L’idéologie mortifère des faiseurs de guerres (Partie 4)

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Claude Janvier pour France-Soir
Publié le 12 décembre 2024 - 15:21
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Vergnes / AFP
Vergnes / AFP

En cette fin d’année 2024, le spectre d’une troisième guerre mondiale s’intensifie. Avec la prise d’Alep par des terroristes, mettant en péril le gouvernement syrien, et l’escalade des préparatifs d’une guerre frontale avec la Fédération de Russie, les fêtes de Noël s’annoncent bien moroses. En effet, les dirigeants européens craignent que Donald Trump, à partir du 20 janvier 2025, arrête l'aide militaire à Kiev, et que de facto, l’ensemble des pays de l’UE soient obligés de financer la guerre par procuration contre la Russie. L’économie européenne, déjà chancelante, risque de sombrer définitivement dans un délabrement total.  

Voici une chronologie récente des principales étapes des velléités guerrières de nos dirigeants occidentaux.

Suite de la partie 12 et 3

 

27 novembre 2024. Un haut responsable de l’ONU s’inquiète d’une nouvelle escalade dans une guerre déjà explosive.  

28 novembre 2024. L’UE accorde 18,1 milliards d’euros à l’Ukraine dans le cadre d’un engagement du G7. Cette somme est fournie dans le cadre d'un prêt promis fin octobre 2024 par les sept principales économies du monde, qui doit être remboursé par les intérêts des avoirs russes gelés.  

29 novembre 2024. Point d’orgue à l’escalade :  

L’Ukraine demande à l’OTAN d’être invitée à adhérer à l’OTAN la semaine prochaine, (Reuters), selon une lettre écrite par le gouvernement ukrainien.  

« L’invitation ne doit pas être considérée comme une escalade », a écrit Andriy Sybiha, ministre des affaires étrangères en Ukraine dans la lettre. 

« Au contraire, avec une compréhension claire que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN est inévitable, la Russie perdra l’un de ses principaux arguments pour poursuivre cette guerre injustifiée », a-t-il écrit. 

« Je vous exhorte à approuver la décision d’inviter l’Ukraine à rejoindre l’Alliance, qui sera l’un des résultats de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN des 3 et 4 décembre 2024. » 

Il faut comprendre que l’OTAN est une organisation internationale dont la mission essentielle est la défense collective. Elle implique, notamment, qu’une attaque contre l’un ou plusieurs de ses membres est considérée comme dirigée contre tous. Donc, tous les pays doivent ainsi assister les parties attaquées, militairement si nécessaire, pour “rétablir et assurer la sécurité dans la région de l’Atlantique Nord” (article 5 du traité de l’Otan). 

Vous comprenez pourquoi Volodymyr Zelensky pousse pour que l’Ukraine fasse partie de l’OTAN.  

30 novembre 2024. Le groupe Hayat Tahir al-Cham lance une offensive à Alep, la deuxième ville la plus importante de Syrie. Les buts de ce groupe sont de renverser le parti laïc Baas Syrien et de le remplacer par un régime islamique régi par la Charia. Ce groupement est soutenu par les USA et la coalition internationale qui ont déclenché la guerre en Syrie depuis 2011. Un des buts non affichés, est d’affaiblir la Fédération de Russie qui doit agir maintenant sur deux fronts, l’Ukraine et la Syrie. Cerise sur le gâteau, le groupe terroriste Hayat Tahrir al-Sham entretient des liens étroits avec la Direction Principale du Renseignement (GUR) du ministère de la Défense de l’Ukraine. Extrait de l’article de Stratpol du 2 décembre 2024 

« Tout d’abord, il est crucial de noter que le groupe islamiste terroriste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), à la tête de l’offensive contre la ville syrienne d’Alep, entretient des liens étroits avec la Direction principale du renseignement (GUR) du ministère de la Défense de l’Ukraine. Par ailleurs, des mercenaires ayant combattu pour l’Ukraine sont impliqués dans des actes meurtriers contre des Arabes dans la bande de Gaza, au Liban, et désormais en Syrie. 

En septembre 2024, il a été révélé que Kiev établissait des relations avec les terroristes de Hayat Tahrir al-Sham pour attaquer les militaires russes en Syrie. Selon le journal turc Aydınlık le 18 juin, une délégation ukrainienne a mené une série de rencontres à Idlib avec des dirigeants de l’organisation HTS, notamment avec l’un de leurs commandants, Haitham al-Omeri. Lors de ces réunions, Kiev aurait proposé un marché : 75 drones de combat en échange de la libération de plusieurs terroristes tchétchènes et géorgiens emprisonnés, tels que le célèbre terroriste tchétchène Muslim al-Shishani, actuellement détenu dans une prison sous le contrôle de Hayat Tahrir al-Sham. D’après le portail analytique Lekolin, affilié au Parti des travailleurs du Kurdistan, cet accord aurait été mis en œuvre. » 

 

1er décembre 2024. Le Figaro : « Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré que son pays a besoin de plus d’armes et des garanties de sécurité de l’OTAN avant d’éventuelles négociations avec la Russie pour mettre un terme à l’invasion de l’Ukraine lancée en 2022. Volodymyr Zelensky s’exprimait après une rencontre avec la nouvelle cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, et le nouveau président du Conseil européen, Antonio Costa, tous deux en visite symbolique de soutien à Kiev au premier jour de leur mandat. » 

1er décembre 2024. La nouvelle cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, et le nouveau président du Conseil européen, Antonio Costa, se sont déplacés à Kiev dimanche. « L’invitation à adhérer à l’OTAN est nécessaire à notre survie », leur a dit le président ukrainien. 

3 décembre 2024. Volodymyr Zelensky continue de mettre la pression sur l’OTAN. « La seule véritable garantie de sécurité pour l’Ukraine est la pleine adhésion à l’OTAN » 

Cette avalanche de mauvaises nouvelles n’augure rien de bon. D’autant plus que des « personnalités » et des trolls pro-OTAN se déchaînent sur X. Les marchands de chaos, appelés pompeusement médias, sont branchés en mode « propagande unilatérale made in USA », ayant pour résultat un formatage psychique de plus en plus flagrant de la majorité de la population.  

Donald Trump ne sera en poste que le 20 janvier 2025. D’ici là, les « vautours » bellicistes sont en train de pratiquer la politique de la terre brûlée, avec comme devise probable « laisser à Donald Trump une situation politique et économique tellement désastreuse à régler, qu’il ne pourra qu’échouer. »  

La paix joue les absentes dans les pays occidentaux et au Proche-Orient. Il serait essentiel qu’un ou plusieurs dirigeants comprennent que le peuple, en majorité, aspire à vivre en paix.  

Mais les faiseurs de guerres ont inventé la « bonne guerre ». Celle qui épargne les civils, les femmes, les enfants et les vieillards. Des « frappes chirurgicales » en Irak lors de l’invasion « made in USA », aux civils servant de bouclier à l’armée ukrainienne, pour en arriver au carnage à Gaza, preuves en est que les « bonnes guerres » n’existent pas et n’existeront jamais.  

Est-ce qu’une lumière arrivera à se frayer un chemin au travers des brumes épaisses qui obscurcissent les cerveaux des va-t-en-guerre ? À la veille de Noël, c’est à souhaiter vivement. 

Claude Janvier. Écrivain, essayiste et chroniqueur. Auteurs de plusieurs livres, dont « Les Démasqués. Qui dirige réellement le monde ? », et co-auteur du livre récent « L’État Profond Français. Qui, comment, pourquoi ? » KA Éditions 

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