"Le Point" retire un article accusant Alexis Corbière et Raquel Garrido

Auteur(s)
FranceSoir
Publié le 22 juin 2022 - 18:31
Mis à jour le 23 juin 2022 - 15:48
Image
Alexis Corbière et Raquel Garrido, à l'Assemblée nationale le 21 Juin 2022 (montage)
Crédits
Neyer Valeriano, pour FranceSoir
Alexis Corbière et Raquel Garrido, à l'Assemblée nationale le 21 Juin 2022 (montage)
Neyer Valeriano, pour FranceSoir

Regrettant des "erreurs et manquements à la prudence" et présentant ses excuses, l'hebdomadaire Le Point a retiré un article accusant Alexis Corbière et Raquel Garrido, députés LFI, d'exploiter une employée de maison en situation irrégulière.

NDLR : Cet article, initialement publié le 22 juin à 18h31 sur francesoir.fr, a été mis à jour le 23 juin à 15h48.

"Le Point" a donc retiré son article, les accusations reposant manifestement sur des bases trop fragiles : la validité des captures d'écran présentées par l'auteur de l'enquête était notamment mise en cause.

Etienne Gernelle, le directeur de la rédaction, s'en est expliqué ainsi :

"L'article que nous avons publié hier sur Raquel Garrido et Alexis Corbière a fait l'objet d'un démenti très ferme des intéressés. Les vérifications complémentaires que nous avons menées nous ont révélé que des erreurs et manquements à la prudence avaient été commis. Nous retirons donc l'article, et poursuivons l'enquête pour comprendre ce qui s'est passé. Nous présentons nos excuses plates et sincères à Raquel Garrido et Alexis Corbière, ainsi qu'à nos lecteurs." Etienne Gernelle

NDLR : L'article initialement paru sur notre site est disponible ci-après.

Dans un article du Point, les députés (France insoumise) Alexis Corbière et Raquel Garrido sont accusés d'avoir employé depuis un an une femme de ménage en situation irrégulière, et d'avoir exploité sa situation à leur profit. Une accusation qui ferait tache, si elle était avérée, pour ceux qui clamaient comme Alexis Corbière, qu'il "faut régulariser" les "travailleurs qui sont ici". "Le travail au noir entraîne tout le monde vers le bas", insistait le député.

C'est un contrôle de police réalisé en mai, au cours duquel l'employée de maison "n'a pu présenter que son passeport algérien", indique l'article d'Aziz Zemouri, qui a fait éclater l'affaire. Logée par le couple de députés, elle travaillerait à la fois à leur domicile de Bagnolet et dans un logement parisien pour leurs enfants. Ses employeurs lui auraient fait miroiter des papiers en cas d'accession de Jean-Luc Mélenchon à l'Élysée ou à Matignon. Une rémunération de "150 euros pour la semaine", et des messages peu amènes, lui laissant clairement entendre que sa situation est à prendre ou à laisser, et que si elle ne s'en contente pas, elle peut partir, sont dévoilés par le Point.

Les élus de Seine-Saint-Denis avaient déjà été mis en cause en 2017 pour l'occupation d'un logement social de 80 mètres carrés dans le 12ème arrondissement à Paris. Une pratique qui ne leur était pas interdite, mais contrevenait à la règle tacite de la RIVP (Régie immobilière de la ville de Paris) qui demande aux élus de ne pas habiter de logement social. Seul Alexis Corbière était alors député, mais le couple avait donc été prié de quitter ce logement.

Les deux députés LFI ont opposé un vif démenti à ces nouvelles accusations. "Cela fait des années que nous n'avons pas d'aide ménagère", a répondu Raquel Garrido au Point. "On a recruté de l'aide pendant les campagnes électorales. À chaque fois avec des personnes disposant de papiers, et bien sûr avec les déclarations Urssaf afférentes."

Alexis Corbière a réagi avec virulence à la parution de l'article : 

Cette accusation tombe d'autant plus mal que la France insoumise compte dans ses rangs une nouvelle députée au parcours peu commun dans l'hémicycle : Rachel Keke, une figure des femmes de chambre de l'hôtel Ibis Batignolles, lors de leur mouvement de grève de 22 mois entre 2019 et 2021.

Rachel Keke, à l'Assemblée nationale le 21 juin 2022
Rachel Keke, à l'Assemblée nationale le 21 juin 2022 ©Neyer Valeriano, pour FranceSoir

À LIRE AUSSI

Image
Jean-Baptiste Rivoire, sur le plateau de FranceSoir le 13 avril 2022
"Plus on plongeait dans le patrimoine d'Emmanuel Macron, plus on découvrait des invraisemblances" Jean-Baptiste Rivoire
Jean-Baptiste Rivoire, fondateur de "Off Investigation", a mené avec son équipe une enquête intitulée "Emmanuel : un homme d'affaires à l'Élysée", qui rencontre un gra...
14 avril 2022 - 19:26
Vidéos
Image
La psychologie d'Emmanuel Macron
"Leader affaibli" et "France ingouvernable", la presse étrangère commente les législatives
"La France est entrée en terre inconnue". Peu après le résultat des élections législatives du 19 juin, la presse internationale a pointé la défaite "cuisante" d’Emmanu...
21 juin 2022 - 16:50
Politique
Image
Image du clip de "NUPESS" par Gauche organisée
"No stress, NUPES, NUPES", le nouvel hymne un peu trop gauche
Quand Jean-Luc Mélenchon hurle "La République, c'est moi !", les jeunes militants de la NUPES, eux, chantent "C'est nous les Power Rangers !" Le 8 juin dernier, le gro...
10 juin 2022 - 12:40
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.