Maths et sciences : les écoliers français sont les plus mauvais d'Europe
A 10 ans, les petits Français affichent les pires résultats de l'Union européenne en mathématiques et ne dépassent qu'un seul pays, Chypre, en sciences, selon une étude internationale publiée ce mardi 29, qui a fait passer des tests à des milliers d'élèves en quatrième année de scolarité obligatoire.
Les élèves de CM1 affichent un score de 488 points en mathématiques et 487 en sciences, en deçà de la moyenne internationale (500) et de la moyenne européenne (527 en maths, 525 en sciences), selon l'étude de l'Association internationale pour l'évaluation de la réussite éducative (IAE), une association scientifique indépendante basée aux Etats-Unis.
C'est la première fois que les Français de CM1 participent à cette étude TIMSS, créée en 1995, qui teste les compétences en mathématiques et sciences d'élèves à ce niveau de scolarité. Environ 5.000 écoliers français y ont participé au printemps 2015, ainsi que des dizaines de milliers d'enfants dans 48 autres pays ou provinces.
La tête du classement en maths est occupée par cinq pays d'Asie de l'Est: Singapour, Hong Kong, Corée du Sud, Taïwan, Japon. Le premier pays de l'Union européenne est l'Irlande du Nord, à la 6e place.
Pour la seule Union européenne, la France est tout en bas, juste après la Slovaquie. L'Irlande du Nord, l'Irlande et l'Angleterre sont sur le podium.
En sciences, les cinq pays d'Asie pré-cités sont également en tête, suivis par la Russie. La Finlande, premier pays de l'UE, est au 7e rang. Pour la seule UE, la France est avant-dernière, juste avant Chypre.
En France, 13% des élèves en maths et 12% en sciences affichent un score inférieur à 400: ils "ne prouvent pas qu'ils possèdent des connaissances élémentaires", relate prudemment la Depp, l'agence des statistiques du ministère de l'Education dans un commentaire publié dans la foulée de cette étude.
Les professeurs des écoles disent pourtant consacrer 193 heures par an aux mathématiques, soit plus que le volume prescrit par les programmes de 2008 (180 heures) et plus que la moyenne des autres pays européens (158). Ils ne consacrent que 56 heures aux sciences (contre 78 heures recommandées dans les programmes de 2008 et 67 heures en moyenne en Europe).
Les instituteurs français se disent bien moins à l'aise que leurs collègues européens pour "améliorer la compréhension des mathématiques des élèves en difficulté", "aider à comprendre l'importance des mathématiques" ou "donner du sens" à cette matière selon des questionnaires remplis par les professeurs dans le cadre de cette enquête. Les écarts sont encore plus marqués en sciences.
Plusieurs études ont montré que les professeurs des écoles en France étaient en grande majorité issus de filières non scientifiques et éprouvaient plus de difficultés dans la transmission de ces disciplines.
Autres facteurs d'explication avancés par le ministère de l'Education: les enfants testés ont suivi les programmes de 2008, considérés comme trop lourds par les enseignants et avec une chronologie peu pertinente pour certains sujets, tels que la division, dont l'apprentissage démarrait en CE2, trop tôt selon les instituteurs.
Les nouveaux programmes, entrés en vigueur à la rentrée 2016, sont moins lourds et surtout accompagnent mieux les enseignants, selon la rue de Grenelle.
TIMSS 2015 a également fait passer des tests à des élèves en terminale scientifique, en maths et physique. Seuls neuf pays ont participé à cette enquête et les comparaisons entre nations sont à manier avec précaution car les terminales scientifiques représentent 21,5% d'une classe d'âge en France, mais entre 2 et 35% dans les autres pays.
En maths, les lycéens français se situent dans la moyenne. Mais si l'on ne prend que les résultats des terminales S à dominante maths (les autres sont en spécialité physique ou biologie) ou qui se destinent à une prépa, ils sont alors dans le groupe de tête, avec la Russie et le Liban.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.