Attentat de Nice : pour Molins, l'attaque correspond "aux appels permanents aux meurtres" des organisations djihadistes
Au lendemain de l'attentat meurtrier de Nice, la France est sous le choc. Le bilan provisoire de l'attaque s'établissait ce vendredi 15 au soir à 84 morts et 202 blessés dont 52 en urgence absolue, soit "entre la vie et la mort", a indiqué le procureur de la République de Paris François Molins lors d'une conférence de presse à Nice. Dix enfants et adolescents figurent parmi les victimes, a-t-il précisé.
Le suspect a été identifié comme étant Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un Tunisien de 31 ans. Domicilié à Nice, l'homme était chauffeur-livreur, père de trois enfants et en instance de divorce. "Connu pour des faits de menaces, violences vols et dégradations entre 2010 et 2016", il avait été "condamné pour des faits de violences avec armes" le 24 mars dernier mais "n'avait jamais fait l'objet de fiche pour radicalisation" et était "totalement inconnu des services de renseignements" français, a déclaré François Molins.
Si son attaque n'a pas été revendiquée, elle "correspond très exactement aux appels permanents aux meurtres des ces organisations terroristes, tels qu'elles le prescrivent notamment dans leurs revues ou vidéos", a précisé le procureur en référence aux organisations djihadistes. Aussi, l'enquête ouverte pour "assassinat et tentative d'assassinat en bande organisée en relations avec une entreprise terroriste, et d'association de malfaiteurs terroristes en vue de préparer une attaque" tâchera-t-elle de déterminer "les éventuels liens" du tueur avec des groupes "terroristes islamistes".
Ce vendredi, divers matériels informatiques ont été saisis au domicile de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel après une série de perquisitions. Dans son camion, les enquêteurs ont découvert "un vélo et huit palettes vides", ainsi qu'un pistolet automatique de calibre 7.65 mm, des cartouches percutées et non-percutées, un deuxième pistolet automatique, factice, une grenade percée et une carte conducteur. Un téléphone portable est en cours d'exploitation et permettra peut-être de déterminer si le terroriste avait d'éventuels complice, a précisé François Molins.
Jeudi soir, vers 23h, alors que la foule était rassemblée sur la très populaire Promenade des Anglais à Nice pour les traditionnelles festivités du 14 juillets, un camion frigorifique de 19 tonnes a foncé dans la foule. "Le poids lourd a roulé sur une distance de 2 km environ, entre les numéros 11 et 147 de la promenade des Anglais", a rappelé François Molins. Après avoir percuté de nombreux piétons, le chauffeur a tiré "à plusieurs reprises sur trois policiers à hauteur de l'hôtel Negresco". Les forces de l'ordre "ont répliqué et poursuivi le camion qui a réussi à rouler encore sur près de 300 mètres" avant que le conducteur ne soit abattu à hauteur du Palais de la Méditerranée. "Le terroriste a été retrouvé mort sur siège passager", a décrit François Molins, précisant que le véhicule avait été "loué Saint-Laurent-du-Var (…) aurait dû être restitué le 13 juillet".
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