Les Guignols et le "business plan" de "Big Pharma", rattrapés par la réalité
TRIBUNE - Ceux qui avaient l’habitude de regarder l’émission satirique Les Guignols de l’info n’ont pu oublier le personnage de Monsieur Sylvestre, caricature de l’acteur Sylvester Stallone, ancien vétéran de la guerre du Vietnam, brutal, violent et grossier. Symbole du capitalisme poussé à son cynisme extrême, ce Dracula du libéralisme possédait de multiples clones et personnifiait tour à tour des personnalités puissantes et malfaisantes de ce monde.
Dans un sketch resté célèbre, franchissant toutes les bornes de l’obscénité des possédants, Monsieur Sylvestre incarne un directeur de la communication d'une multinationale pharmaceutique qui dévoile son business plan qu’on peut résumer ainsi : le futur, c’est le profit éternel grâce à la maladie.
Créer des maladies, laisser mourir les gens en les privant de traitements peu coûteux et connus, leur refourguer un vaccin qui ne marche pas, et enfin mettre sur le marché des médicaments à des prix toujours plus onéreux… Ce scénario résonne étrangement à nos oreilles à l’heure de l’épidémie de coronavirus, et ce sketch a connu d'ailleurs un grand succès l'an dernier, que les derniers mois remettent au goût du jour...
La petite fiction des Guignols est-elle devenue une réalité ? On ne peut s'empêcher d'y songer lorsqu’on écoute Stéphane Bancel, le patron de Moderna. Interrogé en mai dernier par un journaliste de BFM TV, ce forcené de la piqûre étale toute la vulgarité du capitalisme contemporain décomplexé, spéculant sur une vaccination sans fin « puisque c’est un virus qui ne disparaîtra plus » affichant au passage le sourire carnassier de celui qui a vu sa fortune s’envoler grâce à son vaccin contre le Sars-CoV-2.
Et tandis que les agences de pharmacovigilance signalent des augmentations de cas de myocardites, péricardites, thromboses suite aux injections, le rapport du second trimestre 2021 de Pfizer annonce de gigantesques bénéfices sur les médicaments anti-thrombose et contre les diverses inflammations cardiaques. Plusieurs molécules sont concernées. Parmi elles, le Vyndaquel/Vyndamax indiqué dans les cas de cardiomyopathie amyloïde à transthyrétine et l’Eliquis destiné à prévenir les accidents vasculaires cérébraux et les embolies systémiques, respectivement en hausse de 77% et 13%.
En 60 ans, l’industrie pharmaceutique s’est totalement métamorphosée avec l’essor des Big Pharma. Nous n’avons plus de Jonas Salk, père du premier vaccin contre la polio à qui un journaliste avait posé la question de la détention du brevet à l’intéressé qui avait répondu cette phrase extraordinaire :
« Eh bien, au peuple je dirais. Il n’y a pas de brevet. Pourrait-on breveter le soleil ? »
Inféodé à l’emprise des marchés financiers, la puissance de ce secteur est désormais si grande qu’il lui est possible de négocier des contrats dans lesquels il se dégage d'une large part de responsabilité sur les effets secondaires et sur les décès à venir, imposant aux États des conditions drastiques et faisant "le pari du modèle du revenu récurrent", comme l'analysait un éditorial de France Soir.
La dérision des Guignols de l’Info aurait dû nous alerter. Nous voyons souvent dans cet humour la merveilleuse possibilité de la liberté d’expression et cela nous rassure sur notre vitalité démocratique. Cependant, lorsque la dérision passe un certain degré de généralisation, n’est-elle pas un signe de détérioration démocratique ? N’est-elle pas ce qui reste lorsque tout a échoué notamment la capacité à contrer un capitalisme devenu fou ? On peut en effet penser que lorsque les politiques ont trahi la représentation en ignorant depuis 40 ans toutes les protestations, « l’éclat de rire est la dernière ressource de la rage et du désespoir » comme l’écrivait Victor Hugo dans « Faits et croyances ».
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