"Nous ne serons pas un point de passage du mensonge" - Théâtre du Petit Monde
MANIFESTE — Depuis plus d’un an et demi, nous voyons le monde changer à une vitesse folle. « Les masques inutiles puis obligatoires », « la plage comme lieu de tous les dangers, mais le métro sans risque », « le passe sanitaire n’arrivera pas, puis le passe sanitaire rend libre ». La liste de toutes ces contradictions est encore longue.
"Je n’ai pas la force, tout petit individu que je suis, de m’opposer à l’énorme machine totalitaire du mensonge, mais je peux au moins faire en sorte de ne pas être un point de passage du mensonge." - Alexandre SOLJENITSYNE
Ce monde, nous n’en voulons pas. Nous côtoyons les géants de la littérature : Molière, Racine, Hugo, La Fontaine, et nous devrions aujourd’hui nous plier à des règles et des mesures plus contradictoires les unes que les autres, dictées par des nains pensant qu'il n'y a pas de culture française ?
Dans une nation qui s’enorgueillit de porter au Panthéon résistants et combattants, quel peuple sommes-nous devenus pour que la peur du plus grand nombre, pourtant protégé par un vaccin si efficace, justifie que nous excluions de notre société ceux qui souhaitent simplement que l’on respecte leur liberté de choix ?
Quels citoyens sommes-nous si nous acceptons que nos enfants n’aient accès à la culture qu’au prix de leur marquage par un « QR Code » ?
Quels artistes sommes-nous si nous acceptons de ne jouer que devant un parterre de spectateurs triés par la peur ?
Nous avons débuté l’année dernière les répétitions de notre prochaine création, "Le médecin malgré lui" de Molière et Gounod, et nous pourrions résumer la situation actuelle par ces quatre répliques :
« SGANARELLE : Comment se porte la malade ?
GÉRONTE : Un peu plus mal, depuis votre remède.
SGANARELLE : Tant mieux. C’est signe qu’il opère.
GÉRONTE : Oui, mais en opérant, je crains qu’il ne l’étouffe ! »
Les décisions prises sont en train d’étouffer notre société !
Nous avons fait le choix de ne pas nous produire dans des lieux où le passe « sanitaire » est demandé au public à l’entrée, car nous n’acceptons pas la ségrégation sous quelque forme qu’elle soit. Nous sommes des êtres de lien, et le théâtre est le lieu du lien par excellence.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, le passe sanitaire ne s’applique pas pour les représentations exclusivement scolaires et prendra fin le 15 novembre pour tout le monde. Notre décision devrait donc être de courte de durée, et ne pas concerner la suite de notre saison.
Mais si « par hasard », le passe venait à devenir une habitude et à s’installer de manière pérenne dans la société, nous disons à tous :
Le Théâtre du Petit Monde n’est pas mort, il a plus de 100 ans, et vivra encore longtemps.
Nous allons, le temps de cette tempête, faire appel à toutes les personnes de bonnes volontés qui refusent, elles aussi, la ségrégation et qui sont prêtes à ouvrir leurs lieux (théâtre, maison, hangar, appartements, châteaux, etc.) pour que nous jouions chez eux. Notre musique continuera de résonner, les acteurs continueront à jouer, notre art est millénaire et nous continuerons à apporter douceur et poésie aux âmes libres de ce monde.
Vive le Théâtre et vive la Liberté !
Paris, le 04 octobre 2021.
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