Municipales 2020 : Saveur pastèque !
EDITO : Evidemment nous savions toutes et tous qu’à l’approche de l’été, la pastèque demeurait un fruit sympathique très apprécié des petits et des grands. Pour sa fraicheur d’abord, son petit gout sucré à suivre, et son véritable pouvoir désaltérant. Et en démocratie ?
Sans danger pour la santé, verte en dehors et rouge en dedans, la pastèque, Citrullus lanatus politicus de son vrai nom politique, s’est donc très largement imposée ce dimanche 28 juin 2020, à l’occasion du deuxième tour des élections municipales ! La pastèque gauloise est devenue en quelques heures un fruit politiquement star que les Françaises et les Français aux aspirations diverses, plutôt de gauche, ont décidé de consommer sans aucune espèce de modération. Mais gare aux contagions mimétiques !
Six années durant peuvent s’avérer très très longues en cas d’indigestion.
Rien n’était pourtant évident, les producteurs de pastèques françaises nous ont trop souvent habitués à la guerre des pépins. De plus, pour nous tous, la pastèque restait un fruit originaire d’Afrique de l’Ouest, qui poussait massivement en Chine, en Turquie, au Brésil, en Iran, au Maroc, aux Etats-Unis et plus marginalement en France, notamment en Guyane, en Guadeloupe et en Provence-Alpes Côte-d'Azur. Mais là… la pastèque gauloise semble pousser politiquement partout. Personnellement je n’ai rien vu venir. Depuis les premières pastèques à Grenoble voilà quelques années (2014), jusqu’à maintenant Marseille, Lyon, Bordeaux, Strasbourg et même Poitiers en passant à quelques pépins près par Lille et Paris… Force est de constater que la récolte estivale 2020 est historique. Et si nous nous mettons à portée de jugeote, il ne faut pas sortir de l’Ecole spéciale militaire de Saint Cyr pour comprendre que la révolution écologique est, entre nous et plus sérieusement, bel et bien en marche… sans mauvais jeux de mots, bien sûr !
Nous pourrions tergiverser des lignes entières sur le pouvoir de l’abstention et l’irresponsabilité citoyenne des abstentionnistes. Mais les absents ayant nécessairement toujours tords, ils n’ont rien à dire ou à redire à celles et ceux qui ont été ce dimanche légitimés, par le pouvoir démocratique des urnes et le grand vent de dégagisme qui souffle sur la France depuis 2017. Qu’ils soient d’ailleurs des écolos convaincus ou opportunistes, les écologistes ont médiatiquement gagné. Alors qu’elle soit souhaitable et attendue ou pas, la percée écologiste est bien réelle. L’écologie n’est donc plus une lubie de quelques doux dingues politiques et le hobby de quelques autres bobos disruptifs. Non. L’écologie souffle le chaud et le froid sur le paysage politique français.
Pour être totalement honnête, comme vous je pense que le monde ne tourne plus tout à fait rond, que le réchauffement climatique n’est pas qu’un concept creux pour un vieux président arrogant et peroxydé, et que les dérèglements de dame nature à l’échelle planétaire ont de vraies répercussions sur nos quotidiennetés urbaines, péri-urbaines et mêmes provinciales.
Si nous n’avions pas encore pleinement conscience, les déchus plus que les élus de ce week-end devront s’en souvenir. Mais attention ! Puisque l’expression populaire « Prendre le melon » appartient au langage commun, l’écologie en politique doit-elle être le privilège de l’écologie politique ? Je ne le crois pas. La pastèque n’est pas obligatoirement verte en dehors et rouge en dedans.
A gauche, au centre, à droite, tout un chacun doit savoir cela !
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