Il y a 76 ans s'ouvrait le procès de Nuremberg... Et aujourd'hui, avons-nous su dire "non" ?

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Catherine Avice, pour FranceSoir
Publié le 21 novembre 2021 - 22:15
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La salle d'audience du procès de Nuremberg, en novembre 1945
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La salle d'audience du procès de Nuremberg, en novembre 1945
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TRIBUNE — Le 20 novembre 1945 s’ouvrait le procès de Nuremberg, au cours duquel ont été instruites les accusations de complot, crimes contre la paix, crimes de guerre et crimes contre l’humanité portées contre 24 responsables du IIIème Reich, avant de les juger.

Ce 76ème anniversaire est une occasion de replonger dans un moment de notre histoire contemporaine, d’autant qu’il est devenu assez commun dans cette crise que nous traversons depuis maintenant plus de 20 mois de filer la métaphore guerrière, l’exemple ayant été donné par le président de la République lui-même lors de son allocution du 16 mars 2020. Le « Nous sommes en guerre » tant de fois répété sans que jamais soit précisé contre qui ou quoi « nous » étions en guerre, ni d’ailleurs qui était ce « nous », tant il a paru évident alors à l’immense majorité des Français que ce « nous », employé par le chef de l’État ne pouvait désigner que la Nation, en guerre contre le virus Sars-CoV-2.

Cette évidence a été largement revisitée, voire battue en brèche depuis, d’aucuns n’hésitant pas à penser et à écrire que c’est à son propre peuple que le président de la République a déclaré la guerre ce soir-là. L’entrée en vigueur du passe sanitaire a matérialisé le clivage induit chez les Français par l’arrivée des vaccins, en instaurant une ségrégation de fait entre les « vax » et les « non-vax ». Cette situation a favorisé les comparaisons avec « les heures les plus sombres de notre histoire », entendons les années 1940 à 1945 pour ce qui concerne la France, les années 1933 à 1945 pour d’autres.

Voir aussi : Les non-vaccinés d'aujourd'hui sont-ils les Juifs allemands de 1933 ?

Dans ses « Mémoires de Guerre », Winston Churchill livre une analyse synthétique tout à fait remarquable « des erreurs de jugement », commises entre 1933 et 1939 par les gouvernements occidentaux, essentiellement anglais et français, erreurs qui ont rendu inévitable la guerre contre l’Allemagne nazie. « Regardons derrière nous », écrit-il, « et voyons ce que nous avons successivement accepté ou abandonné ». (1)

Et le Vieux Lion de balayer en quelques lignes, depuis « le désarmement de L’Allemagne par traité solennel et le réarmement de l’Allemagne en violation de ce même traité solennel » jusqu’au « dépeçage de la Tchécoslovaquie par les accords de Munich », les « étapes sur la voie du désastre » de six années pendant lesquelles, à plusieurs reprises, France et Angleterre auraient pu, conjointement, se dresser et dire « non », en particulier lors de la réoccupation de la Rhénanie par les troupes hitlériennes, posant ainsi une limite à l’expansionnisme du Führer. « Non » à ce que Churchill, en lanceur d’alerte éclairé par sa lecture de « Mein Kampf », avait repéré comme la naissance et le développement d’un totalitarisme dévastateur et puissamment mortifère. Un lanceur d’alerte que ses contemporains n’ont cessé de critiquer et de moquer durant toutes ces années.

Confrontés à un gouvernement qui nous malmène avec de plus en plus de violence, nous est-il possible, à nous aussi, de regarder derrière nous et de faire, d’ores et déjà, ce bilan de ce que nous avons successivement accepté et abandonné, et de nous demander quand il nous aurait été possible de dire « non »

