Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti : du rififi à l'Elysée
Tous les écoliers de France et de Navarre l'ont vécu : il suffit que le maître d'école ne soit pas là pour que la salle de classe parte en vrille...
C'est exactement ce qui s'est produit hier matin au palais de l'Élysée. Assis autour de la table du conseil des ministres en attendant l'entrée en scène d'un maître des lieux de moins en moins exemplaire, lui aussi, dans le saint des saints de la République française, les ministres de la Justice et de l'Intérieur ont échangé des amabilités à la suite des élections régionale et départementale du week-end.
L'empoignade a, semble -t-il, été assez sévère : "Commence déjà par gagner une élection !" aurait gentiment dit Gérald Darmanin à Eric Dupond-Moretti qui l'accusait de "trahison" et l'interrogeait sur sa "loyauté", pour avoir félicité son "ami" Xavier Bertrand "récompensé pour son bilan" par ses électeurs.
Que l'incident ait eu lieu est déjà révélateur d'un climat pour le moins tendu dans la macronie. Le "nouveau monde" a les nerfs fragiles... Qu'il soit sorti du huis clos et ait été rendu public, puis - selon la formule consacrée - confirmé par d'autres sources, en dit long sur le tangage à bord du navire gouvernemental.
En politique comme en sport, seule la victoire est belle. À l'évidence, c'était plutôt soir de défaite dimanche dernier ! Et si l'exercice du pouvoir est, dans les jours ordinaires, un puissant ciment, celui-ci a tendance à s'effriter quand la tempête électorale souffle et que la grande échéance se profile à l'horizon.
Pour un novice en politique comme le garde des Sceaux, le comportement de son collègue Darmanin a évidemment de quoi le faire sortir de ses gonds. Un pied dedans, un pied dehors au cas où, telle paraît bien être la doctrine d'un ministre caméléon.
Sous toutes les Républiques, ce type d'homme politique a existé. Au temps de la IVème République, où il dirigeait le Rassemblement du peuple français, le général de Gaulle ironisait sur ces politiciens en les affublant du nom de "polipetitchiens" !
Prêts à retourner leur veste pour demeurer, quoi qu'il advienne, au pouvoir, leur conviction se résume en un mot : ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent.
À n'en pas douter, la République mérite mieux, et ce n'est pas avec ce genre d'homme public que l'on réconciliera le peuple français avec la politique.
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