Service EXPRESS commandé
TRIBUNE - Cachez ce livre que je ne saurais voir. Par de pareils objets, les âmes sont blessées, Et cela fait venir de coupables pensées.
Enfin... Après 5 semaines dans le top 20 des ventes d’essais en France, un média “mainstream” s’intéresse à mon livre : “Covid 19 ce que révèlent les chiffres officiels” paru le 18 janvier aux éditions l’Artilleur. C’est l’Express qui s’est finalement collé à l’exercice. Il faut dire que c’est ce même titre qui publie chaque semaine le palmarès des livres les plus achetés en librairie, et donc, par la force des choses, fait bien malgré lui la promotion de son succès. Les ventes ne faiblissant pas, il fallait bien finir par dire quelque chose. Même le silence finit par s’entendre.
D’ailleurs l’auteur de l’article avoue carrément son point de vue bille en tête : “Il y a des articles dont on se demande parfois s’il faut vraiment les écrire. Nous nous sommes posé la question (...) Fallait-il, dès lors, en rajouter ?”.
Voilà donc une presse décomplexée qui ne cache même plus sa volonté de censurer les points de vue “dissidents” et d’accepter n’en parler QUE pour les combattre. Les mots de Roselyne Bachelot concernant la sauvegarde de la “pluralité” de l’information semblent ne pas émouvoir ce journal pourtant destinataire de 2,7 Millions d’euros de subventions entre 2015 et 2021 en provenance directe de nos impôts. Voilà donc un journal non pas d’information, mais d'opinion, qui, avec nos impôts, prétend nous faire penser comme il faut !
Logique circulaire express
Décidément, le sophisme le plus répandu depuis trois ans semble être le raisonnement circulaire ou la tautologie. Un chapitre entier de mon livre est consacré à expliquer comment une étude publiée par le journal Nature, arrive à la conclusion qu’une maladie mortelle liée à un virus qui se transmet a engendré une hécatombe, heureusement limitée par les confinements, en prenant pour hypothèse qu’une maladie mortelle liée à un virus qui se transmet a engendré une hécatombe, heureusement limitée par les confinements.
Ici notre journaliste de l’Express demande de l’aide à Rudy Reichstadt qui a également publié un article d’opinion concernant mon livre. Ce pourfendeur de la “théorie du complot” explique sans détour le succès inattendu du “best-seller covido-sceptique” : “Une intense campagne promotionnelle organisée par la complosphère”. “L’observatoire du complotisme” annonce le “grand complot des complotistes”, rien de moins ! Les cynophiles ont l’habitude de voir des chiens courir après leur propre queue. On attend la séance de “Conspiracy Watch” qui analysera le complot imaginé par Rudy Reichstadt.
Un peu plus bas, la journaliste de l’Express critique vertement mon chapitre concernant la prétendue efficacité vaccinale. Je montre que toutes les études publiées par les laboratoires eux-mêmes, par les statisticiens des ministères des différents pays les ayant réalisés, ou par des instituts ou des groupements comme Epi-phare, publiés ou non dans des revues scientifiques, comportent absolument tous le même biais : aucun contrôle n’est réalisé pour s’assurer que les vaccinés et les non-vaccinés se testent à la même fréquence.
Or, dans une période de pass-sanitaire ou pass-vaccinal, il est certain que les non-vaccinés sont testés plus souvent. Le vaccin n’a jamais prouvé protéger contre aucune maladie, mais bien contre le fait de se faire tester. Pour me contredire, la journaliste fait appel au directeur d’Epi-phare qui répond que ses études démontrent l’efficacité, tout comme les autres études publiées dans des revues scientifiques. Nous revoilà au point de départ.
Même la courtoisie les dépasse
Ce n’est pas la première fois que je suis alpagué par un journaliste qui prépare un article “bien orienté”. Mes expériences avec William Audureau du Monde ou de Luc Peillon de Libération ont été similaires : je reçois une série de questions (ou bien souvent carrément des affirmations) auxquelles je fais une réponse courtoise et circonstanciée, et au final aucun de mes arguments n’est repris dans l’article. Les affirmations que j’ai montrées fausses persistent et tout au plus une phrase est extraite de son contexte.