- À trois reprises déjà, nous avons accepté d’être enfermés, confinés, et de ne pouvoir sortir qu’à la condition expresse de nous signer à nous-même une autorisation dûment motivée de pouvoir le faire,
- Nous avons accepté, pendant des mois, d’obéir à des mesures de « couvre-feu », totalement incompréhensibles,
- Nous avons accepté et acceptons toujours de porter le symbole éminemment visible de notre soumission, à savoir le masque, « guenille faciale » comme le nomme un de mes amis et confrère, dont se dispensent si volontiers nos dirigeants,
- Nous avons accepté que des enfants même très jeunes, soient masqués à l’école pendant des heures et subissent sans broncher sauf à être punis ce qui est pour eux une torture,
- Nous avons accepté d’être les cobayes de l’industrie pharmaceutique et de nous faire injecter un produit encore dans sa phase 3 d’essais cliniques, sans avoir aucun recul sur le développement dans le temps des effets secondaires et indésirables de ces injections,
- Nous avons accepté que les soignants soient soumis à une obligation d’injection et pire, que ceux qui refusaient de s’y soumettre soient suspendus de leurs fonctions, en clair privés de ressources, ceux-là même qui, un an auparavant, étaient bruyamment applaudis à 20h chaque soir,
- Nous avons accepté qu’une véritable ségrégation soit instaurée, interdisant aux Français non détenteurs du « passe sanitaire », et ce dès l’âge de 12 ans, (ou à ceux qui étant éligibles à sa détention, refusent pour des raisons éthiques d’en faire état) l’accès aux lieux d’activité et de loisirs, aux lieux de convivialité, aux lieux de santé, aux transports publics grande distance, parfois aux grands centres commerciaux,
- Nous avons accepté l’instauration quasiment ininterrompue d’un « état d’urgence sanitaire », désormais prévu pour durer (au moins) jusqu’au 31 juillet 2022.

Et au nom de quoi avons-nous accepté tout cela ? Au nom de la lutte contre une maladie virale, qui, est-il encore nécessaire de le rappeler, a un taux de mortalité inférieur à 0,05% pour les moins de 60 ans, de 0,18% (resp 0,55%) pour les personnes qui ont entre 60 et 69 ans (resp 70 et 79 ans).

En acceptant tout ce que notre gouvernement nous impose depuis 20 mois, nous avons abandonné ni plus ni moins que notre devise nationale, « Liberté, Egalité, Fraternité », inscrite depuis 1880 au fronton des édifices publics et en particulier de nos mairies, et qui, au siècle dernier, ne disparut qu’une fois, et ce fut pendant le régime de Vichy. Notre devise nationale est foulée aux pieds par notre gouvernement depuis le 16 mars 2020, dans les faits sinon officiellement.

« Le fait que nous en soyons tous arrivés là expose les responsables, si honorables qu’aient été leurs mobiles, à la réprobation de l’histoire » précise encore Winston Churchill dans ses « Mémoires de Guerre ». Les responsables auxquels il pense alors sont les hommes politiques britanniques, et également français, au pouvoir dans ces années-là, qui refusaient toute idée de nouvelle guerre, souvent par pacifisme, qu’il fût purement idéologique ou parce que le souvenir de la boucherie de la guerre de 14-18 était encore bien présent.

Mais aujourd’hui, qui sont « les responsables » ? Et quels sont leurs mobiles ? Nos hommes et femmes politiques ? Certainement ! Et eux n’auront aucun mobile « honorable » à faire valoir devant le tribunal de l’histoire ! Les journalistes stars des grands médias et les « médecins-de–plateau-télé » ? Évidemment ! Et aussi tous ceux qui savent et se taisent.

Mais ils ne sont pas les seuls responsables dans cette affaire, et chacun doit s’interroger sur ce qu’il en est de sa propre responsabilité et de ses propres mobiles.

Certes, cela fait des mois que les grands médias distillent à l’envi des informations qu’ils veulent plus angoissantes les unes que les autres, apportant ainsi leur soutien à un exécutif qui a fait de la peur son mode principal de gouvernement. Certes, cette communication anxiogène a eu dans les premiers mois un effet de sidération absolue sur bon nombre de nos compatriotes. Mais depuis ? De quel bois sont-ils donc taillés pour n’avoir pas pris le dessus sur cette peur, pour n’être pas capable de l’affronter ou seulement de l’apprivoiser ? La peur est-elle un mobile « honorable » quand vous n’êtes pas très âgé et que vous n’avez pas d’antécédent médical notable ?

Quel mobile « honorable » opposeront à leur conscience d’abord, à leurs enfants ensuite, ceux qui ont cédé sans rechigner ni réfléchir au symptôme moderne du « jouir à tout prix » ? Jouir « quoiqu’il en coûte » ! Jouir de la vie, des vacances, des voyages, des spectacles et des dîners au restaurant sans contrainte aucune ou presque, hormis celle de décliner son état vaccinal ou de santé à un quidam inconnu ! Pas très gênant au fond ! Et qu’importe si le prix à payer est le prix de sa santé voire de sa vie, ou pire la santé ou la vie de ses propres enfants ! Bien sûr le passe sanitaire joue sur ce levier redoutable qu’est celui de la norme sociale, et il peut être très difficile, surtout quand on est jeune, d’être, au simple motif que l’on n’a pas accepté d’être piqué, écarté de toute activité de loisir, sportive, toute activité qui permet de faire lien avec autrui. Mais c’est justement dans ces moments-là que les parents se doivent d’assumer leur rôle et leur responsabilité, de ne pas démissionner en déléguant à l’État leur rôle de parents.

