Le tabagisme passif source de troubles du comportement chez l'enfant
Des enfants qui seraient plus agressifs, colériques et bagarreurs à cause du tabagisme passif. C'est le résultat mis en exergue par une étude française de chercheurs de l'Inserm et de l'université Pierre et Marie Curie de Paris et publiée récemment dans la revue Plos One.
L'étude a été réalisée sur un panel de 5.200 enfants scolarisés en primaire dans six villes (Bordeaux, Clermont-Ferrand, Créteil, Marseille, Reims et Strasbourg) choisies pour leurs qualités de l'air différentes. Résultat? "L’exposition à la FTA dans la période postnatale, seule ou en association avec l’exposition pendant la grossesse, augmente le risque de troubles du comportement chez les enfants à l’école primaire", explique Isabella Annesi-Maesano, directrice de recherche à l'Inserm.
Ainsi, les chercheurs ont fait apparaître que les enfants exposés en bas âge au tabagisme passif seraient plus enclins à l'agressivité, plus coléreux, se bagarrant plus volontiers avec les autres. De plus, ces petits développeraient également plus de peurs et seraient plus enclins à être mal à l'aise dans des situations nouvelles.
Outre l'asthme, les risques de mort subite du nourrisson ou encore les infections chroniques, le tabac perturberait donc également le comportement des enfants. Au total, sur les 5.200 sujets suivis, 15% de ceux exposés au tabagisme passif (avant la naissance, après ou les deux) ont des troubles émotionnels et 13% une conduite dite anormale.
La nicotine serait directement en cause. "Ces observations semblent confirmer celles réalisées chez l'animal, à savoir que la nicotine contenue dans la fumée de tabac peut avoir un effet neurotoxique sur le cerveau", soulignent ainsi les auteurs de l'étude. "Pendant la grossesse, la nicotine de la fumée de tabac stimule les récepteurs acétylcholiniques et est à l’origine d’altérations structurelles du cerveau. Dans les premiers mois de vie, l’exposition à la fumée de tabac engendre un déséquilibre protéinique à l’origine d’une croissance neuronale altérée", concluent-ils.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.