Pourquoi l'Intelligence Artificielle ne remplace pas les discussions entre humains et le lien social informatif

Auteur(s)
Caroline Porteu, pour France-Soir
Publié le 02 avril 2023 - 14:00
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Intelligence Artificielle vs Humain
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Pixabay, France-Soir
L'IA est en pleine effervescence. Quid de la force de la coopération humaine ?
Pixabay, France-Soir

TRIBUNE/OPINION - Merci à France-Soir qui m'a permis de comprendre ce qui motive des personnalités, telles Elon Musk ou Yuval Noah Harari, à faire une pause urgente dans le développement et déploiement de l'IA (Intelligence Artificielle), bien que pour des raisons probablement différentes. En effet, l'IA permet de montrer les manquements et les mensonges des gouvernants sur des sujets d'actualité, ainsi que donner cours à des manipulations d'opinions ! À condition que des humains s'en aperçoivent et échangent à ce sujet. En voilà deux exemples concrets.

En lisant l’article « Lockdown files, la fin de l’histoire de la Covid au Royaume-Uni », ainsi que les commentaires associés, je suis tombée sur celui du pseudo Utoponges. Ce dernier posait la question à ChatGPT*, la fameuse application d'IA, des meilleures solutions à apporter afin de résoudre la crise ukrainienne.

*Que veut dire ChatGPT ? “Chat” veut dire “Discussion” en anglais, à propos des échanges de messages instantanés sur internet. “GPT” est un acronyme qui signifie “Generative Pre-Trained Transformer”, soit “Transformateur génératif pré-entraîné”. Le principe ? Pouvoir discuter non pas avec d’autres internautes en ligne mais avec une “Intelligence Artificielle” (IA) qui, en quelque sorte, se comporterait “comme un être humain”. 

L’échange est reproduit tel quel ci-dessous.

Utoponges 31 mars 2023 

Hors sujet… Mais ça vaut le coup quand même. J’ai posé la question suivante à ChatGPT : « Quelles seraient, selon toi, les meilleures solutions pour résoudre la crise ukrainienne ? »

Réponse de ChatGPT :

La crise ukrainienne est un conflit complexe et multifacette qui implique de nombreux acteurs internationaux et locaux, ainsi que des enjeux géopolitiques importants. En tant que modèle de langage artificiel, je n'ai pas de position personnelle sur la crise ukrainienne, mais je peux vous fournir quelques pistes de réflexion pour envisager des solutions potentielles.

Voici quelques idées générales qui pourraient aider à résoudre la crise ukrainienne :

  1. Dialogue : la communication et le dialogue sont essentiels pour résoudre tout conflit. Les parties impliquées doivent s'asseoir à la table des négociations et tenter de trouver des solutions pacifiques. Il est important que toutes les parties soient entendues et que leurs préoccupations soient prises en compte.
  2. Respect des accords précédents : il est crucial que toutes les parties respectent les accords précédents, comme les accords de Minsk. Si les parties ne respectent pas les accords existants, il sera difficile de progresser vers une résolution pacifique.
  3. Assistance humanitaire : il est important que la communauté internationale fournisse une assistance humanitaire aux civils touchés par le conflit.
  4. Renforcement de l'État de droit : pour résoudre la crise, il est important de renforcer l'État de droit en Ukraine. Cela implique de lutter contre la corruption et de renforcer les institutions démocratiques.
  5. Médiation internationale : la communauté internationale peut jouer un rôle important dans la résolution de la crise en tant que médiateur. Les organisations internationales comme l'ONU, l'OSCE et l'UE peuvent faciliter le dialogue et encourager les parties à trouver des solutions pacifiques.
  6. Développement économique : le développement économique peut aider à résoudre la crise en créant des emplois et en stimulant la croissance économique. Cela peut réduire les tensions sociales et politiques.

