Le froid persiste, inquiétudes pour les SDF
Le soleil est là mais le froid persistait quasiment partout ce jeudi 19 dans l'Hexagone, maintenant sur le pied de guerre pouvoirs publics et associations, inquiètes de tensions sur certains dispositifs d'accueil des SDF. "Nous sommes dans le cœur de l'épisode", explique à l'AFP Stéven Testelin, prévisionniste à Météo-France. Ce froid ne devrait pas lâcher prise avant lundi 23.
Ce jeudi matin, les minimales sont descendues à -15 à La Bourboule (Puy-de-Dôme), -11 à Aubusson (Creuse), Brive et Aurillac, -8 à Bordeaux et Lyon. Il a fait -5 à Marseille, Montpellier, et -3 à Paris. Soit 5 à 8°C en moyenne au-dessous des normales de saison. "Nous sommes globalement très en-dessous des normales, même si ce ne sont pas des froids exceptionnels", résume M. Testelin.
La bise de nord-est est en outre arrivée. Bien que faible (15 km/h), elle faisait plonger les températures ressenties à -8 à Paris ou encore -11 à Montpellier. Fait inhabituel en Gironde, le service des Eaux de Bordeaux Métropole a envoyé à ses abonnés un mail pour les alerter sur les risques de gel des compteurs d'eau et canalisations...
Seules quelques zones bénéficiaient de valeurs positives, notamment le sud-est protégé par la proximité d'une dépression en Méditerranée: +1° à Ajaccio et 7° à Bastia, 2 à Toulon, 3 à Nice.
Après la neige, la situation revenait à la normale en Corse. Les établissements scolaires rouvraient peu à peu. Un ferry transportant 163 passagers est parvenu à entrer au port de Bastia, après être resté bloqué devant près de 24 heures en raison du vent et de la houle.
Au troisième jour de cet épisode, les structures d'accueil des sans-abri étaient en revanche très sollicitées. Quelque 130.000 places d'hébergement sont "mobilisées pour assurer la mise à l'abri de tous ceux qui doivent l'être", a indiqué mercredi 18 le Premier ministre Bernard Cazeneuve, au terme d'une réunion à l'Elysée "sur le plan grand froid".
Plus de 3.400 places dites "exceptionnelles" ont été ouvertes ces derniers jours, selon la ministre du Logement Emmanuelle Cosse. A Lyon, le Samu social et les professionnels de l'urgence se sont cependant mis en grève ce jeudi, pour réclamer "l'ouverture immédiate des places restantes prévues par le plan Grand froid et l'ouverture de places supplémentaires". La préfecture s'est dite prête à les recevoir.
En Isère, les hébergements d'urgence à l'année et hivernaux (2.200 lits) sont "quasi saturés", a indiqué Yves Dareau, secrétaire général de la préfecture. En revanche, il reste des places parmi les 205 proposées en gymnase. "Il y a donc encore des places disponibles", a-t-il insisté sur France Bleu.
"On constate quand même un manque de places", explique Jeanne Lévêque, du Secours populaire isérois, car certaines personnes ou familles ne veulent pas aller en gymnase en raison de la précarité de la durée d'hébergement ou du manque d'intimité. La responsable reçoit des appels d'autres associations "pour nous dire +y'a plus de places au 115, comment fait-on?+".
A Grenoble, le Secours Populaire a constaté dans ses permanences "une affluence beaucoup plus importante des SDF et des migrants à la rue, et même des personnes qui ont un logement mais n'arrivent pas à se chauffer".
L'ONG manque de couvertures et vêtements chauds, et, comme d'autres associations, lance un appel aux dons et aux bénévoles pour faire face. L'approvisionnement électrique devrait en revanche être suffisant ce jeudi face à une consommation qui devrait atteindre un pic depuis le début de l'hiver, a indiqué le gestionnaire du réseau français à haute tension RTE mercredi 18.
La vague de froid n'entraînera pas de coupures d'électricité, a assuré la ministre de l'Environnement Ségolène Royal, "malgré l'indisponibilité de six réacteurs nucléaires". Pour la suite, Météo-France prévoit encore une journée bien froide vendredi 20, ainsi que le week-end. "On pourrait renouer avec les normales de saison en deuxième partie de semaine prochaine", selon M. Testelin.
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