La lettre du président de la République aux Français que faut-il comprendre exactement ? (première partie)

Auteur(s)
Xavier Azalbert, France-Soir
Publié le 27 juin 2024 - 16:45
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La lettre du président de la République aux Français que faut-il comprendre exactement ? (première partie)
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Comme annoncé dans mon édito précédent, aujourd’hui je vous traduis cette lettre qu'a publiée, dimanche, un Emmanuel Macron qui m'étonnera toujours. Pourquoi ? Parce qu'à chaque fois qu'il pousse éhontément le foutage de gueule et la démagogie au-delà des limites humaines « normales », à chaque fois, il les repousse encore un peu plus loin.  

Une escalade d’engagements successifs, pour Jupiter 1ᵉʳ, roi de la poudre de perlimpinpin.  Leur paroxysme aurait été atteint sous la forme métaphorique de la grenade dégoupillée qu’il a déclaré avoir jetée dans les pattes des parlementaires, le 9 juin au soir, en prononçant la dissolution de l’Assemblée nationale.

« Normales » entre guillemets, car par opposition à l'être humain, « Chef d'État d'un pays », qui, comme la France, a deux mille ans d'histoire et de gouvernance étatique. À savoir un homme qui, normalement, à ce titre, doit faire preuve dans le domaine (le foutage de gueule et la démagogie), non pas de démesure, mais d'une certaine mesure, et même, d'une mesure certaine.

C'est l'apanage des grands Hommes : Charles de Gaulle, Nelson Mandela, Mohandas Karamchand Gandhi, Vladimir Poutine, Xi Jinping, Volodymyr Zelensky (trouvez l'intrus). Certains se voyant déjà en haut de l’affiche de l’histoire !

L'humour utilisé en préalable à l'analyse sérieuse, aidant à mieux en saisir la pertinence et la portée, je vais d'abord « traduire » les passages de la lettre dans lesquels il se fiche ouvertement de la gueule « des françaises et des français » (comme il dit toujours). Ensuite, je « traduirai » les passages où en réalité ce n'est pas à nous qu'il s'adresse, mais à ceux qui l'ont mis en place à l’Élysée. À ce titre, Bernard Arnault s’est plaint de ne pas avoir été prévenu de la dissolution et de l’avoir appris par voie de presse, le comble pour un patron de presse !  C’est dans l’optique de mener à bien leur « Parce que c'est notre projet ! » qu'Emmanuel Macron l'appelle « la mission » qu'il doit « mener à son terme », il l'a répété tout dernièrement.

Si j'ai écrit « traduire » et « traduirai », c'est parce qu'il s'agit non pas d'une traduction littérale, mais de l'interprétation qu'il y a lieu d'en faire, selon, que l’on fait partie de son cercle d'intérêts privés ou non.

Avant cela, toutefois, intéressons-nous un instant à la date : « Le 23 juin 2024. »

En effet, c'est le seul passage de sa lettre que l'amphigourique président n'a pas tarabiscoté. C'est également le seul endroit où la vérité n’est pas travestie.  Comme quoi, ce n'est très certainement pas Brigitte Macron qui lui a soufflé ce passage. N'en déplaise à ceux qui affirment tout de go que, dans leur couple, c'est l'« Époux 2 » l'homme d'État.

« Époux 1 » et « époux 2 », dénomination officielle imposée des conjoints, et sur les documents officiels depuis l'introduction (l'intromission?) du mariage homosexuel dans la norme. Ceci en remplacement de « mari » et « épouse », jugés homophobes et transphobes que sont ces termes, désormais, voire antisémites, ou plus grave : pro-russes.

Donc, allez : c'est parti !

Ci-dessous, en exergue, ce sont les passages dans lesquels Emmanuel Macron s'adresse, non pas aux Français, à vrai dire, mais aux membres de l'organisation privée, plus ou moins opaque, qui l'a placé au pouvoir. Je les laisse apparaître ici afin de ne pas rompre la continuité de ses propos, ce qui nuirait à la bonne compréhension des miens. Je les traiterai dans la troisième partie de l'édito.

Mes chers Compatriotes,

Il y a quinze jours, je vous ai annoncé la dissolution de notre Assemblée nationale.

J’ai pris cette décision en responsabilité, avec beaucoup de gravité et après une réflexion de plusieurs semaines.

« Je l’ai prise dans l’intérêt du pays avant toute autre considération, y compris personnelle, n’ayant par définition plus aucune échéance électorale. »

Qu'est-ce qu'entend par là l'homme qui n’aimait pas la France et les Français ?

Comme j'en ai déjà fait état dans Hara-Kiri-ou-Tora-Tora-Tora-partie-2, Emmanuel Macron a systématiquement fait le contraire de ce qu'il avait promis aux Français de faire ou de ne pas faire. Alors, ici le foutage de gueule manifeste consiste en ces faits : qu'en réalité, il escompte bel et bien postuler une fois de plus à sa succession. Non pas en tant que Premier Homme de Brigitte Macron, dans une inversion officielle, mais comme président de la République briguant un troisième mandat d'affilée. Le « brigand », faisant fi d'une interdiction constitutionnelle, tentant un passage en force, grâce justement à un nouveau tour de passe-passe du Conseil constitutionnel.

