Tensions au travail : ne plus craindre la confrontation
La confrontation en milieu professionnel est parfois crainte par les salariés, et même à l'origine d'arrêts de travail. Pourtant, elle peut aussi s'avérer salvatrice pour affirmer sa position dans un cadre de travail. Pour France-Soir, le psychanalyste Rodolphe Oppenheimer livre son analyse.
Vous craignez les coups de gueule, les critiques ou les commentaires de vos supérieurs ou de vos collègues? La confrontation vous donne des sueurs froides? Il y a peut-être anguille sous roche! Quelque chose ne va pas dans vos rapports interpersonnels ou dans votre rapport à vous-même. Ces sueurs froides sont visiblement un indicateur de malaises. Et si la confrontation était la voie du milieu?
> Rapports interpersonnels: la fuite en avant!
Les rapports sociaux sont complexes et ont des impacts sur notre vie personnelle. Nous passons souvent plus de temps dans la semaine avec nos collègues qu’avec notre famille et amis. Il est donc essentiel que ces rapports soient agréables et favorables à l’exercice de notre profession. Il est bien évident que nous préférons tous les rapports harmonieux. On sait cependant qu’ils ne sont toutefois pas toujours assurés.
Craindre la confrontation est un comportement normal. Il est compréhensible de redouter les critiques, cela n’est jamais une partie de plaisir. Mais chercher à les éviter est pernicieux. Le plus souvent, le malaise découle d’une l’anxiété de performance, d’un sentiment d’infériorité ou d’un manque de confiance en soi. Ces comportements d’évitement ont en commun la fuite et le désir de se soustraire à une difficulté personnelle.
> La confrontation: une nécessité en milieu de travail
Et si la confrontation était la voie du consensus, du juste milieu et de la contribution de chacun à l’entreprise? Au cœur de la confrontation, il y a deux ou plusieurs interprétations d’une même réalité. Le désaccord est le lieu où chacun doit affronter le point de vue des autres pour finir par atteindre le consensus. Le consensus est un retour à la coopération et à la saine collaboration, un recadrage de la situation dans lequel tout un chacun devrait trouver satisfaction. Ainsi, la confrontation est très constructive.
Plutôt que d’éviter la confrontation, il est préférable de profiter de ces divergences pour établir nos limites, apprendre à défendre nos idées et mettre en valeur notre personnalité. Il faut tirer parti de la confrontation. C’est un excellent moyen de s’améliorer, de grandir personnellement. Karl Popper disait: "Nous devrions nous évertuer à réduire les conflits, mais non pas à les supprimer. Leur existence même est essentielle à la société ouverte". Un conflit, une chicane ou une confrontation sont une occasion d’apprendre à vivre ensemble et à se faire valoir soi-même. Le partage des idées est une ouverture indispensable à l’évolution des sociétés et des entreprises.
> Difficile d’y arriver ?
Il n’en demeure pas moins que pour beaucoup de travailleurs, la confrontation demeure une situation anxiogène créant des moments difficiles à surmonter. Cela engendre généralement de l’absentéisme et parfois des congés de maladie. Il est fondamental de comprendre qu’une critique de votre travail n’est pas nécessairement du dénigrement: ce qui est critiqué c’est votre travail, pas votre personne. Si les malaises persistent, une consultation en psychothérapie peut vous aider à surmonter vos peurs et vos angoisses. Un travail sur soi est une meilleure solution que la démission: le problème vous suivra dans votre prochain emploi.
Cet article a été rédigé par Rodolphe Oppenheimer, psychanalyste (https://psy-92.net/). Il est l'auteur d'un nouvel ouvrage Une vie heureuse et réussie (mode d'emploi) aux éditions Marie B.
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