Bac 2018 : la philo, c'est passé ! les candidats soulagés, cap sur l'histoire-géo
Vérité, injustice, désir, culture, Montesquieu, Schopenhauer ou Durkheim... Les 558.000 candidats aux bacs général et technologique en avaient fini lundi midi avec l'épreuve de philo et exprimaient leur soulagement avant de se préparer pour les examens des jours suivants.
Quelques minutes après 12H00, l'heure est au débrief devant le lycée Louis-Pasteur à Strasbourg.
Marion, en Terminale L, "en panique" avant l'épreuve, est sortie peu avant la sonnerie, "soulagée". "J'ai écrit sept pages, mais quantité ne rime pas forcément avec qualité", dit-elle avec une pointe d'inquiétude dans la voix.
Elle a choisi de répondre à "La culture nous rend-elle plus humain?" "J'ai déjà oublié mon plan et mon argumentation, mais je sais que j'ai cité Hobbes et les guerres de religion", indique la lycéenne. "Maintenant c'est objectif histoire-géo", l'épreuve de mardi matin.
Florida, première arrivée devant le lycée lundi matin, est l'une des dernières à sortir, le sourire aux lèvres. Elle a utilisé la totalité des quatre heures "pour (se) relire encore et arranger certaines tournures de phrases". Platon, Rousseau, Socrates, elle "avait de quoi" alimenter sa dissertation sur l'art ("Peut-on être insensible à l'art?", sujet des Terminales ES) grâce à ses révisions, commencées en avril. "J'étais stressée ce matin, mais hyper calme pendant l'examen", se réjouit-elle.
A Versailles, devant le lycée La-Bruyère, Gauvain, en Terminale L, a pris le commentaire d'un texte de Schopenhauer. "Le texte n'était pas évident", estime le jeune homme, qui se dit "soulagé" d'avoir passé cette première épreuve, mais sera encore "plus soulagé" après l'histoire-géographie, sa matière fétiche.
Aleksander n'a pas attendu la fin des quatre heures d'épreuve au lycée polyvalent Paul-Eluard de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). "Mon cerveau, il a bloqué!" lance ce candidat au bac technologique STMG. Au bout de 30 minutes, "j'avais plus d'inspiration, je savais plus quoi dire". Bilan? "Bof".
- "Regarder la Coupe du monde" -
Parmi les sujets proposés cette année: "Toute vérité est-elle définitive?" (ES), "La culture nous rend-elle insensible?" (L), "Eprouver l'injustice, est-ce nécessaire pour savoir ce qui est juste?" (S), des écrits de Schopenhauer (L), John Stuart Mill (S), Emile Durkheim (ES) ou Montesquieu (bac technologique).
Devant le lycée parisien Maurice-Ravel (est), Zinedine, en Terminale S, grille une cigarette et va maintenant "regarder la Coupe du monde et réviser l'histoire, vite fait". Il a été peu inspiré par le sujet sur l'injustice. "J'ai expliqué que c'est une des premières notions qu'on apprend dans la vie".
Malgré la grève des cheminots, "il n'y a pas eu d'épisode problématique cette année", selon le ministère de l'Education, qui a répertorié "quelques dizaines de retards" d'élèves sur tout le territoire mais ignore s'ils sont dus au conflit social. Ces retards n'ont jamais excédé une heure, soit le temps de retard maximum accordé aux candidats, a-t-on précisé.
Ils étaient 558.000 lycéens de Terminale et candidats libres à passer la philo, épreuve au programme des bacs généraux (S, ES et L) et technologiques. Les candidats au bac professionnel ont, eux, passé l'épreuve de français.
L'après-midi est réservée à une autre épreuve de français, dite "anticipée", celle passée par les élèves de Première des bacs général et technologique.
La plus jeune candidate a 11 ans et 10 mois (un record dans l'histoire de cet examen vieux de deux siècles) et le plus âgé 76 ans.
Cette année 753.148 lycéens et candidats libres passent le bac dans 4.635 centres d'examens. Un nombre record, en hausse de 5% par rapport à 2017, qui s'explique par le baby-boom de l'an 2000 et une hausse du taux d'accès à ce niveau de diplôme.
Pendant la durée des épreuves du bac, la nouvelle plateforme d'accès au supérieur Parcoursup est suspendue, "pour que les candidats puissent se concentrer pleinement sur leurs révisions et leurs épreuves", indique le ministère de l'Enseignement supérieur. Pas de propositions et pas d'actualisation de listes d'attente à partir de lundi et jusqu'au mardi 26 juin, date de reprise de la procédure.
Parcoursup et plus généralement la loi sur les nouvelles modalités d'entrée à la fac ont suscité un mouvement de protestation ce printemps, qui s'est notamment traduit par des blocages et occupations de sites universitaires, parfois pendant plusieurs semaines. La ministre de l'Enseignement supérieur a dévoilé lundi une estimation des dégradations constatées: "un peu plus de 5 millions d'euros".
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