Pauvreté : gros progrès mais encore beaucoup à faire, selon Bill Gates
En matière de lutte contre la pauvreté, le monde a fait de gros progrès depuis 1990 mais beaucoup reste à faire pour qu'elle touche moins de 6% de sa population en 2030, affirme un rapport de la Fondation Bill et Melinda Gates publié mercredi.
Revendiquant des milliards de dollars dépensés depuis 15 ans au profit du développement durable, le couple veut publier chaque année un rapport "jusqu'à 2030 pour évaluer les progrès, afin de tirer les leçons de ce qui fonctionne et ne fonctionne pas". Il dira chaque année "clairement si le monde progresse, stagne ou régresse", soulignent-ils dans leur premier document, publié en marge de l'Assemblée générale annuelle de l'ONU à New York.
Leur démarche vient en appui des "Objectifs du développement durable" définis par l'ONU en 2015. Les Nations unies ont établi 230 indicateurs et 169 cibles à atteindre d'ici 2030.
Le couple s'est arrêté sur 18 indicateurs. "On essaie de passer en revue les progrès incroyables" réalisés dans le monde, notamment "en matière de pauvreté et de lutte contre les maladies", a précisé Bill Gates à des médias dont l'AFP.
Dans son rapport, le couple évoque la mortalité des enfants avant qu'ils n'atteignent cinq ans, notant qu'ils étaient 11,2 millions en 1990 et plus que 5 millions en 2016, grâce aux vaccinations et à une amélioration des conditions d'accouchement. L'objectif est de réduire ce nombre en 2030 à 2,5 millions.
Le document cite le Malawi où un enfant sur quatre décédait avant d'atteindre cinq ans en 1990 alors qu'aujourd'hui il s'agit d'un enfant sur 16. Près de 20 millions d'enfants dans le monde restent toutefois sans immunisation aucune, précise-t-il.
En matière de planning familial, le Sénégal est un modèle, affirme aussi le rapport. En 1990, seuls 3% des femmes dans ce pays avaient recours à la contraception, elles sont passées à 15% en 2016 grâce à une mobilisation et une sensibilisation générales.
Le rapport 2017 s'arrête sur le sida qui recule dans le monde, et l'amélioration de l'accès pour les pauvres aux services financiers. "La pauvreté n'est pas seulement un manque d'argent. C'est aussi un manque d'accès aux services financiers basiques", soulignent les Gates. En Inde, les femmes dont le salaire est versé sur un compte à elles épargneraient davantage.
La lutte contre les retards de croissance des enfants au Pérou pour cause de malnutrition a produit des résultats remarquables, estime aussi le rapport. En 1990, cette calamité touchait 39% des enfants, en 2016 c'est 18% et l'objectif est 8% en 2030.
"La pauvreté et les maladies dans les pays les moins avancés sont les exemples les plus évidents de ce qui peut être fait pour réduire la misère humaine", affirment les Gates, en réclamant ambition et leadership. La population mondiale sous le seuil de pauvreté (1,90 dollar par jour) était de 35% en 1990, 9% en 2016. Atteindre 6% en 2030 serait "phénoménal", selon Bill Gates.
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