La troisième fois, je ne suis plus surpris, juste vaguement amusé. Il faut une sacrée dose d’idéologie (ou de manque de scrupule) pour faire un métier pareil. La journaliste de l’Express n’a même pas eu la délicatesse de m’envoyer son article (réservé aux abonnés) afin que je puisse le lire. À la suite de ma demande, elle m’a répondu être indisponible et ne pas avoir de connexion internet, donc ne pas pouvoir me l’envoyer avant la semaine prochaine, m’empêchant toute réponse rapide. Je suppose donc qu’elle ne connaît personne abonné à l’Express pour le faire à sa place. C’est triste, mais je la comprend. J’ai essayé moi aussi de trouver un abonné parmi mes milliers de contacts et je n’ai trouvé personne.
Partageant son désarroi, j’ai finalement payé pour lire l’article qui me concerne directement et pour lequel j’ai consacré deux heures de temps. Même si le titre et le chapô laissaient peu de doute sur le ton, j'aurais été agréablement surpris en retrouvant juste un argument. Ce sera pour la prochaine fois.
Enfin, puisque l’Express s’est refusé à le faire, voici mes réponses écrites aux questions de la journaliste. Si par hasard vous connaissez un abonné de ce journal, n’hésitez-pas à lui envoyer, c’est gratuit.
Sur les décès (chapitre 1) :
Votre raisonnement s’appuie sur l’idée que l’insee n’a pas tenu compte des décès attendus pour 2020 ?
En janvier 2021, l'Insee à publié le bilan démographique 2020. J'ai été extrêmement surpris par les choix réalisés à cette occasion. L'accent a été mis sur la hausse du nombre de décès, la baisse de l'espérance de vie, en accusant la pandémie d'en être responsable. Or, le nombre de décès augmente chaque année du fait du vieillissement de la population et les moins de 65 ans n'ont connu aucune hausse en 2020.
De plus, l'espérance de vie est un très mauvais indicateur, très mal compris du grand public. Il ne s'agit pas de l'âge que les Français de 2020 peuvent espérer atteindre, mais juste une sorte de moyenne standardisée de l'âge des décédés de 2020. L'espérance de vie n'augmente pas chaque année. Il arrive qu'elle diminue (comme en 2015) et elle commence à stagner. En 2020, elle a baissé par rapport à 2019 (année record de sous mortalité) pour atteindre la même que l'année 2015. 2015 ce n'est ni le Moyen-Âge, ni une année de cataclysme mondial.
Donc 2020 est parfaitement normale au regard de 2015. Et enfin l'Insee ne dispose d'aucune donnée pour accuser la pandémie d'être responsable de quoi que ce soit. Elle ne collecte aucunement les causes de décès ou les statistiques de cause d'hospitalisation. Chaque Institut peut jouer un rôle dans la compréhension du phénomène, mais doit respecter sa déontologie et les limites de son analyse.
La déontologie impose de comparer l'année 2020 à d'autres années que 2019, de faire des analyses par âge et de ne pas conclure hâtivement de lien de causalité entre la pandémie et des hausses de mortalité.
Pourquoi comparez-vous les données allant de mars 2020 à décembre 2021 (95000) pour l’Insee avec celles portant sur l’année 2020 pour vos calculs ?
Dans cette autre étude, l'Insee fait le choix d'analyser les décès sur 22 mois. C'est parfaitement inhabituel. Les décès fluctuent sur l'année. Il y a des hausses de décès chaque année pendant l'hiver avec l'arrivée du froid. Ces hausses sont classiquement attribuées aux épidémies grippales. Parfois l'été de fortes chaleurs emportent également des personnes âgées.