Voir aussi : Journée des droits de l'enfant : "le carnage doit cesser" Roxane Chafei, des "Mamans louves"

À quel mobile peut bien répondre l’obéissance aveugle à la loi, fût-elle inique ? « La loi, c'est la loi, qu’on l’approuve ou non, c’est comme ça ! » Lâcheté, paresse, bêtise, égoïsme et individualisme outranciers ? Un peu de tout cela à la fois ? La collaboration passive serait-elle « honorable » ? La réponse pour moi est clairement non.

Au nom de ces mobiles qui n’ont rien d’honorable, beaucoup de Français ont accepté cette mesure inacceptable, à savoir une obligation « vaccinale » cachée sous le pseudonyme de passe sanitaire, une mesure que le gouvernement a imposée « le pistolet sur la tempe » à beaucoup d’autres Français qui, eux, ne voulaient pas se faire injecter.

Nombreux, en effet, ont été ceux qui ont cédé à l’injonction vaccinale du gouvernement parce qu’ils ont considéré, à tort ou à raison, et bien souvent hélas à raison, n’avoir pas le choix : parce qu’il y a un salaire à faire rentrer, une entreprise ou un cabinet de soignant à faire tourner, un enfant qui poursuit des études à l’étranger et qu’il faut pouvoir rejoindre très vite si jamais il y avait une urgence. Des gens qui vous disent s’être fait « vacciner » le couteau sous la gorge. Des témoignages de résignation parfois, de souffrance souvent, d’espoir de « passer au travers » toujours. Ceux-là seuls à mes yeux méritent quelque compassion. Ceux-là souvent se battent néanmoins avec les parias que sont devenus les « non-vax ». Pour eux, notre devise nationale fait encore sens.

Comme pendant ces années terribles de l’entre-deux guerres, il y eut des moments depuis le début de cette crise où il nous aurait été possible de dire « non » afin de stopper la machine gouvernementale infernale. Non à l’interdiction faite aux médecins de prescrire et de soigner leurs patients en leur âme et conscience, non aux mesures liberticides de tout poil sans fondement ni raison, incohérentes autant qu’inutiles, non surtout aux masques pour les enfants, et bien sûr plus récemment non à la vaccination obligatoire des soignants, qui scelle le sort et la casse de l’hôpital public et non, enfin, à ce passe honteux. Bien évidemment, le plus tôt eût été le mieux. Mais les Français, hélas, même s’ils sont de plus en plus nombreux, au-delà des résistants de la première heure, à s’interroger et à désapprouver la politique publique en la matière, ne se dressent toujours pas en masse…

Nous sommes très nombreux à espérer qu’un jour prochain, la vérité éclatera au grand jour, irréfutable. La vérité sur les chiffres de l’épidémie, scandaleusement manipulés, et en particulier sur le nombre réel de décès dus au Covid-19, la vérité sur l’absurdité de ces mesures coercitives qui ont causé et causent encore tant de dommages, psychologiques en particulier, la vérité sur ces injections, leurs effets secondaires, les décès qu’elles entraînent et dont le nombre est dissimulé, la vérité sur le rôle inqualifiable qu’ont joué les grands médias dans l’entretien mortifère de la psychose. Ce jour-là, nous aurons tous à assumer nos actes et nos positions et à en affronter les conséquences. Et ceux qui auront commis des « erreurs de jugement » pour les plus naïfs, ceux qui se seront montrés lâches alors qu’ils savaient et se sont tus, ceux qui ont affirmé leur individualisme, ceux pour lesquels il n’était pas question de cesser de « jouir à tout prix », tous ceux-là, le jour où cette vérité éclatera courent un risque non négligeable de s’effondrer psychiquement, en particulier les parents, rongés par la culpabilité de n’avoir pas protégé leurs enfants, mais de les avoir au contraire maltraités, et les « naïfs » dont la confiance aveugle qu’ils avaient en un État qu’ils croyaient bienveillant aura été trahie.

Cette crise n’a pas fini de faire des victimes.
 

(1) Mémoires de guerre (1919-1941), Winston Churchill, texte traduit de l’anglais par François Kersaudy (éd. Tallandier)


Catherine Avice est psychanalyste, membre de l'Association Lacanienne Internationale, et exerce en libéral depuis 15 ans. Elle est également ingénieur diplômée de Sup Telecom Paris, et a passé 25 ans en entreprise.

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