa fille pour éviter qu'ils s'accouplent.
"Likalé est un bon papa. Les premiers jours, quand le bébé pleurait, il m'agressait, me prenant pour le responsable de ses pleurs", se souvient Pierre Thivillon, qui s'occupe à temps plein de ses protégés de tous poils.
"Maintenant que je suis vieux, je ne travaille plus que sept jours sur sept !", s'amuse ce passionné de 75 ans qui a voué sa vie aux animaux.
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