Il y a d'ailleurs une petite canicule en 2020 qui se voit dans les statistiques de mortalité. Dans tous les cas, il faut nécessairement faire des analyses sur des multiples de 12 mois pour prendre en compte les fluctuations habituelles. De plus, l'Insee propose un modèle pour évaluer la mortalité attendue qui pose problème.
Ce modèle calcule la tendance de la mortalité par âge de ces dernières années. Or, l'année 2019 a été exceptionnelle : pas de grand froid, pas d'épidémie notable, ni de canicule. C'est l'année record de sous-mortalité partout en Europe. Cette situation exceptionnelle fait plonger la tendance. Ainsi l'Insee suppose que 2020 et 2021 seront encore plus basses, atteignant une mortalité plus faible que ce que l'humanité n'a jamais enregistré. Ce n'est pas raisonnable.
Je propose donc une méthodologie simple : comparer les décès standardisés (méthodologie préconisée par l'OMS et Eurostat) des années 2020 et 2021 aux cinq années précédentes. Ce faisant, on découvre qu'il ne s'est rien passé d'exceptionnel dans aucun pays d'Europe sur ces deux années.
Sur la propagation épidémique :
Vous pensez effectivement que les virus (grippe, covid…) ne jouent aucun rôle dans les épidémies ?
Je n'ai aucun moyen de dire le rôle des virus sur les maladies des gens. Je n'ai jamais observé de virus ni de cellules de malades. Les seules choses que je peux analyser ce sont les statistiques, notamment de mortalité, et les modèles qui les utilisent. Dans le livre, nous analysons longuement les modèles de propagation épidémique. Nous expliquons que ce sont des modèles calqués a posteriori sur les courbes de décès obtenues. Ces modèles ne prouvent pas qu'il y a quelque chose qui se propage.
D'ailleurs ils fonctionnent mieux sur les canicules que sur les morts attribués au Covid-19 ou les décès toutes causes en période dite épidémique. Nous montrons également que les hausses de décès sont simultanées dans tous les pays et tous les sous-territoires qui prennent les mêmes décisions. Il n'est mathématiquement pas possible que ces hausses soient dues à quelque chose qui s'est propagé. La propagation implique nécessairement un décalage entre les courbes. Il s'est passé autre chose pour expliquer la mortalité. Cette démonstration explique très bien pourquoi les gestes barrières, masques, distanciations, confinement n'ont eu aucun impact positif démontrable sur la mortalité et que les pays avec le moins de morts sont bien ceux qui ont le moins paniqué.
Les problèmes de santé publique ne se résolvent pas par des décisions prises dans la précipitation sans aucun fondement scientifique.
Vous concluez le chapitre sur le fait que les modélisations se sont avérées fausses : n’oubliez-vous pas que des mesures correctrices ont été mises en œuvre, ce qui a effectivement permis d’éviter les pires scénarios ?
Il n'existe aucune preuve que les mesures coercitives ont servi à quelque chose. Avant de l'affirmer, il faudrait le prouver. Je rappelle dans le livre que des pays ayant pris des mesures bien moins fortes que les autres, notamment l'Allemagne ou la Norvège en mars 2020 n'ont aucune hausse de mortalité visible contrairement à leurs voisins. Je montre également que les rapports de l'ATIH et de Santé Publique France dénombrent les français non soignés, abandonnés, à cause de la politique du "rester chez soi" : plusieurs milliers et exactement la surmortalité comptabilisée à domicile.
Sur le manque de soins et l’usage du Rivotril qui aurait accéléré les décès : cela signifie-t-il selon vous que de très nombreux médecins auraient accepté des pratiques ne respectant pas l’éthique médicale ?
Le palliatif est mis en place dans le cadre d'une décision collégiale et interdisciplinaire. Il s'agit d'être certain que le patient est mourant et qu'aucun traitement ne peut améliorer son état. Il est également important de tenir au courant le patient et/ou la famille de ce choix.
