La retraite et la ménopause ou la triple peine
TRIBUNE/OPINION - Je m’appelle Michel Mouly. Je suis gynécologue, cancérologue et chirurgien. Il y a quelques mois, j'ai publié le livre "Ménopause, tout peut changer" aux éditions Robert Laffont. J’y dénonce, entre autres, l’immobilisme des pouvoirs publics concernant la ménopause. Suite à cela, j'ai été invité à l’Assemblée Nationale, à l’Élysée et au ministère de la Santé.
Sur place, j’explique que la ménopause sera LE péril sanitaire à venir, sauf si le gouvernement se réveille. Comme je suis devant des hommes et femmes politiques visiblement très intéressés, je leur demande s’ils savent combien de temps dure la ménopause.
"Quatre ans !" me disent certains, "Cinq ?", me demandent d’autres. Je suis estomaqué. Je vous rappelle que je suis au Parlement, au ministère de la Santé. Et dans un cabinet de l’Élysée ! Je rétorque que la ménopause dure jusqu’au dernier souffle, et repars des ors de la République, moyennement rassuré.
S’ensuivent des échanges téléphoniques avec ces politiques, dans lesquels on me confirme que quelque chose va être fait pour les femmes. Je respire… Surtout parce que je sais, et leur martèle que la réforme des retraites va mettre les femmes à terre. Travailler deux ans de plus pour une femme ménopausée n’est pas rien, ça peut même lui coûter la vie.
Je ne suis pas là pour faire peur, mais pour dire que 95% d’entre elles ne sont aujourd’hui pas traitées. Et que 70% auront donc des troubles ou maladies découlant de leur ménopause :
- Maladies cardiovasculaires : 200 françaises ménopausées en meurent chaque jour.
- Maladie d’Alzheimer : 60% de Françaises ménopausées en sont atteintes.
- Ostéoporose : 1 femme ménopausée sur trois est touchée.
- Dépression : jusqu’à 30% des femmes pré ou ménopausées
- Insomnies chroniques : 60 % des femmes ménopausées.
- Et je ne vous parle pas du diabète ou de cancers que l’on peut éviter… si l’on traite les femmes avec un THM, un traitement hormonal de la ménopause. Certains diront que c’est dangereux, en s’appuyant sur étude de 2002, qui nous annonçait une hécatombe si on traitait. C’est faux et heureusement, cela vient d’être dévoilé. Plusieurs études, dans les revues les plus prestigieuses, appellent maintenant à traiter sans retenue.
En toute honnêteté, je doute que cette nouvelle préconisation ait été pensée pour le bien des femmes, par la classe politique, j'entends… Je pense plutôt que l’on s’inquiète du coût lié à la ménopause dans les années à venir.
Car, en plus de laisser les femmes mourir alors qu’on pourrait quasiment toutes les sauver, le fait de ne pas traiter coûte cher, très cher : 5 milliards d’euros rien que pour soigner l’ostéoporose des femmes en France.
En entreprise, l’absence de THM entraine une baisse de productivité de 60% selon le journal américain Forbes. Selon une autre étude, tout aussi récente et réalisée dans l’hexagone, 51 % des Françaises ménopausées sont impactées négativement sur leur travail, souffrent donc. Et pas qu’un peu.
J’appelle donc à trois choses :
- Que le gouvernement mette en place une campagne massive pour alerter les femmes sur leurs risques à la ménopause, sans THM.
- Qu’il mette en place un bilan gratuit pour chaque femme à 50 ans (âge moyen de survenue de la ménopause).
- Qu’il rembourse intégralement le THM dès sa mise en place, comme il l’a fait pour le vaccin Covid. Parce que le THM fonctionne… contrairement au dit vaccin qui, si je ne m’abuse, ne stoppe pas l’épidémie, n’empêche pas d’attraper la Covid, n’empêche pas de le rattraper, d’infecter les autres ou même de mourir de la Covid…
Sources :
- The 2022 hormone therapy position statement of The North American Menopause Society
- Le traitement hormonal de la ménopause (THM) en 2022 : que nous disent les recommandations américaines ?
- Does Hormone Therapy Formulation Impact Breast Cancer Risk ?
- Étude Alan Ménopause et entreprise
- Femmes et séniors : double pénalité ?
- Brouillard cérébral, fatigue… Près de 45% des femmes souffrent au travail des premiers effets de la ménopause
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