La réponse de ChatGPT apparait logique et pleine de bon sens. Cependant, nos élites occidentales s'évertuent à faire exactement l'inverse :

  • Pour ce qui est du dialogue, première idée citée par ChatGPT, le constat est sans appel, l’Occident et l’Ukraine ne veulent pas négocier.
  • Sur le respect des accords précédents, la logique, comme pour toute crise, est d’analyser les « root causes », les origines du problème. C’est tout du moins ce que tout enquêteur du BEA (Bureau d’enquête accident) fait pour analyser les causes de toute catastrophe aérienne. Dans le cas présent, ni l’Ukraine ni l’occident n’ont jamais voulu respecter les accords de Minsk.
  • Sur l’assistance humanitaire (idée 3) – en cas de catastrophe naturelle, une des premières marques de solidarité internationale est l’aide humanitaire. Les montants débloqués pour l’armement sont sans commune mesure avec ceux pour l’aide humanitaire. C’est sans appel, contre la paix.
  • Sur le renforcement de l’état de droit (idée 4) – Il semble que l'état de la démocratie, ainsi que le niveau de corruption en Ukraine (pourtant reconnu pendant longtemps par les instances internationales), sont très éloignés des préoccupations des dirigeants ukrainiens et de l’Occident.
  • Les organismes de médiation (idée 5) comme l’ONU (organisation des nations unies) et l’OSCE (Organisation pour la sécurité et coopération en Europe) paraissent réduits à brasser de l’air et à rester impuissants. L’UE a donné la priorité à fournir des armes à l’Ukraine plutôt que d'établir un dialogue. Toute proposition de paix, qui ne proviendrait pas exclusivement des USA, parait clairement compromise.
  • Le développement et coopération économique (idée 6) est aussi une très bonne idée. Cependant, n’aurait-il pas fallu l’appliquer juste après le coup d’État du Maïdan en 2014, si les nouveaux dirigeants de l'Ukraine se souciaient un tant soit peu de leur population, plutôt que de stigmatiser et bombarder la population russophone du pays ?

Peut-on sérieusement croire que nous voulons vraiment la paix ? Parce que si c'était véritablement le cas, et bien, comment dire ?

Par curiosité, et par acquit de conscience, j’ai posé la même question à ChatGPT. Et là, surprise, la réponse est sensiblement différente puisque « la restitution des régions occupées par la Russie à l’Ukraine » fait partie des idées. Lisez plutôt.

caroline Porteu  Utoponges 31 mars 2023 "Encore plus amusant : je viens de poser la même question à Chat GPT et j'ai obtenu une réponse un peu différente... Comme par hasard, la restitution des régions fait partie de la réponse !".  

Question à ChatGPT "Quels seraient, selon toi, les meilleures solutions pour résoudre la crise ukrainienne ?"

Réponse de ChatGPT :

La crise ukrainienne est un conflit complexe avec des racines historiques et politiques profondes. Il n'y a donc pas de solution simple pour résoudre ce conflit. Cependant, voici quelques suggestions de mesures qui pourraient aider à trouver une solution à la crise ukrainienne :

Dialogue et négociation : Les parties prenantes doivent s'engager dans un dialogue et une négociation honnêtes et sincères pour trouver une solution pacifique et durable à la crise. Les négociations devraient inclure les dirigeants ukrainiens, les représentants des régions contestées, les dirigeants russes et les dirigeants de l'Union européenne.

Respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine : Toutes les parties prenantes devraient reconnaître et respecter l'intégrité territoriale de l'Ukraine. L'annexion de la Crimée par la Russie devrait être rejetée et les zones occupées par les séparatistes pro-russes devraient être rendues à l'Ukraine.

Décentralisation du pouvoir : L'Ukraine devrait adopter une approche plus décentralisée du pouvoir, accordant une plus grande autonomie aux régions et reconnaissant les droits des minorités. Cela pourrait aider à répondre aux préoccupations des régions contestées et à éviter les tensions et les conflits à l'avenir.

