Alain Juppé obtient un premier ralliement officiel
Initiales "JJ" pour "Jeunes avec Juppé". Ils ont entre 16 et 30 ans, n'étaient donc pas tous nés en 1995, ne sont pas toujours militants et vantent la "stature d'homme d'Etat" et surtout le succès bordelais de leur poulain de 70 ans.
Après un lancement officiel en juin, plus de 500 jeunes sont attendus samedi 30 dans un pub du 18e arrondissement de Paris, ex-fief d'Alain Juppé. Elu LR du quartier, l'ex-copéiste Pierre-Yves Bournazel, 38 ans, vient d'ailleurs de se rallier au candidat à la primaire à droite pour 2017.
"C'est sûr, j'avais trois ans en 1995", plaisante Vincent Rey, 23 ans, responsable du comité en Haute-Vienne et conseiller municipal à Limoges. Cet étudiant en histoire-géo, qui veut devenir prof, a eu sa carte au MoDem et pointe désormais chez les centristes de l'UDI. Pour lui, Alain Juppé est "le meilleur candidat".
"Son premier atout, c'est qu'il est vieux", relève-t-il, avançant comme un atout cet argument parfois utilisé par les détracteurs de Juppé. "Il ne fera qu'un mandat, il aura les mains libres", vante-t-il. Et, ajoute-t-il, "c'est un homme cultivé, un homme de lettres". "Moi qui ai fait une prépa, ça me parle", explique-t-il. Et quand il a pu approcher son champion, à Limoges ou à Paris, il a été "frappé" de voir qu'il était "très à l'écoute", contrairement à l'image "austère" qui lui est souvent accolée.
"C'est pas du tout le bonhomme qui a pu être décrit", s'étonne-t-il encore.
Il admire particulièrement le travail de Juppé à Bordeaux: "C'est une réussite incroyable", mêlant "imagination" et "prises de risque". "C'est la meilleure carte de visite qu'il ait, contrairement à d'autres candidats à la primaire", estime-t-il.
A 21 ans, Edouard Schmidt, étudiant en école de communication et conseiller municipal de Bois-Guillaume (Seine-Maritime), a lui aussi fricoté avec l'UDI mais n'a pas repris sa carte en 2014. Il s'occupe du comité "JJ" de Rouen. C'est le passage de Juppé à Des paroles et des Actes à l'automne 2014 qui l'a convaincu de faire le grand saut. Il a été "scotché pendant trois heures".
Auriane Calambe, 22 ans, étudiante en communication politique à Créteil, a aussi eu "le déclic" durant l'émission. "J'ai vu qu'il était posé et je me suis sentie touchée par la personne", raconte-t-elle. "Je me suis dit +c'est lui qu'il faut pour la France+". Depuis, elle anime le comité en Seine-Saint-Denis. Originaire de Bondy, elle aussi a la fibre centriste mais n'a pas repris sa carte à l'UDI.
Active au sein de l'équipe nationale réunie au moins une fois par semaine dans le QG du candidat, elle a également fait des contributions sur les sujets outre-mer. Prospection dans les facs, "veille médiatique", "analyse de sondages", "suivi des contributions citoyennes", "présence sur les réseaux sociaux"... les bonnes volontés sont bien utilisées. Mais les jeunes peuvent aussi participer à des groupes de travail, explique à l'AFP le big boss Matthieu Ellerbach.
A 24 ans, cet étudiant de Sciences-Po Paris, qui avait adhéré à l'UMP en 2009, pilote l'équipe "Jeunes avec Juppé", avec un bureau national de 15 personnes. Il met lui aussi en avant "la stature d'homme d'Etat" d'Alain Juppé. D'après leur petite enquête, les 200 comités jeunes existants sont composés de "50% d'étudiants à l'université, 15% de grandes écoles, 25% de jeunes actifs et parmi les 10% restants notamment des lycéens".
Parmi ces fans, la moitié ne s'est jamais engagée en politique et chez les encartés, trois quarts sont LR et les autres centristes (UDI/MoDem).
Depuis plusieurs mois, Alain Juppé fait la tournée des grandes écoles: Sciences Po, Centrale, Essec... et gratifie souvent les plus jeunes d'être "son antidote à la morosité".
"C'est un homme d'expérience qui a beaucoup de jeunes autour de lui", répond l'ex-ministre Hervé Gaymard, membre de l'équipe Juppé, à propos de l'âge du capitaine. Il "s'en nourrit", confirme la sénatrice LR Fabienne Keller.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.