Ce n'est pas « Et c'est donc par le plus grand des hasards... » que le Conseil constitutionnel a pour Président, Monsieur « Responsable mais pas coupable ! », alias Laurent Fabius, « le Houdini en chef de la rue de Montpensier », vient de faire paraître, noir sur blanc, dans une décision du 20 juin.  Le Conseil constitutionnel a rejeté les recours contre le décret d'Emmanuel Macron portant tenue du premier tour des élections législatives à venir au 30 juin 2024 en métropole, et le 29 juin 2024 dans les DOM-TOM. Ce décret qui a été publié au journal officiel le 10 juin 2024, a pris effet le 9 juin 2024, à savoir la veille de sa parution et non pas le lendemain, comme cela est stipulé sur le texte normatif qui régit en la matière, l'article 1er du Code civil, un décret étant, tant par nature que par destination, un acte administratif : « Les lois et, lorsqu'ils sont publiés au Journal officiel de la République françaiseles actes administratifs entrent en vigueur à la date qu'ils fixent ou, à défaut, le lendemain de leur publication. »

Eh oui. Il a fait cela, le Laurent Fabius : « Abracadabra ! » : il a fait disparaître l'article 1er du Code civil, comme ça, là, sous nos yeux, devant les 70 millions de spectateurs abasourdis que nous sommes, nous les Français. C'est plus fort encore que Bernard Billis, le magicien attitré de Patrick Sébastien dans « Le plus Grand Cabaret du Monde », parce que Laurent Fabius, lui, en plus, il ajoute à cela, de pouvoir dire à ceux, qui à raison, crient au scandale, que « C'est de la triche ! », qu'il les emmerde. Que s'ils ne sont pas contents, ils peuvent aller se faire vacciner ! Je vous en reparlerai un autre jour.

Je continue.

D’abord, le fonctionnement de notre Assemblée et le désordre des derniers mois ne pouvaient plus durer. 

« Les oppositions s’apprêtaient à renverser le gouvernement à l’automne, ce qui aurait plongé notre pays dans une crise au moment même du budget. »

Ah mince, alors !?!

C'est vrai que, ça, ce n'est pas de bol : une crise pile alors que l'Assemblée nationale allait devoir statuer sur le budget 2025.  Et, la faute à qui ?

Pas à toto, ou à Nono. Bien que ce dernier, ministre de l'Économie et des finances, ait réussi à faire apparaitre 1100 milliards de dettes sans artifices tout en prétextant avoir sauvé l’économie française. Mais, ici, la faute s’imputerait au RN et à LFI. Les méchants opposants à la politique salvatrice pour la France menée depuis 7 ans par Emmanuel Macron.

Là, c'est le pompier pyromane qui parle. Il nous fait sa pleurniche habituelle, un classique chez lui, son « spécial », mais dans une version légèrement modifiée pour l'occasion de l'inversion accusatoire dont il fait l’usage d'ordinaire et de façon permanente : c'est à l'avance cette fois, qu'il accuse fallacieusement les autres d'être responsables de la crise à venir, et non pas de la crise actuelle. Ceci alors qu'en réalité la crise est déjà effective, et le responsable de cette crise, c'est lui.

« Ensuite, la majorité présidentielle avait essuyé une défaite lourde aux élections européennes, accompagnée d’un vote pour les extrêmes droite et gauche de près de 50 % des suffrages exprimés. »

Blablabli et blablabla : Jupiter 1ᵉʳ, l'enfonceur de portes ouvertes. Un classique là aussi chez lui.

« J’aurais pu ne pas en tenir compte. C’était, croyez-moi, la solution du confort à laquelle je n’ai pas cédé. »

Le pauvre ! Il a mal. Vite ! S'il vous plaît : Brigitte, venez vite le consoler !

« J’aurais pu changer de Premier ministre et de gouvernement et tirer là les leçons d’une élection où le chef du gouvernement à ma demande s’était engagé. Nombre de mes prédécesseurs ont fait ainsi. C’eût été facile pour moi. Mais cela ne réglait aucun problème. »

« Ça c'est bin vlrai » (orthographié de la sorte exprès pour coller à la tirade), eût dit la Mère Denis, une autre « Vedette » qui elle « mérite » notre confiance (1).

Les problèmes dont la France et les Français souffrent actuellement, avec une intensité démultipliée depuis le 5 mai 2017, ayant tous pour cause la politique, et qui est menée depuis lors par les commis qu'Emmanuel Macron a placés à l’Élysée, ça n'eût rien changer de les remplacer par d'autres ministres du même acabit apocalyptique pour le pays et le Français moyen (les « gens qui ne sont rien »).