Assistance économique : L'Union européenne et les autres pays devraient apporter une assistance économique et financière à l'Ukraine pour aider à stabiliser son économie et à soutenir les réformes économiques. Cela pourrait aider à atténuer les tensions et à réduire les pressions politiques qui peuvent exacerber la crise.

Médiation internationale : L'implication d'une tierce partie de médiation internationale, comme l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ou les Nations unies, pourrait aider à faciliter les négociations et à trouver une solution pacifique à la crise.

Cependant, il est important de noter que les solutions ne sont pas faciles à trouver dans un conflit aussi complexe. Il faut du temps, de la patience et de la volonté politique de toutes les parties pour trouver une solution durable et pacifique.

Fort de cette constatation, j’ai continué à lire les commentaires de l’article sur les « Lockdown files ». Celui du pseudo Quidam a attiré aussi mon attention : 

Quidam 31 mars 2023

"Rien qu'aux USA: Une analyse approfondie des vaccins révèle un préjudice économique de 147 milliards de dollars et des dizaines de millions de personnes blessées ou handicapées"

Ici, l'étude se base que sur l'impact aux États-Unis, mais à l'échelle mondiale, effrayant !

Un nouveau rapport estime que 26,6 millions de personnes ont été blessées, 1,36 million handicapées et 300 000 décès en excès peuvent être attribués aux dommages causés par le vaccin contre le covid-19 pour la seule année 2022, ce qui a coûté à l’économie près de 150 milliards de dollars.

La société de recherche Phinance Technologies, fondée et dirigée par Ed Dowd, ancien gestionnaire de portefeuille chez Blackrock, Yuri Nunes (PhD en physique, MSc en mathématiques) et Carlos Alegria (PhD en physique, finance), a divisé l’impact des vaccins en quatre grandes catégories pour estimer les coûts humains associés au vaccin covid-19 : aucun effet ou asymptomatique, ceux qui ont subi des blessures (résultat léger à modéré), ceux qui sont devenus handicapés (résultat sévère) et la mort (résultat extrême). Les données sur les incapacités et les blessures dues aux vaccins proviennent directement du Bureau of Labor Statistics (BLS), tandis que les chiffres relatifs à la surmortalité sont tirés des chiffres officiels sur les décès aux États-Unis par le biais de deux méthodes différentes (voir la méthodologie ici).

Il est important de noter que les personnes appartenant à une catégorie (blessées, par exemple) peuvent passer à d’autres catégories de gravité, ce que cette analyse ne prend pas en compte.

« Nous devons garder à l’esprit que ces regroupements ne sont pas seulement une tentative de caractériser les différents niveaux de dommages causés par les inoculations, mais qu’ils ne sont pas statiques et qu’ils peuvent interagir les uns avec les autres« , peut-on lire dans le rapport. « Par exemple, il peut y avoir des individus qui n’ont pas eu d’effets visibles après la vaccination, mais qui peuvent néanmoins être affectés ».

« Les personnes ayant subi des lésions légères à la suite des inoculations pourraient, avec le temps, développer des lésions graves au point d’être handicapées, ou une issue extrême telle que la mort. »

Estimation du coût économique

En analysant chacune des catégories ci-dessus, Phinance a utilisé l’excès absolu de temps de travail perdu (voir le rapport précédent) pour déterminer que le coût économique direct des lésions dues aux vaccins s’élevait à 79,5 milliards de dollars en 2022, et à 52,2 milliards de dollars pour les personnes gravement handicapées.

Pour les décès, Phinance a utilisé l’augmentation annuelle moyenne absolue de la surmortalité depuis 2021, soit 0,05 % pour les 25-64 ans, ce qui représente 5,6 milliards de dollars de perte de productivité.

Au total, ils ont trouvé un « coût économique » total de 147,8 milliards de dollars en 2022 en raison des vaccins contre le covid-19.

