Erasmus+ : 30 ans de mobilité européenne
Au départ, le programme Erasmus permettait aux étudiants d’accomplir une année de leur cursus université dans l'un des onze pays partenaires. Aujourd'hui, 33 pays européens participent à ce programme dont 5 millions de personnes ont pu bénéficier à ce jour.
Le programme Erasmus+ s’est également tourné vers les filières professionnelles: en France, depuis 2007, ils sont 67.000 étudiants et 106.000 stagiaires en formation professionnelle (apprentis, élèves des lycées professionnels, demandeurs d’emploi…) à avoir réalisé une mobilité de stage dans une entreprise européenne dans le cadre de ce programme.
En effet, le 9 décembre dernier, la Commission européenne a choisi d’envoyer un signal fort en faveur des apprentis: elle en a fait l’une de ses priorités pour l’année 2017. Son ambition: 50.000 apprentis en mobilité longue d’ici à 2020 et, pour ce faire, un budget de 400 millions d’euros. Colette Mélot, sénatrice, a un regard positif sur cette nouvelle priorité affichée par le programme: "Un Erasmus des apprentis est la réponse à deux problématiques centrales pour l’Union européenne: d’une part, le sentiment d’appartenance à l’Europe - plus de 83 % des étudiants Erasmus se sentent plus Européens après leur séjour à l'étranger; d’autre part le chômage des jeunes. Ce dernier atteint des proportions particulièrement inquiétantes un peu partout dans l’Union européenne. En octobre 2016, 4169 millions de jeunes Européens, hors étudiants, n’avaient pas d’emploi en Europe".
Au delà des compétences acquises au travers des stages et séjours académiques financés par Erasmus, c’est effectivement le sentiment d’appartenance à l’Europe qui devient un autre des bénéfices du programme.
Lors d’une conférence à la Maison de l’Europe de Paris, à l’occasion des 60 ans du traité de Rome, et en présence du secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Harlem Désir, une jeune femme a pris la parole pour faire face aux discours bien trop négatifs, selon elle, sur l’Europe. Bénédicte M. raconte, "Née en 1987, je me retrouve totalement dans le terme +Génération Erasmus+. A travers mes études européennes, j’ai vécu à Berlin, Saarbrücken, et Venise. Convaincue par le programme Erasmus+, je veux promouvoir à mon tour la mobilité pour les autres étudiants. L'intérêt pour l’Europe est bien là, il faut avoir confiance : les prochaines générations ne renieront pas l’esprit européen de coopération et de cohésion!".
Une étude publiée en 2014 estimait d'ailleurs que, depuis le lancement d'Erasmus, plus d'un million de bébés sont nés de couples formés lors de séjours d'étude. Pour les responsables d'Erasmus+ qui viennent de dresser le bilan des 30 ans du programme, la construction d'"une citoyenneté européenne" et d'"une Union européenne plus équitable, plus inclusive et durable" est en marche. "Le succès est indéniable", abonde Jean-Luc Nahel, chargé des relations internationales à la Conférence des présidents d'universités (CPU) françaises, propos rapportés par l’AFP.
Pourtant, du chemin reste à faire pour que l’esprit européen se transforme en une citoyenneté active européenne. Avec le témoignage d’un ancien bénéficiaire britannique du programme Erasmus qui, malgré son séjour en mobilité en France, a choisi de voter pour le Brexit. Si ce programme phare de l’UE, aide indéniablement à renforcer l’intégration, la débrouillardise de ses bénéficiaires, et de lutter contre le chômage des jeunes, il reste parfois et encore un programme de "consommation de l’UE" ne déclenchant pas forcement une citoyenneté européenne active pour demain.
Afin de faire connaitre ce programme au plus grand nombre, et d’en faire également un programme de citoyenneté, l’agence Erasmus+ France entame un grand programme de communication et d’information, avec notamment un Erasbus qui fera le tour de la France et de ses écoles à la rentrée 2017!
(Avec la contribution du Centre d’Information Europe Direct de la Maison de l’Europe de Paris):
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