Ecole : 6.000 jours de cours perdus faute de professeurs remplaçants
Faute de professeurs remplaçants, ce serait au moins 6.000 jours de cours qui auraient été purement et simplement perdus par les élèves de 57 départements depuis la dernière rentrée scolaire. Un chiffre "insupportable" selon la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) à l'origine de l'enquête.
L'association a mis en place en 2009 un outil en ligne, Ouyapacours, afin que les parents d'élèves recensent les établissements dans lesquels les cours n'ont pas été assurés et pour quelle durée. Le résultat des signalements émis depuis la rentrée 2015 sur la plate-forme montre donc 6.000 jours de non-remplacements, soit un bilan "qui se rapproche de celui de l'an dernier".
Rien qu'à Paris, ce serait 906 jours de cours qui auraient été perdus, 544 en Haute-Garonne, ou encore 281 dans le Rhône. De plus, la FCPE estime être au-dessous de la réalité puisque ces données reposent sur un système purement déclaratif.
Si les chiffres ont peu évoluer depuis l'année dernière, l'association constate que le phénomène touche désormais les classes de primaire et de maternelle. "Les enfants de primaire se retrouvent soit dispersés dans d’autres classes avec des surcharges d’effectifs, soit devant des remplaçants qui ne sont pas des titulaires, qui sont des contractuels recrutés à Pôle Emploi sans formation (...) pédagogique pour le remplacement", a déclaré Hervé-Jean Le Niger, l’un des responsables de la FCPE à France Info.
Face à cette grogne, le ministère de l'Education estime que la situation "s'est améliorée" depuis 2012. Il a rappelé par voix de communiqué que ces absences ne représentent que 0,03% des 30 millions de jours de classe qui ont eu lieu depuis la rentrée 2015, et que 35.000 postes ont été créés depuis 2012.
Si la FCPE salue la politique de recrutement de professeurs, elle considère "que le remplacement des enseignants pose toujours problème". L'association précise également que son enquête n'a pas pour objet de jeter la pierre aux enseignants absents "qui doivent légitimement partir en formation, ou peuvent être malades".
"Il est nécessaire que des recrutements d’enseignants remplaçants formés soient effectués afin que l’égalité à laquelle tous les enfants ont le droit dans l’école de la République ne soit pas qu’un mot gravé au fronton de leurs établissements", conclut-elle.
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