Les adoptions d'enfants à l'étranger se stabilisent en France
Entre janvier et fin septembre, 549 visas ont été délivrés pour des enfants adoptés à l'étranger (hors République démocratique du Congo), chiffre stable par rapport à la même période de 2015, selon la mission de l'adoption internationale du Quai d'Orsay.
Si l'on inclut 212 enfants en provenance de République démocratique du Congo, le total sur neuf mois est même en hausse, à 761. Ces arrivées sont toutefois exceptionnelles, étant dues au fait que des enfants, adoptés légalement mais bloqués depuis 2013 dans ce pays à la suite d'un moratoire, ont enfin été autorisés à partir.
En 2015, cinquième année consécutive de baisse, 815 enfants avaient été adoptés à l'étranger par des familles françaises ou résidant en France, 24% de moins qu'en 2014, année qui accusait déjà un recul de 20%.
La baisse, qui a affecté la France mais aussi les autres pays d'accueil, était due aux restrictions imposées par de nombreux pays d'origine, notamment les signataires de la Convention de La Haye, charte éthique qui donne la priorité aux adoptions nationales.
La tendance à la stabilisation observée en France comme dans d'autres pays en 2016 constitue "une surprise", mais il serait sans doute "prématuré" de dire que la chute est terminée, a-t-on commenté à la mission de l'adoption internationale.
Plusieurs associations de familles adoptantes redoutent pour leur part qu'un projet de réorganisation de l'Agence française de l'adoption (AFA), opérateur public qui a accompagné un quart des adoptions internationales en 2015, entraine une suspension, voire une annulation, d'une partie des procédures en cours.
Le gouvernement projette de rapprocher l'AFA d'un autre groupement d'intérêt public (GIP), Enfance en danger, qui gère le service téléphonique 119 et l'Observatoire national de la Protection de l'Enfance (ONPE), pour créer une seule entité juridique.
Trois associations (Enfance et Familles d'adoption, le Mouvement de l'adoption sans frontière et l'Association des parents adoptant en Russie) craignent que l'accréditation de la nouvelle entité prenne "plusieurs mois, voire années dans d'autres pays".
L'AFA est actuellement accréditée dans une trentaine de pays d'origine des enfants. En réponse à ces inquiétudes, le Quai d'Orsay souligne que l'AFA "conservera ses missions, son statut public, son personnel et son nom".
Concernant ses accréditations, le risque est "évalué, identifié, assumé", assure la mission. Elle estime que dans la moitié des pays, soit "une quinzaine", les accréditations n'auront pas à être refaites, du fait du statut public de l'AFA. "L'objectif est de limiter au maximum l'impact" de ce projet et "nous y travaillons sérieusement", assure-t-on de même source, tandis que les associations conservent de "vives inquiétudes".
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