Nuremberg et ses procès  : modèle à suivre ou ratage camouflé  ?

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Catherine Avice pour France-Soir
Publié le 23 septembre 2024 - 21:04
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Nuremberg
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AFP
Le procès de Nuremberg
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TRIBUNE - Nombreux sont ceux pour lesquels ce simple nom, « Nuremberg », vient aujourd’hui résonner comme une promesse. Promesse qu’un jour prochain, l’espèrent-ils, seront jugés et condamnés tous ceux qui, depuis 4 ans maintenant, ont maltraité (et maltraitent encore) de diverses façons la population ; les dirigeants politiques, membres du gouvernement, dans leur quasi-totalité, une écrasante majorité d’élus (députés, sénateurs, maires,…), de trop nombreux médecins, la plupart des journalistes, en particulier des média dits Main Stream, un nombre important de « personnalités » diverses (acteurs, chanteurs, écrivains, ..) ont tour à tour terrorisé, trahi, désinformé l’ensemble des  citoyens, insulté, vilipendé, mis au ban de la société ceux d’entre eux qui refusaient de courber l’échine devant le totalitarisme qu’ils voyaient s’installer. Au point que certains n’ont pas hésité à qualifier de « Nuremberg 2.0 » le « Grand Jury », assisses convoquées par l’avocat allemand Reiner Fuellmich, lequel, faut-il le rappeler, est toujours emprisonné en Allemagne, sous un prétexte on ne peut plus questionnable, assises destinées à collecter témoignages et éléments de preuve sur la gestion calamiteuse de la crise Covid par nombre de dirigeants occidentaux, et sur les conséquences délétères pour les populations de cette gestion, constituant ainsi un dossier susceptible d’instruire un ou plusieurs éventuel(s) procès ultérieur(s).  

En effet, ce nom, ce signifiant même, « Nuremberg », renvoie au procès qui s’ouvrit le 20 novembre 1945, procès au cours duquel furent instruites les accusations de complot, crimes contre la paix, crimes de guerre et crimes contre l’humanité portées contre 24 responsables du IIIᵉ Reich (21 seulement parurent au procès), et à l’issue duquel 11 furent condamnés à mort, 3 à la prison à vie, 2 à 20 ans, 1 à 15 ans, 1 à 10 ans, et 3 furent acquittés. 10 des 21 inculpés sauvèrent donc leur tête. 

Beaucoup savent qu’il y eut d’autres procès, instruits par zone d’occupation, et donc sous responsabilité anglaise, américaine ou française, agissant avec l’aval du Conseil de contrôle allié. Mais pour la grande majorité d’entre nous, leur teneur et leurs conclusions sont bien souvent très vagues ; quant au devenir des éventuels condamnés, il est encore plus méconnu. Or, l’historien Philippe Valode a publié en 2023, sur les procès tenus en zone américaine, un ouvrage tout à fait passionnant, paru aux éditions du Rocher, intitulé « Les 12 procès oubliés de Nuremberg (1946-1949) », et sous-titré « Plongée dans l’impossible dénazification de l’Allemagne ». Impossible dénazification de l’Allemagne, diantre ! Nuremberg ne serait donc pas synonyme de justice et d’éradication du mal absolu ? 

12 procès, 183 accusés, pour la plupart responsables de haut niveau du IIIᵉ Reich, 1200 journées cumulées d’audience et 330 000 pages de minutes en version anglaise (les procès se tenant en zone américaine) sur lesquelles l’historien s’est appuyé pour produire cet ouvrage de 574 pages, remarquablement documenté, mais glaçant de bout en bout, moins par ce qu’il rappelle des atrocités commises par les nazis, que par ce qu’il révèle de l’incroyable indulgence des juges envers les responsables de ces atrocités. 

183 accusés !  Ce seul chiffre déjà ne peut qu’étonner, car dérisoire en comparaison des 8 à 9 millions de personnes inscrites au NSDAP (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei) en 1940 (sur une population de 80 millions de personnes), et « aux milliers voire dizaines de milliers de membres responsables du NSDAP, de la SS, de la Wehrmacht, de la Luftwaffe, de la Kriegsmarine, du RuSHA, de la Jeunesse, de la Fonction publique, des grands groupes industriels ,de la Médecine, de la Justice, sans oublier les purs politiques. »1

Qui furent ces 183 accusés, jugés lors de ces douze procès que Philippe Valode présente dans un ordre thématique ? 

  • Des médecins 
  • Des fonctionnaires de différentes administrations : 
    • Oswald Pohl et le WVHA, l’office central pour l’économie et l’administration de la SS 
    • Le RuSHA, Bureau pour la race et le peuplement 
    • Des juges et juristes allemands 
    • Les ministères et leurs 21 accusés 
  • Des militaires 
    • Le Generalfeldmarshall d’aviation Erhard Milch 
    • 12 militaires accusés de crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés à l’encontre de civils et militaires en Grèce, Yougoslavie, Albanie et Norvège (procès dit des otages) 
    • Les Einsatzgruppen 
    • Le haut commandement militaire 
  • Les patrons de grands groupes industriels 
    • Friedrich Flick 
    • Alfried Krupp 
    • Les 24 accusés de l’IG Farben 

Mon propos ici n’est pas de faire une « fiche de lecture » de chacun de ces procès ; il est plutôt de mettre en lumière, en quatre articles successifs, certains éléments qui m’ont frappée à la lecture de cet ouvrage, qui sont encore trop peu voire pas du tout connus, et permettent de comprendre pourquoi le nazisme, loin d’avoir été éradiqué, infecte encore aujourd’hui notre quotidien.  

A suivre : le « procès des médecins ». 

 

1 « Les 12 procès oubliés de Nuremberg » Philippe Valode, éditions du Rocher, 2023, page 16 

 

 

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