La consommation des boissons énergisantes explose dans le monde
Le constat est préoccupant. Alors que l'obésité et le surpoids sont toujours considérés comme un problème de santé public, les boissons sucrées continuent d'être fortement consommées, selon le Congrès annuel de la société européenne d'athérosclérose qui s'est tenu du 29 mai au 1er juin à Innsbruck (Autriche). D'après les conclusions de leur baromètre mondial, le continent américain reste le plus gros consommateur de boissons sucrées (boissons gazeuses, jus contenant du sucre ajouté, boissons énergisantes et boissons pour sportifs).
Le Mexique arrive ainsi en tête, avec 146,5 litres par habitant, suivi par le Chili (143,8) et les Etats-Unis (125,9). En bas du classement figure l'Inde avec 4,5 litres de boissons sucrées consommés par habitant. En Europe en revanche, le constat n'est pas exactement le même. La consommation de ces boissons est en baisse, à l'exception de l'Allemagne, de la Belgique et des Pays-Bas. En France, les ventes de boissons sucrées atteignent 50,9 litres par habitant soit une baisse de 2,7 litres entre 2010 et 2015.
Toutefois, la vente des boissons énergisantes (Red Bull, Burn, Monster, etc.) explose dans la majorité des pays du monde sauf en Irlande, au Portugal et en Finlande. Parmi les mauvais élèves, on retrouve l'Autriche qui arrive en tête avec 9,6 litres de boissons énergétiques consommées par habitant, suivi par le Royaume-Uni (8,3) et la Suisse (6,7).
"Cette hausse spectaculaire est préoccupante et elle devrait être sur l'écran radar des autorités de santé publique. La chute des ventes des boissons sucrées est contrebalancée par une augmentation des ventes de boissons énergisantes, ce qui n'est pas moins néfaste pour l'homme et la santé publique", a déploré Benoit Arsenault, docteur en médecine à l'université de Laval, avant d'insister sur les effets néfastes de ces produits sur la santé.
"La science est claire: la surconsommation de boissons sucrées est associée à plusieurs problèmes de santé tels que l'obésité abdominale et des concentrations élevées de lipides sanguins, ainsi qu'à un risque accru de développer un diabète de type 2. C'est assez triste de voir que les pays occidentaux semblent avoir exporté de tels comportements de surconsommation des boissons sucrées sur les marchés émergents".
Pour rappel, une personne est considérée comme obèse lorsque son indice de masse corporelle (IMC, qui correspond au rapport entre le poids et la taille au carré) dépasse les 30, d'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Au-delà de 35, on parle d'obésité sévère. En 40 ans, l'IMC moyen est passé, selon l'étude, de 21,7 à 24,2 chez les hommes et de 22,1 à 24,4 chez les femmes adultes, soit une augmentation de poids de 1,5 kg tous les 10 ans en moyenne.
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