Alerte attentat - Application, sirènes, SMS : un rapport dénonce des systèmes inefficaces
Les systèmes d'alerte en cas d'attentat ont montré des insuffisances à plusieurs reprises depuis plus d'un an, notamment lors de l'attentat de Nice du 14 juillet 2016. Un rapport du sénateur (LR) Jean-Pierre Vogel rendu public ce lundi 7 dénonce un système "obsolète" et "défaillant".
Le texte met notamment en cause l'application pour smartphone SAIP. Conçue pour alerter ses usagers en cas d'attentat, elle ne s'était déclenchée que plusieurs heures après les faits lors de l'attentat de Nice du 14 juillet 2016. Un raté qui pourrait être dû à la précipitation avec laquelle elle a été conçue, en cinq mois, note Le Monde. Le rapport met aussi en avant le fait que ses 900.000 usagers ne permettent pas d'assurer une diffusion efficace de l'information. Il faudrait pour cela qu'ils soient cinq millions selon Jean-Pierre Vogel.
L'envoie massif de SMS pourraient donc toucher d'avantage de personnes, même les tranches de population qui ne sont pas consommatrices d'applications. Un tel système serait à l'étude depuis 2011, mais il rencontre la réticence des opérateurs quant à son coût. Il représenterait selon le rapport "plusieurs dizaines de millions d'euros", pour l'adaptation des équipements mobiles.
Mais pour Jean-Pierre Vogel, des économies pourraient être réalisées sur l'ancien système d'alerte: la fameuse alarme qui sonne à midi le premier mercredi du mois. Ces sirènes," initialement installées pour répondre au risque de bombardement aérien pendant la guerre froide" ne sont "aujourd'hui quasiment jamais utilisées dans d'autres contextes que ceux des essais hebdomadaires", relève le sénateur.
Or 80% des 44,7 millions d'euros de budget prévus jusqu'en 2019 pour les systèmes d'alerte sont destinés à la modernisation de ce système. Un choix jugé "contestables" par le rapport. Notamment parce que "la plupart des Français" n'ont "aucune idée" de la réaction à avoir quand elles se déclenchent en dehors des tests. Outre les moyens d'alerte, la question de la formation des citoyens serait donc un enjeu afin de prévenir les conséquences d'un nouvel attentat.
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