Or ce n'est pas du tout ce qui s'est passé en mars 2020. Selon les témoignages de la session extraordinaire de l'Assemblée nationale sur la gestion de la crise Covid-19, sur un simple coup de téléphone, des groupes d'intervention rapide se sont déplacés pour injecter du Rivotril à des personnes âgées en difficulté respiratoire. Il manque l'analyse interdisciplinaire et l'avis du patient et de la famille. Ce protocole d'urgence n'est que révélateur de la panique en France. Les témoignages sont clairs sur le fait que les établissements pour personnes âgées avaient été prévenus qu'il n'y aurait pas de place à l'hôpital pour les anciens (ce que nous savons faux grâce aux rapports de l'ATIH). Seul ce choix leur était proposé. C'est dos au mur que les décisions ont été prises. Il n'empêche qu'elles ont eu un coût pour les malades. Ce coût est étrangement parfaitement égal à la surmortalité en EHPAD.
Sur les vaccins :
Les essais des laboratoires ont bien été menés en aveugle pour les participants : avez-vous regardé les protocoles ?
Tout d'abord il faut préciser qu'il n'y a absolument aucun contrôle concernant les essais cliniques par les autorités. Elles se contentent de lire les rapports finaux et de les valider. Quand il y a des milliards de dollars en jeu, cela ouvre des appétits. Ce système n'est pas sain et Pfizer est déjà fraudeur multirécidiviste. Toute personne ayant lu les protocoles peut voir que les vaccins et placebos sont discernables. Le secret n'est donc aucunement garanti.
Ce biais aurait pu être annulé par une méthode très simple : tester avec la même régularité les vaccinés et le groupe placebo. Non seulement cela n'a pas été fait, mais en plus, un témoignage publié dans le bmj montre qu'au moins un laboratoire de Pfizer a refusé de tester les vaccinés pour ne tester que le groupe placebo, biaisant complètement le résultat. La fraude dénoncée aurait dû stopper l'expérimentation et amener à de nouveaux essais réalisés par des équipes publiques.
Vous appelez de vos vœux une étude comparant la mortalité toutes causes chez les vaccinés et les non vaccinés. Un tel travail vient d’être réalisé par une équipe britannique, concluant à une mortalité toutes causes inférieure chez les vaccinés. Qu’en pensez-vous ?
Nous discutons longuement dans le livre des données anglaises. L'équipe de Norman Fenton a d'ailleurs réalisé un travail remarquable sur le sujet. Le constat est simple : les décès ayant lieu dans les quinze jours suivant la vaccination sont enregistrés chez les non-vaccinés. Cela fait outrageusement monter les morts "non-covid" chez les "non-vaccinés" pendant les campagnes de vaccination ce qui n'a aucun sens. Ainsi il n'est pas suffisant d'obtenir des statistiques "boîte-noire" de la part des autorités. Il faut avoir à disposition les vraies données brutes.
Vous remettez en cause les méthodologies utilisées par les équipes israéliennes et par epi-phare, dont les travaux ont pourtant fait l’objet de publications dans des revues à comité de lecture (NEJM, JAMA, Vaccine, etc), que ce soit pour l’efficacité des vaccins ou leurs effets secondaires. Comment expliquez-vous qu’autant de revues différentes auraient laissé passer des études biaisées ?
John Ioannidis dit depuis vingt ans que la plupart des études sont fausses, mêmes relues par les pairs. J'ai été très surpris de constater la médiocrité des méthodologies utilisées pour défendre un point de vue à tout prix. Le mathématicien Vincent Pavan a déposé plainte contre un article de Simon Cauchemez publié dans Science qui contient des formules mathématiques fausses ! Certaines erreurs sont visibles pour un élève à Bac+1.
Il y a également des courbes maquillées. Cet article est toujours en ligne, alors que d'autres articles ont été refusés ou mêmes acceptés puis rétractés sans motif scientifique, mais uniquement parce que les conclusions déplaisent. Nous avons de sérieux problèmes avec la presse scientifique qui dépend du bon vouloir de ses financeurs : le monde de la finance et les laboratoires pharmaceutiques. Ce n'est un secret pour personne.
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