Après les hologrammes, Jean-Luc Mélenchon s'intéresse au jeu vidéo pour appuyer sa campagne
"Tous ceux qui veulent m'aider, faut pas hésiter!" Au milieu d'étudiants en conception de jeux vidéo, c'est un Jean-Luc Mélenchon ravi qui a détaillé sa fascination pour cet outil, cherchant à l'utiliser pour sa propre campagne.
À l'École nationale du jeu et des médias interactifs et numériques du Cnam (ÉNJMIN), le candidat de la France insoumise est attendu. Sur les murs de chaque atelier, des montages photos humoristiques d'étudiants avec le candidat - plus ou moins retravaillé - dans des postures diverses le font rire.
Lecteur assidu de Sciences et Avenir et de Sciences et Vie, il évoque l'"esprit philosophique" du jeu vidéo, qui oblige à s'interroger sur la distinction entre "réel" et "virtuel".
"C'est un avant-poste", poursuit-il. "Sur le plan du fonctionnement pédagogique, ça valide tellement de thèses", analyse l'ancien enseignant, ravi de trouver parmi les étudiants d'anciens littéraires. Il cite "la sortie du chacun pour soi, l'esprit philosophique, la pédagogie inductive".
"Cette technique libère tellement de choses, quand vous êtes dans le jeu, c'est toutes les émotions en même temps", s'émerveille-t-il.
Le monde des jeux vidéo est "fascinant": "la culture accumulée" pour concevoir un jeu, "le moment où l'on crée", artistique, et "la technique" pour faire exister le reste, développe-t-il.
Portant manettes et casque de réalité virtuelle, il manie un drone à la manière d'un cerf-volant pour aller capter des éclairs. "Waouh", s'exclame-t-il, "faut pas me l'offrir, sinon je passe ma vie dessus". Retour à la réalité: "Si je pouvais me débarrasser de mes concurrents comme je me débarrasse de ces trucs là...".
Puis la pédagogie, encore: "Un môme qui passe là-dedans n'est plus le même après!"
Alors après la chaîne Youtube à plus de 180.000 abonnés et bientôt un meeting par hologramme, un jeu vidéo pour la campagne présidentielle?
"Je ne vais recruter personne, mais ceux qui veulent nous aider sont les bienvenus!", lance-t-il à la cantonnade.
En toute fin de visite d'ailleurs, rendez-vous est pris avec des jeunes pros, sortis de l'ÉNJMIN il y a un an et demi. "Comment on peut partir?", leur demande-t-il, en se tenant le menton. Il écoute les propositions: mise en situation, partir d'un jeu existant, etc.
"Il y a plusieurs angles d'attaque en fonction de ce qu'on veut dire", lui explique Alexandre Sauderais, jeune diplômé. "Je vous rappelle", conclut Jean-Luc Mélenchon avant de partir.
"C'est la première fois qu'un politique prend vraiment le temps", quand il visite l'école, s'amuse le jeune directeur artistique, "Valls, quand il est passé, il s'en fichait complètement".
Alexandre Sauderais et ses deux associés dont déjà très motivés: ce serait "intellectuellement enrichissant" de travailler sur un jeu pour le candidat. Ça permettrait de sensibiliser "un autre public" à la politique, mais "il y a aussi la possibilité de détailler des thèmes" du programme, comme la VIe République ou la santé, en jouant sur "la mise en situation".
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