Comme le note Dowd**, ces chiffres ne représentent que ce qui peut être mesuré actuellement, car « les effets d’entraînement tels que la perte de productivité due au fait qu’un travailleur est présent mais ne travaille qu’à 50-75 % de sa capacité ne sont pas pris en compte, en plus de l’épuisement de ceux qui prennent le relais ».

« Les effets multiplicateurs sont énormes. »

**Edward Dowd est le fondateur de Phinance Technologies

Mon intérêt étant suscité, d'où venait le texte de ce commentaire ? Il s'agit en fait d'un article publié sur le site Wikistrike, daté du 30 mars 2023 : "Rien qu'au USA: Une analyse approfondie des vaccins révèle un préjudice économique de 147 milliards de dollars et des dizaines de millions de personnes blessées ou handicapées".

J’ai voulu alors vérifier et consulter directement les sources évoquées par l'article, issues de Phinance Technologies :

Et là, surprise, en parcourant la présentation de l'entreprise, je découvre que Phinance Technologies est une société de conseil en stratégie économique et financière qui fait des analyses et des projections à partir des statistiques officielles qu’elle peut trouver sur les différents sites internationaux et utilise pour ce faire... des modèles algorithmiques et de l’intelligence artificielle !

About the Fund
Phinance Technologies Investment Fund, is a global macro alternative investment firm. The flagship product is a Futures fund using proprietary fundamental economic algorithms to generate investment ideas with rigorous risk overlays. The fund is designed to be a conservatively leveraged fund that provides a highly liquid alternative to traditional asset classes. It has a low correlation with the equity markets and could be suitable as an alternative investment, particularly in a period of global uncertainty and volatility. The firm is currently in the process of seeking a seed partner to participate in the growth of the firm.

À noter, par ailleurs, l'extrapolation des résultats obtenus par Phinance par son créateur lui-même, Edward Dowd, quant aux conséquences de la vaccination, à l'échelle mondiale : 

Cet échange avec Utoponges a aussi permis de constater que les réponses aux mêmes questions, posées à l'IA, à divers moments, étaient non seulement différentes, mais aussi visiblement liées au profil de l’utilisateur.

Utoponges  caroline Porteu  1er avril 18h35

Votre constat de modification dans la réponse m’a fortement intrigué… Aussi, je viens, à l’instant, de lui reformuler exactement la même question. Et la réponse est restée identique, à la virgule près, à sa première réponse à ma question.

Je propose une possibilité logique pour expliquer ce décalage de réponse… Je me suis inscrit sur ChatGPT par le biais de mon compte Google. Or, non seulement Google connait parfaitement mes préférences de visionnage ainsi que le contenu de mes commentaires, mais en plus il est l’un des principaux fournisseurs de données de ChatGPT…

Il est fort probable que dans un souci de rendre cet outil acceptable et sympathique à l’utilisateur, les concepteurs l’aient programmé pour qu’il tienne compte du « profil » de l’utilisateur…

Si c’est le cas, une AI qui modifie ses réponses en fonction des profils, c’est assez effrayant pour l’avenir que leur utilisation nous réserve…

caroline Porteu  Utopongesil 1er avril 2023 21h04

Effectivement, je ne me suis pas inscrite via mon compte Google , et j'ai utilisé le Chat GPT du navigateur Opera pour avoir cette réponse-là.  Comme vous le dites, c'est encore plus inquiétant…

Ces deux exemples sont de parfaites illustrations pour comprendre pourquoi, soudainement, de nombreuses personnalités (dont Elon Musk ou Yuval Noah Harari par exemple, réunis au sein d'une pétition) demandent une pause immédiate et urgente quant à l’utilisation de l’intelligence artificielle et des algorithmes générés :

« L'IA permet de montrer les incohérences entre le bon sens et ce que font réellement nos dirigeants ».

Dit autrement :

Elle permet de démontrer les manquements et les mensonges de nos dirigeants, ainsi que les manipulations cognitives et autres psy-ops (opérations psychologiques et de manipulation de masse).

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