Alors oui, cette dissolution était le seul choix possible à la fois pour prendre acte de votre vote aux élections européennes, pour répondre au désordre en place et au désordre plus grand à venir. Pour agir dans un moment où notre pays est confronté à des défis historiques. »

C'est reparti pour un tour, mesdames et messieurs, sur le grand manège de la pleurniche insane (très mal jouée qui plus est) et de l'inversion accusatoire, une accusation pathologique des autres, opérée à la fois concernant le présent (« le désordre en place ») et concernant l'avenir funeste qu'il nous prédit (« au désordre plus grand à venir »).

Il s'y connaît, le bougre ! Le chaos à venir, c'est justement ça le but escompté de la dissolution qu'il a ordonnée.

« Cette décision a été difficile et soudaine pour les parlementaires et pour leurs collaborateurs. Je leur dis mon amitié et mon respect. Je remercie les maires, leurs équipes et les bénévoles qui vont tenir nos bureaux de vote et dépouiller les bulletins le 30 juin et le 7 juillet prochains. Je sais que, pour beaucoup d’entre vous, cela a été une surprise qui suscite de l’inquiétude, du rejet, parfois même une colère tournée contre moi. Je la comprends et je l’entends. »

Ah ça, mon Colon, ceux qui n'étaient pas au courant, ç'a dû les secouer, où ça ? Au niveau du gros colon, justement. Dans leurs fondements les plus profonds. Ceux qui au sein de la majorité sortante, savent qu'ils ne seront pas réélus, tout ceux qui s'apparentent de près ou de loin à Emmanuel Macron agissant en masse sur les électeurs comme un puissant vomitif.

D'où la colère de ces parlementaires-là. Car pour eux, adieu la vie de château. Finis la rémunération éminemment substantielle et les avantages pharaoniques en tous genres, qui vont avec la fonction de député. « Qu'est-ce que je vais devenir ? Je suis ministre : je ne sais rien faire ! », dit fort lucide Louis de Funès, alias Don Salustre, Grand du Royaume d'Espagne dans « La Folie des Grandeurs » (film de Gérard Oury), que la femme du monarque de l'histoire vient de faire licencier par son mari.

L'analyste valant pour la majorité des membres de la majorité sortante, les malheureux, c'est vrai, vont se retrouver sans le sou. Ainsi faisons preuve de solidarité chrétienne : lançon une cagnotte. Pour eux et pour leurs collaborateurs. Diantre ! Eux aussi vont se retrouver sur la paille.

Quant à la formule qui ponctue ce passage, relative la colère tournée contre lui dont Emmanuel Macron fait état, « Je la comprends et je l’entends. », les Gilets Jaunes savent mieux que personne ce que le susnommé veut dire : « Je n'en ai absolument rien à fiche. Je ne changerai rien du tout. J'ai été chargé d'une mission, je la mènerai à son terme quoiqu'il en coûte aux Gaulois réfractaires et autres braillards incultes et crasseux qui ne sont pas dignes d'avoir pour chef suprême un homme formidable en tous points comme moi. J'avais très envie de vous emmerder, je l'ai fait. Et voilà ! »

Et, encore, ça, c'est la version édulcorée. Ignominieusement insultés qu'ils ont été par lui, les Français non-vaccinés avaient ajouté à cela les propos orduriers indispensables à offrir la réciprocité légitime dénommée « l'excuse de provocation » par la loi sur la liberté de la presse.

Mais cette décision est la seule qui peut permettre à notre pays d’avancer et de se réunir.
« Vous demander de choisir, vous faire confiance, n’est-ce pas là le sens-même de la démocratie et de notre République ? »

Oh purée ! « Le Méprisant » de la République nous dit faire confiance au peuple de France. « Ces gens qui ne sont rien » : il est vraiment devenu complètement malade !

Surtout, quel sommet majuscule dans le foutage de gueule manifeste : pour Emmanuel Macron, le peuple français, c'est le cancer ultime. En même temps, la peste et le choléra. D'où son refus de recourir au référendum pour les sujets sur lesquels il sait le peuple français être en désaccord total avec lui. D’ailleurs, seuls 26 % ont encore confiance si l’on en croit les sondages. Ces sujets sont légion. La loi de programmation militaire qu'Emmanuel Macron a fait voter en catimini l'année dernière, qui permet au Gouvernement de « réquisitionner toute personne » et de saisir tous les biens de tout le monde, et accessoirement d'envoyer le peuple français se faire étriper en Ukraine pour servir les intérêts de l'Otan.

Un « OUI » massif serait le résultat d'un référendum portant sur la suppression de cette loi.

Très certainement qu'un « OUI » massif serait également le résultat d'un référendum portant lui sur une modification de la Constitution. Celle demandant la suppression de l'immunité pénale du président de la République. Juste le temps qu'Emmanuel Macron soit jugé et dûment condamné pour tout le mal qu'il a fait à la France et au Français délibérément.

Mais arrêtons de rêver. Revenons à la réalité. Et, pour cela, retrouvons-nous dans la seconde partie de cet édito.

 

(1) au présent, bien qu'elle soit morte depuis belle Lurette, cette fois-ci pour coller au slogan publicitaire de la marque dans le spot où elle dit ça.

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