Mondial-2018 : à Bondy, ville natale de Mbappé, "Kylian" est sur toutes les lèvres

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Par Eve SZEFTEL - Bondy (AFP)
Publié le 21 juin 2018 - 22:39
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Des licenciés(ées) du club de football de Bondy, où Kylian Mbappé a débuté, regardent le match de l'équipe de France face au Pérou, le 21 juin 2018
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© Philippe LOPEZ / AFP
Des licenciés(ées) du club de football de Bondy, où Kylian Mbappé a débuté, regardent le match de l'équipe de France face au Pérou, le 21 juin 2018
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A l'AS Bondy, en bordure du stade Léo-Lagrange où Kylian Mbappé a tâté du ballon dès l'âge de 4 ans, le but décisif de l'attaquant français à la 34e minute du match contre le Pérou au Mondial-2018 jeudi a galvanisé les footballeuses en herbe de ce modeste club de Seine-Saint-Denis.

En attendant l'heure de l'entraînement, une trentaine de jeunes licenciés de l'AS Bondy, où Kylian Mbappé s'est entraîné de ses 5 ans jusqu'à son entrée à Clairefontaine à 13 ans, regardent le match en suçotant des glaces à l'eau.

Jusqu'à la 34e minute, quand leur idole est entrée dans l'histoire en devenant à 19 ans et 183 jours le plus jeune buteur français dans un tournoi majeur, rejoignant également les légendes Pelé et Messi dans l'histoire de la Coupe du monde, chaque occasion manquée déclenche cris et gestes de désespoir.

"Pfff, Ronaldo est meilleur", peste Amel, 10 ans, crampons aux pieds et maillot de son champion sur le dos. "A poil !", lance sa voisine, cheveux noués en queue de cheval.

Les garçons gardent la tête froide, se contentant de quelques commentaires sur le jeu. Parmi eux, Enzo Tayamouto, 15 ans, qui joue au PSG, et Elie Loussoumba, qui vient de signer au Havre.

A l'AS Bondy, qui compte 850 licenciés et une trentaine de joueurs professionnels, son président Athman Aïrouche admet qu'il y a eu "un petit effet Mbappé cette année".

Dans le local pompeusement baptisé "club house" où sont diffusées les compétitions importantes et ont lieu les débriefs d'après-match, les visages des cinq vedettes du club se détachent sur une fresque murale. L'enfant chéri de la ville y figure en bonne place aux côtés de Jires Kembo, son "demi-frère", ou de Jonathan Ikone, attaquant du PSG prêté à Montpellier la saison dernière.

- "Catalyseur des rêves" -

Antonio Riccardi, 29 ans, qui a entraîné "Kylian" pendant quatre ans, ne s'attarde pas à regarder le match: ses élèves l'attendent sur le terrain.

Il avoue toutefois son émotion à voir jouer son ancien protégé qui représente "le catalyseur des rêves" de la nouvelle génération de joueurs qui se succèdent sur la pelouse du stade Léo-Lagrange.

Puis arrive la 34e minute. Des cris stridents emplissent la salle quand l'attaquant du PSG délivre les Bleus avec le but qui les qualifiera pour les huitièmes de finale.

Les filles se lèvent, battent des mains, se tombent dans les bras. "C'est la première fois qu'il marque en Coupe du monde !", commente Richrose, 10 ans, enthousiaste.

A la mi-temps, leur entraîneur leur fait signe que la récréation est terminée. Elles le suivent docilement sur le terrain synthétique où Mohammed Medhi doit les préparer en vue de la finale de la Coupe 93, qu'elles disputeront samedi matin.

Il espère que la Coupe du monde féminine de la Fifa, qui aura lieu l'an prochain en France, donnera de la visibilité au foot féminin. Car pour l'instant, quand on interroge les pré-adolescentes sur leurs idoles, c'est le nom d'un homme qui sort : "Mbappé !"

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